Roger Federer a tremblé face à Tomas Berdych

Roger Federer revient de très loin ! Sans la mansuétude de Tomas
Berdych (n°20) à l'instant de conclure au troisième set, le Bâlois
aurait peut-être connu l'une des plus grandes désillusions de sa
carrière en huitième de finale de l'Open d'Australie.

Le tournant dans le 7e jeu du 3e set

Roger Federer s'est finalement imposé 4-6 6-7 (4/7) 6-4 6-4 6-2
après un combat de 3h29'. Dominé en puissance et en cadence dans
l'échange, Roger Federer a renversé la situation après la perte des
deux premières manches grâce dans un premier temps à la fébrilité
de son adversaire. A 3-3 au troisième set, le Tchèque cédait son
engagement après avoir galvaudé cinq balles de jeu. Trahi par sa
volée, il ratait une occasion en or de prendre enfin la tête dans
cette manche. "Ce septième jeu du troisième set fut
effectivement le grand tournant du match", avouait le
Bâlois.



Ce break presque inespéré a permis à Roger Federer de remporter
pour la quatrième fois une rencontre après avoir été mené deux
manches à rien. Il avait signé pour la dernière fois cet exploit en
mars 2005 lors de la finale de Miami face à Rafael Nadal (2-6 6-7
7-6 6-3 6-1). Il avait également réussi un tel retour à l'US Open
2000 contre le Néerlandais Peter Wessels et en 2001 à Roland-Garros
face à l'Arménien Sargis Sargsian.

Trop timoré, mais endurant

"Retourner ainsi l'issue d'un match n'arrive vraiment pas
tous les jours, glisse le Bâlois. Après une telle rencontre, je
sais parfaitement où j'en suis sur le plan physique. J'ai tenu la
distance. J'étais encore frais au cinquième set. Je suis prêt pour
la suite. Il n'y a aucun doute dans mon esprit". Roger Federer
ne peut pas en dire autant sur le plan du jeu. L'ascendant exercé
par Tomas Berdych lors des trois premiers sets interpelle. Si
brillant vendredi soir face à Marat Safin, le Bâlois fut
extrêmement timoré devant Berdych. "Berdych attaque dans tous
les sens, se défend Roger Federer. Contre lui, on réagit
davantage que l'on agit. C'est l'un des cinq meilleurs frappeurs du
Circuit. Mon grand tort, aujourd'hui, fut de rater complètement le
début du match".



Servant contre le vent lors du premier jeu, le Bâlois concédait un
break sur une double-faute et une erreur grossière en coup droit. A
3-1, il perdait à nouveau son service. "Ce départ
catastrophique m'a coûté le premier set, explique-t-il. Il
a, c'est vrai, bien failli me coûter le match".

Berdych trop fragile mentalement

Sa grande «chance» fut vraiment de rencontrer un adversaire qui
n'offre pas toutes les garanties sur le plan de la solidité
nerveuse. Tomas Berdych a très vite cédé son service dans les deux
derniers sets. Une statistique démontre cette fragilité dans les
grands rendez-vous. Avant ce huitième de finale à Melbourne contre
Roger Federer, il avait perdu les dix matches qui l'avaient opposés
à des joueurs du top-ten dans des tournois du Grand Chelem.



Mardi, Roger Federer trouvera sur sa route en quart de finale un
joueur de 20 ans qui semble beaucoup plus fort que Berdych dans la
tête. Le Bâlois affrontera pour la quatrième fois Juan-Martin Del
Potro (n°8), qui ne lui a encore jamais pris un set.

Place à Del Potro

Victorieux en quatre manches dimanche de Marin Cilic (n°19),
l'Argentin a, semble-t-il, parfaitement digéré l'énorme déception
provoquée par la défaite en finale de la Coupe Davis contre
l'Espagne. A Cordoba, Del Potro avait perdu le premier jour contre
Feliciano Lopez avant d'être contraint de renoncer à jouer le
dimanche en raison d'une blessure.



La - courte - pause qu'il s'est accordée en décembre lui a suffi
pour recharger ses accus. Avant de venir à Melbourne, n'a-t-il pas
remporté un titre à Auckland ? "Je n'oublie pas que Del Potro
n'avait pas été loin de battre Murray en quart de finale à l'US
Open, souligne Roger Federer. Je me réjouis vraiment de le
retrouver. Il a un tout autre tennis que Berdych. Cela sera à moi
de faire le jeu".



si/mor