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Nadal sur la voie de la gloire éternelle

A genou sur l'ocre où se grave sa légende, Nadal semble destiné à battre tous les records. [Kerim Otken]
A genou sur l'ocre où se grave sa légende, Nadal semble destiné à battre tous les records. - [Kerim Otken]
Avec déjà dix titres de Grand Chelem et à peine 25 ans au compteur, Rafael Nadal peut s'affirmer un jour comme le plus grand joueur de tous les temps. Peut-être plus grand encore que Roger Federer.

Vainqueur dimanche à Roland Garros de son dixième titre du Grand Chelem, deux jours après avoir fêté ses 25 ans, Rafael Nadal peut viser le record de 16 sacres majeurs de Roger Federer. Le Bâlois, au même âge, comptait deux victoires en Grand Chelem de moins.

Lorsque Pete Sampras a remporté son quatorzième majeur à l'US Open en 2002, on se disait qu'il faudrait des décennies pour voir ce record battu. Sept années plus tard, Federer l'avait déjà égalé, à Roland Garros, pour le porter ensuite à seize unités.

Federer, qui a pourtant livré une de ses plus belles quinzaines à Roland Garros, a échoué pour la quatrième fois face au Majorquin en finale. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]
Federer, qui a pourtant livré une de ses plus belles quinzaines à Roland Garros, a échoué pour la quatrième fois face au Majorquin en finale. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]

Et le voilà lui aussi menacé par son plus grand rival, déjà. S'il est encore à six unités du Suisse, Nadal l'a déjà battu sur le terrain de la précocité, puisque seul Bjorn Borg a été plus rapide pour arriver à dix.

Deux de plus que "RF"

Lorsque Federer avait 25 ans et deux jours, le 10 août 2006, il ne comptait "que" huit tournois du Grand Chelem à son palmarès, même s'il allait rapidement exploser ce total en remportant quatre des cinq suivants. Capable de gagner partout Nadal est donc largement dans les temps pour rattraper un jour Federer qui, lorsqu'on lui a demandé son avis sur la question dimanche, a simplement haussé les épaules: "On s'en cogne ! On fera les comptes à la fin." Mais il a bien dû reconnaître que "dix titres, ça fait beaucoup".

Et il n'y a aucune raison pour que Nadal s'arrête en si bon chemin. Il aura sa prochaine opportunité dans deux semaines à Wimbledon, où il est également tenant du titre, et dont il sera encore le favori en compagnie de Federer et Novak Djokovic. Puis à l'US Open, le titre du Grand Chelem qu'il a eu le plus de mal à conquérir mais qui a également fini par tomber dans son escarcelle, en 2010. Et si jamais ça tourne mal, il pourra toujours compter sur sa formidable domination sur terre battue pour glaner encore quelques victoires à Roland Garros.

"Je fais partie des meilleurs, ça me suffit"

Devenir le meilleur joueur de tous les temps, Nadal a l'air de s'en moquer comme de son premier coup droit lifté. "Je fais partie des meilleurs de l'histoire, ça me suffit", dit-il. Mais on peut lui faire confiance: il mettra tout en oeuvre pour continuer à écrire sa légende grâce à une éthique de travail et une implication totale.

Lassitude ? En plein doute en début de quinzaine à Roland Garros, le Majorquin a mis les bouchées doubles à l'entraînement pour retrouver sa forme, alors que tant d'autres se seraient reposés sur leur talent et leurs certitudes.S'il a, pour la première fois de sa carrière, ouvertement confié à Paris une certaine lassitude devant les efforts exigés pour rester au top, rien ne permet de dire aujourd'hui que Nadal court vers un "burn out" professionnel. Andre Agassi ne disait-il pas il y a quelques années déjà que Nadal tirait "des chèques sur sa santé"?

Quelques blessures aux pieds et aux genoux ont même fait gloser sur la fin de carrière précoce de l'Espagnol. Mais en attendant, Nadal est toujours là, après avoir terminé Roland Garros en galopant sur toutes les balles pour battre Federer 6-1 au dernier set.

si/lper

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