Roger Federer est pour la 5e fois le roi de Bâle. En finale, face au surprenant Kei Nishikori, le no4 mondial n'a pas tremblé. Il a fait honneur à son statut de favori s'imposant grâce à un tennis de rêve, en variant à merveille les coups et les effets. Dominateurs dans tous les secteurs du jeu, le Bâlois n'a eu besoin que de 72 minutes pour s'imposer 6-1 6-3 et s'offrir un deuxième titre en 2011, le 68e de sa carrière.
Le public venu en masse pour soutenir son favori a d'ailleurs vite compris que le match vaudrait plus pour son spectacle que pour le suspense. A l'heure de l'interview, le Japonais, reconnaissait aussi la supériorité de RF. "J'ai essayé de faire de mon mieux, mais Federer était trop fort pour moi aujourd'hui", a-t-il déclaré.
"Je n'ai pas trouvé de solutions"
Kei Nishikori a été pénalisé par sa faiblesse à l'engagement. Le Japonais a constamment été sous pression, se retrouvant systématiquement en difficulté sur sa deuxième balle. "J'ai bien servi jusqu'à 40-0 dans le premier jeu (rire). Ensuite, j'ai dû servir des deuxièmes balles et Federer m'a directement attaqué. J'ai alors perdu confiance", a analysé le Nippon. Nishikori, qui venait de disputer une demi-finale à Shanghaï, admettait également une légère fatigue physique. "Et puis", a-t-il dit, "tout a été tellement vite, je n'arrivais pas réfléchir à ce qu'il fallait faire"
Kei Nishikori reconnaissait également un peu de nervosité pour sa 3e finale sur le circuit. "J'étais excité de jouer la finale et aussi d'affronter Roger Federer, surtout ici".
Le Japonais s'est toutefois déclaré un peu déçu de la manière dont il a joué. "Je n'ai pas trouvé de solutions tactiques et n'ai jamais eu le sentiment que je pouvais gagner", a-t-il dit. Nishikori veut néanmoins retenir le positif de son tournoi bâlois où il a été admis grâce à une "wild-card"."J'ai vécu un rêve. Tous les matches sont une bonne expérience, surtout lorsqu'on affronte des joueurs du top-10".
Les larmes de "RF"
Roger Federer était lui aux anges avec ce nouveau succès sur ses terres, ne pouvant retenir quelques larmes à la fin de son discours de remerciements. Il faut dire que ce sacre rhénan met fin à une longue traversée du désert de 10 mois sans aucun titre. "Lors de la cérémonie, j'étais très ému. Il y avait plein de souvenirs qui ressurgissaient... la musique, les ball-boys en ligne... Et puis, il y a la standing ovation et la pression qui s'en va", a-t-il expliqué. Et le Bâlois reconnaissait aussi que pour lui, "gagner Bâle, c'est un rêve d'enfant... comme Wimbledon".
Roger Federer était naturellement conscient d'avoir réalisé une excellente performance sur le plan du jeu. "C'était le match parfait", a-t-il reconnu. "J'ai bien joué, bien servi". Il faut dire que le Bâlois a réussi quelques points magnifiques, notamment des coups le long de la ligne, des volées, des amorties et un superbe lob pour enlever le 1er set. Au service, le Rhénan n'a concédé que 6 points, dont la moitié dans le... dernier jeu! Sa performance l'a aussi conforté dans sa décision d'avoir pris une pause de 6 semaines. "Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas senti si bien", a-t-il expliqué. "Cela montre que ma planification était la bonne".
Roger Federer, qui savourait son plaisir rare de pouvoir jouer à la maison, a rendu hommage à son adversaire. "Il a fait de nombreux progrès et devrait encore s'améliorer. C'est un joueur qui peut viser le top-10 à l'avenir", a expliqué le Bâlois. Federer, qui estime "avoir joué de mieux en mieux durant la semaine", mettra le cap sur Paris la semaine prochaine pour disputer "Bercy". "Bien sûr, cette victoire me donne confiance. Mais je suis un favori parmi d'autres", a conclu le champion bâlois qui n'a encore jamais enlevé ce tournoi.
Bâle, Aline Gagnebin
ATP Bâle, finale
R.Federer SUI/3 b. K.Nishikori JPN/WC 6-1 6-3
Un patron heureux
A l'heure du bilan, le patron des Swiss Indoors était un homme heureux. Roger Brennwald se félicitait notamment de la fréquentation (72'200 spectateurs). "Un nouveau record d'affluence a été battu", a-t-il indiqué. Le tournoi n'a pas souffert de l'absence, pour la 1ère fois, d'un sponsor principal. "Nous avons pu compenser avec plusieurs partenaires", a expliqué le boss du tournoi.
Le souci se situe plutôt au niveau du calendrier 2012. Avancés d'une semaine les Swiss Indoors seront directement suivis, sans pause, de Bercy et du Masters. "Les meilleurs joueurs voudront ils jouer 3 tournois de suite?", se de mande Roger Brennwald.