Federer domine Youzhny pour la 11e fois, mais perd un set en 1/8

Roger Federer (no 3) a su laisser passer l'orage face à Mikhail Youzhny (no 18) en 1/8 de finale à Wimbledon. Malmené en début de match, le Bâlois s'en est finalement sorti, s'imposant 6-7 (5/7) 6-3 6-3 6-3.

Roger Federer s'est qualifié pour son 29e quart de finale consécutif en Grand Chelem. Le Suisse, qui n'a plus perdu avant ce stade de la compétition dans un des quatre tournois majeurs depuis Roland-Garros 2004, améliore un peu plus l'un de ses nombreux records, lui qui détient également le plus grand nombre de demi-finales d'affilée en Grand Chelem (23).

La marque des 29 quarts de finale est d'autant plus impressionnante qu'ils ne sont que six joueurs en activité, Federer compris, à avoir disputé les 29 derniers tournois du Grand Chelem. "J'avais complètement oublié cet enjeu", a-t-il réagi à chaud.

Le sextuple vainqueur a dû attendre exactement 1h10 - le temps notamment pour Youzhny de remporter un 1er set face à Federer en 8 ans! - avant de bénéficier d'une première ouverture contre le Russe. A 2-2 dans la deuxième manche, il signait un premier break. Dès lors, la rencontre basculait. Euphorique au début, Youzhny accusait plus de déchets dans son jeu, tandis que Federer montait en puissance.

Rapidement détaché dans les trois dernières manches, le Bâlois agrémentait la partie de coups spectaculaires dont il a le secret. En milieu de troisième set, il réussissait par exemple un de ses fameux passings entre les jambes, bien aidé par le Russe qui, surpris, ratait complètement son smash.

"C'était compliqué, j'étais vraiment content de remporter le deuxième set car j'avais longtemps du mal à l'inquiéter sur son service", a déclaré Federer, qui s'est appliqué à faire vite pour terminer avant la tombée de la nuit.

Et maintenant face à Tsonga, pour la 1ère fois sur gazon

Même s'il a perdu son premier set du tournoi, Federer peut être satisfait de sa prestation. Son efficacité au service (14 aces, 85% de points gagnés après son 1er service) et sa "patte" (54 coups gagnants) laissent augurer une belle deuxième semaine à Church Road.

En quart de finale, Federer retrouvera mercredi un autre "puncheur" en la personne de Jo-Wilfried Tsonga (no 12). Le Français domicilié à Gingins (VD) s'est hissé en quarts de finale grâce à son succès face à l'Espagnol David Ferrer (no 7), sur le score de 6-3 6-4 7-6 (7/1).

Battu en quarts l'an dernier par Andy Murray, Tsonga ne part pas avec les faveurs des pronostics contre Federer. En cinq confrontations, le Bâlois s'est toujours imposé facilement, hormis lors du couac de Montréal en 2009 (Federer menait 5-1 dans l'ultime set avant de s'incliner).

En revanche, les deux hommes ne se sont encore jamais affrontés sur gazon. Une surface sur laquelle le Manceau excelle, comme en témoigne son parcours à Wimbledon (1 set de perdu) et sa récente finale au Queen's (défaite contre Murray).

Nadal dans la douleur, Murray dans une forme royale

Rafael Nadal (no 1) a dû se faire violence pour évincer Juan Martin Del Potro (no 24) en 1/8 de finale de Wimbledon. Après un combat de 3h48, l'Espagnol s'est imposé 7-6 (8/6) 3-6 7-6 (7/4) 6-4. Ce succès s'est littéralement dessiné dans la douleur pour le tenant du titre.

Blessé au pied gauche en fin de premier set, le Majorquin a été longtemps soigné sur le court. Outre cet ennui physique, Nadal a dû composer avec le service de plomb de Del Potro. Le no 1 mondial a dû sortir toute sa panoplie de parfait irréductible, consistant à faire le dos rond sur les engagements de l'Argentin pour profiter de la moindre petite faille au tie-break. Au final, Nadal n'a réussi à prendre le service du géant de Tandil (1m98) qu'à une seule reprise, au quatrième set.

"C'était un match très très difficile contre un des meilleurs joueurs du monde", a commenté Nadal, qui a reconnu avoir pensé à l'abandon après avoir ressenti "une douleur étrange" au pied à la fin du premier set.

En quarts, Nadal tentera de gagner un 19e match consécutif sur le gazon londonien, lui qui n'a plus perdu depuis la finale 2007 contre Roger Federer. Dans une opposition de style qui promet, l'Espagnol affrontera Mardy Fish (no 10), un des derniers purs attaquants du circuit. L'Américain, qui égale son meilleur résultat en Grand Chelem après ses quarts de finale à l'Open d'Australie 2007 et à l'US Open 2008, s'est offert le scalp du Tchèque Tomas Berdych (no 6), finaliste en 2010 et battu 7-6 (7/5) 6-4 6-4.

Murray en forme royale

Plus tôt dans la journée, Andy Murray (no 4) a fait honneur à la Grande-Bretagne sur le Centre Court. Sous les yeux du prince William et de son épouse Kate, l'Ecossais s'est qualifié en dominant Richard Gasquet (no 17) 7-6 (7/3) 6-3 6-2. C'est la troisième fois de suite que le Britannique domine le Français en Grand Chelem, après Wimbledon 2008 et Roland-Garros 2010. Mais il ne lui avait jamais infligé un revers aussi cuisant.

L'espoir de tout un royaume, qui attend un titre sur "son" gazon depuis Fred Perry en 1936, affrontera Feliciano Lopez (ATP 44) en 1/4. L'Espagnol, que la mère de Murray surnomme "Deliciano" sur Twitter, a frôlé la défaite contre le Polonais Lukasz Kubot (ATP 93), qui a mené deux sets à zéro et qui a galvaudé une balle de match. Le joueur de Tolède a finalement passé l'épaule après 4h18 pour s'imposer 3-6 6-7 (5/7) 7-6 (9/7) 7-5 7-5.

Tomic dans l'histoire

A l'instar de Murray, Novak Djokovic (no 3) n'a pas tremblé pour se qualifier. Malmené au tour précédent par Marcos Baghdatis, le Serbe a affiché un tout autre visage face à Michaël Llodra (no 19). Victorieux 6-3 6-3 6-3, il a rendu impuissant le serveur-volleyeur parisien grâce à la qualité de ses retours et de ses passings.

En quarts, Djokovic se frottera à Bernard Tomic (ATP 158), la nouvelle terreur australienne. Brillant tombeur du Belge Xavier Malisse (6-1 7-5 6-4 en 81'), Tomic a dépoussiéré les annales du tournoi. A 18 ans, il est devenu le plus jeune quart de finaliste à Wimbledon depuis Boris Becker en 1986. Le triple vainqueur de l'Orange Bowl (le championnat du monde juniors) est aussi le premier depuis Vladimir Voltchkov en 2000 à atteindre ce stade de la compétition après être passé par les qualifications.

si/dbu