Tsonga veut troubler la fête de Djokovic

Jo-Wilfried Tsonga (no 12) compte bien jouer les trouble-fête jusqu'au bout à Wimbledon. Le tombeur de Roger Federer (no 3) a les moyens d'effacer 18 années de frustration pour le tennis masculin français, qui attend un titre du Grand Chelem en simple depuis le sacre de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Finaliste malheureux de l'Open d'Australie 2008, Jo-Wilfried Tsonga a enfin trouvé la recette gagnante sur une surface qui semblait faite pour son jeu d'attaque. Le puissant Manceau (1m88, 91 kg) a su s'engouffrer dans la moindre ouverture face à Roger Federer, qui n'est pourtant jamais aussi efficace que lorsqu'il fait la course en tête. Il avait déjà joué un tennis flamboyant au Queen's, sortant Rafael Nadal en

quart de finale avant d'échouer de peu en finale face à Andy Murray.

Bilan favorable pour Tsonga

L'ancien no 6 mondial se fera un plaisir de bousculer vendredi Novak Djokovic (no 2), qui sera comme à Roland-Garros assuré de s'emparer de la première place mondiale s'il se qualifie pour la finale. Nole avait échoué à Paris, battu par un Roger Federer étincelant. Rapidement frustré lorsque tout sourit à son adversaire, il pourrait bien connaître la même mésaventure à Church Road si Jo-Wilfried Tsonga évolue dans le même registre qu'en quart de finale.

Doté d'une puissance de frappe hors-norme, Jo-Wilfried Tsonga affiche d'ailleurs un bilan nettement favorable (5-2) face au vainqueur du dernier Open d'Australie. Les deux hommes n'ont plus été opposés depuis janvier 2010 à Melbourne. Le puncheur français avait passé l'épaule en cinq manches en quart de finale, prenant ainsi sa revanche sur la défaite concédée en finale en Australie deux ans plus tôt. Il est capable de récidiver.

Avantage Nadal

Andy Murray rêve lui d'effacer une disette encore plus pesante que celle que connaît le tennis masculin tricolore: la Grande-Bretagne attend en effet un titre du Grand Chelem chez les messieurs depuis 1936 (Fred Perry à l'US Open). Contrairement à Jo-Wilfried Tsonga, l'Ecossais ne trouvera pas dans les statistiques les raisons de croire en ses chances vendredi en demi-finale: mené 4-11 par Rafael Nadal, il a

déjà subi à deux reprises la loi du gaucher majorquin sur l'herbe londonienne: 6-4 7-6 6-4 l'an passé en demi-finale, et 6-3 6-2 6-4 deux ans plus tôt en quart de finale.

Présent pour la troisième année d'affilée dans le dernier carré à Church Road, Andy Murray s'est certes montré impressionnant en quart de finale face à Feliciano Lopez (ATP 44). Rafael Nadal concédait quant à lui un set à Mardy Fish (no 10) dans le même temps, mais dominait largement les trois autres. L'Espagnol n'a surtout pas souffert de son pied gauche après avoir recouru à un anesthésiant local. "Quand je joue, je n'ai pas mal", assurait-il mercredi soir.

"Depuis mardi, je sais que je vais pouvoir jouer mes matches à 100 % ou presque. Wimbledon en vaut la peine", lâchait Rafael Nadal, qui avait également prouvé à Roland-Garros qu'il savait gérer au mieux la pression: contraint de conquérir le titre pour conserver sa place de no 1 mondial, il n'avait pas failli malgré un départ-canon de Roger Federer en finale. Il n'y a aucune raison qu'il flanche vendredi.

si/rou