Il figure parmi les vingt-quatre joueurs de l'ère Open à n'avoir
gagné qu'un seul titre du Grand Chelem. Un «One-Slam Wonder» comme
on dit. Cinq ans et demi après sa victoire en finale de l'US Open
face à Juan Carlos Ferrero, Andy Roddick croit toujours en son
étoile. Elle n'a d'ailleurs jamais brillé aussi haut dans le ciel
de Melbourne avant sa demi-finale jeudi soir contre Roger Federer
(09h30 en Suisse).
Comme Roger Federer, il n'a perdu que deux sets sur la route des
demi-finales. Mais contrairement au Bâlois qui fut un long moment
dans les cordes face à Tomas Berdych, l'Américain n'a jamais été
vraiment en danger lors de ses cinq premiers matches. Son jeu est
désormais plus solide. Il a gagné en vélocité et progressé en
revers.
Sept kilos en moins
Après Brad Gilbert, qui l'a conduit à la victoire à Flushing
Meadows en 2003 et à la place de no 1 mondial, et Jimmy Connors,
dont l'apport lui a permis de revenir au premier plan en 2006 après
une traversée du désert, Andy Roddick s'est désormais placé sous la
férule de Larry Stefanki.
Ancien mentor de John McEnroe, Marcelo Rios, Yvegeny Kafelnikov et
Fernando Gonzalez, Larry Stefanki a demandé à Andy Roddick de
perdre du poids. «Andy était trop lourd, affirme le coach.
Il fallait réagir. Je lui ai parlé franchement. Sinon il
pouvait mettre une croix sur ses chances de gagner un deuxième
tournoi du Grand Chelem». Le joueur a reçu le message cinq sur
cinq. Il s'est présenté à Melbourne Park avec sept kilos en
moins.
"Federer mérite davantage de respect"
Malgré cette confiance nouvelle qui l'habite et le fait d'avoir
remporté son dernier duel face à Roger Federer - en mars 2008 à
Miami -, Andy Roddick mesure pleinement la difficulté de la tâche
qui l'attend jeudi soir. «Je rencontre le plus grand. Un joueur
qui n'a plus rien à prouver, lance-t-il. Il a eu raison de
dire l'an dernier qu'il avait créé un monstre. Dès qu'il perd un
set, on le questionne sur sa forme. L'an dernier, il gagne à New
York, joue les finales à Paris et à Londres et une demi-finale à
Melbourne. On prétend tout de même qu'il est dépassé. Je crois que
Roger Federer mérite davantage de respect».
Andy Roddick n'est pas dupe. Il sait que Roger Federer sera le
grand favori de cette demi-finale, la deuxième qui les oppose à
Melbourne après la démonstration de 2007 réussie par le Bâlois. On
se souvient que l'Américain avait affirmé, avant ce match, que
l'écart entre Federer et lui s'était considérablement réduit. La
réponse du Bâlois sur la Rod Laver Arena fut cinglante: 6-4 6-0 6-2
en 1h23.
si/alt
Open d'Autralie: 1/4
R.Nadal ESP/1 - G.Simon FRA/6
F.Verdasco ESP/14 b. JW.Tsonga FRA/5 7-6 3-6 6-3 6-2
A.Roddick USA/7 b. N.Djokovic SRB 6-7 6-4 6-2 2-1 w.o.
R.Federer SUI/2 b. JM.Del Potro ARG/8 6-3 6-0 6-0
Avantage Federer
En «night session» dans des conditions de jeu plus lentes que la journée, Andy Roddick ne sera pas, comme en 2007, à la fête. Roger Federer lit, en effet, parfaitement son service. Et son slice de revers lui permettra d'attirer Roddick au filet autant de fois qu'il le voudra.
«Nous nous connaissons presque par coeur, souligne Roger Federer. La question est de savoir lequel des deux sera dans un bon soir. Je sais comment le jouer: l'agresser et bien varier les effets. Je suis tout de même curieux de découvrir quelle tactique il développera».