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Federer triomphe pour la 16e fois en Grand Chelem!

Roger Federer s'est imposé sur sa 3e balle de match, après 2h41 de jeu.
Roger Federer s'est imposé sur sa 3e balle de match, après 2h41 de jeu.
Seizième titre dans un tournoi du Grand Chelem pour Roger Federer, le 4e à Melbourne! Andy Murray, qui est apparu fatigué, n'est pas parvenu à trouver la solution face au no1 mondial. Le Bâlois s'impose en patron, 6-3 6-4 7-6 (13/11).

Roger Federer a remporté son quatrième Open d'Australie en
battant le Britannique Andy Murray en trois sets 6-3 6-4 7-6
(13/11) dimanche en finale à Melbourne. Souverain face à un
adversaire décevant si l'on met de côté sa rébellion dans le
troisième set, le no1 mondial compte désormais 16 titres du Grand
Chelem, deux de plus que le précédent détenteur du record Pete
Sampras. Le Bâlois, premier père de famille à remporter un titre du
Grand Chelem depuis Andre Agassi en 2003, lance un message clair
avec ce triomphe: son trône n'est toujours pas vacant.

Le chef d'oeuvre de Federer

Je suis sur un
nuage, j'ai joué un des meilleurs tennis de ma vie.

Roger Federer

Mieux, Roger
Federer a réussi un petit chef d'oeuvre devant Andy Murray. Presque
contre toute attente, il a pris très aisément la mesure du jeu de
l'Ecossais. Formidable contreur, Murray a été, comme bien d'autres
avant lui, désarçonné par la variété du tennis de Federer, qui
possède avec son slice l'arme absolue pour "tenir" l'échange.



Après deux premiers sets sans histoire, Roger Federer est revenu
de très loin dans la troisième manche. Murray a, en effet, servi
pour le gain du set à 5-3 avant de se procurer cinq balles de set
dans le jeu décisif. Son refus parfois inexplicable de faire le pas
en avant pour conclure un échange qu'il dominait lui a coûté très
cher dans ce tie-break. A 11-10, c'est lui qui craquait en
commettant une faute directe en revers.



Gagner le troisième set n'aurait de toute manière probablement
procuré qu'un sursis à Andy Murray. Maître de son sujet, Roger
Federer possédait une très grande marge sur son adversaire. Ces
derniers jours, il avait d'ailleurs rappelé qu'il ne considérait
pas Murray (qui menait 6-4 dans leurs confrontations directes)
comme sa "bête noire". Le plus souvent, il n'avait pas été,
disait-il, en pleine possession de ses moyens à l'heure d'affronter
l'Ecossais. Le scénario du match de Melbourne donne raison au
Bâlois: Murray ne bénéficiait vraiment d'aucun ascendant
psychologique au moment d'engager le fer.

L'Ecossais a succombé à la pression

L'Ecossais, sous forte
pression avec la perspective de devenir le premier Britannique à
gagner un Grand Chelem depuis 74 ans, n'a lui pas été à la hauteur
de ses déclarations d'avant-match pendant les deux premiers sets.
Fébrile, sur la défensive, il a subi les événements, comme lors de
sa première finale majeure face à Federer à l'US Open 2008, hormis
son sursaut d'orgueil dans le 3e set.



Federer, lui, a fait de la Rod Laver Arena son salon et l'a montré
en dirigeant d'abord la partie de main de maître avant de forcer la
décision sur sa troisième balle de match, alors que Murray venait
de rater cinq balles de set dont une, immanquable, sur son service
dans un tie-break à suspense.

Place au Grand Chelem?

Avec ses 28 ans et demi, Roger Federer a toujours l'avenir
devant lui. La fluidité d'un jeu sans cesse tourné vers l'offensive
lui assure de conserver la main pendant encore de longs mois. Sa
faculté de "lire" le jeu de l'adversaire est l'une de ses autres
grandes forces. Parler de génie n'est pas usurpé. Mais où
s'arrêtera-t-il ?



Le mari de Mirka se met en position de tenter l'une des rares
choses qu'il n'ait pas encore réussies: le Grand Chelem,
c'est-à-dire le gain des quatre principaux tournois sur une année
calendaire, le défi ultime en tennis, qui passera d'abord par sa
défense du titre à Roland-Garros en juin.



A Melbourne, le Bâlois a en tout cas fait le premier pas vers cet
exploit en récupérant un trophée qu'il avait abandonné ces deux
dernières éditions à Novak Djokovic en 2008 et à Rafael Nadal en
2009. A 28 ans, il devient le deuxième joueur de l'ère Open a
remporter le tournoi à quatre reprises, après l'Américain Andre
Agassi.

PLACE DE NO1 CONSOLIDEE

En gagnant à Melbourne, Roger Federer a, bien sûr, consolidé sa
place de no1 mondial. Avec 11'350 points, il devance désormais
Novak Djokovic de 3040 points (8310), Andy Murray de 3550 points
(7800) et Rafael Nadal de 3680 points (7670). Des écarts
conséquents si l'on précise qu'une victoire dans un tournoi du
Grand Chelem rapporte 2000 points.



Par ailleurs, le Bâlois égalera ce lundi les 268 semaines de Jimmy
Connors en tant que no1 mondial. Il n'est plus qu'à 18 semaines du
record de Pete Sampras (286 semaines) auquel il attache une très
grande importance. Avec son rival le plus dangereux - Rafael Nadal
- sur le flanc, la conquête de cette nouvelle cime apparaît comme
une évidence.



CE QU'ILS ONT DIT

ROGER FEDERER: Je suis sur un nuage, j'ai
joué un des meilleurs tennis de ma vie. C'est un moment spécial
aussi parce que c'est ma première victoire en Grand Chelem en tant
que père. Mes deux filles ont six mois. Peut-être qu'on les verra
dans le box l'année prochaine pendant la finale, ce serait
formidable. Quant à toi Andy, tu as joué un tournoi fantastique et
tu es un trop bon joueur pour ne pas gagner un Grand Chelem un
jour, ne t'inquiètes pas
.



ANDY MURRAY: Il a été bien plus fort que moi
ce soir, j'ai reçu beaucoup de soutien, je suis désolé de ne pas
avoir réussi à le faire. Mais je me rapproche, je deviens meilleur.
J'ai faim de gagner un Grand Chelem depuis l'âge de 16 ans, lorsque
j'ai remporté l'US Open juniors. Cela n'a pas souri jusque-là, mais
je suis sûr que ça arrivera un jour. Je me suis tenu le haut de ma
cuisse pendant le match? Oui, enfin tout va bien. Eh... je ne sais
pas comment tourner ça. C'est juste que mon boxer-short était très
serré. Comme Roddick ou Rafa quoi. Voilà.




"Je pleure comme toi mais je ne joue malheureusement pas au
tennis comme toi !"
Malgré les larmes qui l'ont saisi lors de
la remise des prix, Andy Murray conservait encore une touche
d'humour "british" à l'adresse de Roger Federer. Comme le Bâlois
l'an dernier après sa défaite contre Rafael Nadal, le poids de
l'émotion l'avait rattrapé.



"J'aurais mérité de l'entraîner dans un quatrième set. J'ai eu
mes chances dans la première et la troisième manches,

regrettait Murray. Ce fut beaucoup plus serré qu'à New York. Je
suis, bien sûr, extrêmement déçu. Mais je veux tout de même
relativiser. Je vis une vie formidable et ma carrière est encore
devant moi. J'aurai d'autres occasions de remporter un titre du
Grand Chelem"
.



Andy Murray reconnaît que Roger Federer présente un tout autre
visage dans les tournois du Grand Chelem. "Il est beaucoup plus
consistant dans les grands tournois. Ailleurs, j'ai le sentiment
qu'il tente des choses. Dans un Grand Chelem, il est évident qu'il
commet beaucoup moins de faute directes. Avec sa manière de jouer,
il impose une énorme pression à l'adversaire. Ce n'est pas évident
de la déjouer. Il frappe beaucoup à plat. Sa balle fuse très vite.
Ce n'est pas aussi facile d'armer des "winners" contre lui que face
à Nadal, qui met beaucoup de lift mais qui joue plus
court"
.



agences/rsch

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Federer en taille patron

On prédisait à Federer une année 2010 placée sous le signe de tous les dangers. Murray, Davydenko, Djokovic, Del Potro, Nadal... Autant d'adversaires aux dents longues qui rêvent de faire chuter le no1 mondial de son piédestal! Même John McEnroe, vainqueur de 77 tournois et désormais consultant TV, s'était plu à déclarer avant l'Open d'Australie que le Bâlois avait atteint un tel niveau qu'il ne pouvait que finir par descendre de son trône. Eh bien cette heure n'est pas encore arrivée! Federer, le maître, le virtuose, le génie a ajouté à Melbourne un 16e titre en Grand Chelem. De quoi rendre cette marque encore plus inaccessible. Et au no1 de consolider son rang de patron.

POIDS EN MOINS, PLAISIR EN PLUS

Roger Federer l'a dit lui-même: depuis son sacre de l'année dernière à Roland-Garros, notre champion s'est défait d'un poids qui le poursuivait depuis 2006 et ses 3 échecs sur l'ocre de la Porte d'Auteuil en finale face à Nadal. Désormais, l'homme aux 62 titres, qui a quasiment battu tous les records inimaginables, évolue de manière encore plus relâchée. Moins de pression et plus de plaisir, en quelque sorte. Du bonus, en définitive, qui permet à Federer de développer plus encore son amour du jeu. Alors que ses rivaux, à l'image de Murray à Melbourne, s'époumonent en vain pour faire chuter le Bâlois, Roger joue sur un autre tableau. Celui de la perfection et des sommets inexplorés.

PARIS EN BOUTEILLE?

Et si 2010 rimait avec excellence pour le maître? Et si, comme en 2006, 2007 et 2009, Roger Federer atteignait les 4 finales du Grand Chelem, mais qu'il les gagnait toutes cette fois? Depuis l'ère Open, seul Rod Laver, en 1969, a réussi cet exploit jusqu'ici... C'est bien connu: avec des "si" on mettrait Paris en bouteille... Nul doute, qu'avant de rêver de Grand Chelem, le no1 mondial accueillerait à bras ouverts un deuxième sacre à Roland-Garros. Seule certitude: 2010 a commencé à coups de revers et autres passings victorieux pour le Bâlois. Son sacre à Melbourne est 1000 fois mérité! Ce ne sont pas Hewitt, Davydendo, Tsonga et surtout Murray qui diront le contraire.

Miguel Bao

Open d'Australie, finale

R.FEDERER SUI/1 - A.Murray GBR/5 6-3 6-4 7-6 (13/11)

Demi-finales
R.Federer SUI/1 b. JW.Tsonga FRA/10 6-2 6-3 6-2
A.Murray GBR/5 b. M.Cilic CRO/14 3-6 6-4 6-4 6-2

Les dix derniers vainqueurs de l'Open d'Australie
2010 Roger Federer
2009 Rafael Nadal (ESP)
2008 Novak Djokovic (SRB)
2007 Roger Federer
2006 Roger Federer
2005 Marat Safin (RUS)
2004 Roger Federer
2003 Andre Agassi (USA)
2002 Thomas Johansson (SWE)
2001 Andre Agassi (USA)
2000 Andre Agassi (USA)