Federer "excité" de retrouver Nadal en finale

Roger Federer est devant une "opportunité fantastique" d'égaler
le record de quatorze victoires en Grand Chelem de Pete Sampras en
finale de l'Open d'Australie dimanche face à Rafael Nadal.



Quel sentiment éprouvez-vous à la veille de pouvoir égaler
Pete Sampras?



ROGER FEDERER: C'est une opportunité fantastique.
Surtout ici, dans un tournoi avec lequel j'ai toujours entretenu un
lien particulier. Je n'oublie pas que c'est grâce à ma victoire ici
en 2004 que je suis devenu no 1 mondial. Dimanche sera un grand
moment dans ma carrière.



Quel est le record à vos yeux le plus significatif en
tennis?



ROGER FEDERER: Celui-là sans doute, avec
peut-être aussi le nombre de semaines passées dans la peau du no 1
mondial. Ce sont les deux records les plus importants de nos jours.
Ce sont des témoins de la régularité au sommet.



Avez-vous parlé de ce record avec Pete il y a un an lors de
votre tournée d'exhibition?



ROGER FEDERER: Mouais. On a surtout parlé de la
difficulté à rester au sommet aussi longtemps, des différences
entre nos deux époques. Je ne lui ai pas demandé combien de
tournois du Grand Chelem j'allais gagner à son avis. C'était un
grand honneur de passer une semaine avec lui, de se fréquenter au
quotidien, de s'entraîner ensemble. C'est un tel champion. On a
beaucoup parlé. On s'entend bien, j'ai pris un plaisir énorme à
échanger avec lui. J'étais plus intéressé par sa personne que par
ses records en fait.

"Nadal ne sera pas fatigué"

Nadal risque d'être diminué après sa demi-finale de
vendredi?



ROGER FEDERER: On pourrait le croire mais je ne
pense pas que "Rafa" soit affecté tant que ça. Il avait eu des
matches faciles auparavant et ces parties sont de toute façon
toujours plus longues. Je ne pense pas que cela ait une incidence
sur la finale.



Est-ce équitable de de pas faire disputer les deux
demi-finales le même jour?



ROGER FEDERER: Je comprends le problème mais je
ne pense pas que ce soit injuste. Ce n'est quand même pas comme si
vous n'aviez aucun jour de repos, comme cela peut arriver à l'US
0pen. Pour les fans c'est génial aussi d'avoir deux matches en
session de nuit. Et je répète que je ne pense pas que ce soit un
désavantage pour "Rafa".



Comment voyez-vous cette finale?



ROGER FEDERER: Je suis excité de retrouver
"Rafa". Jouer une finale du Grand Chelem devient encore plus
intéressant quand c'est contre lui, surtout qu'il est le no 1
mondial du moment. Ce sera un match serré. Nadal a joué un tennis
fantastique depuis le début du tournoi, je m'attends à un grand
match.

"Mon déclin? Il faut relativiser"

Il vous a battu 12 fois sur 18. C'est lui le
favori?



ROGER FEDERER: On peut le voir ainsi, même s'il y
a beaucoup de ses victoires qui ont eu lieu sur terre battue. Il
est favori parce qu'il a remporté plus de duels que moi. Moi j'ai
l'avantage de savoir comment on gagne l'Open d'Australie. Sur dur,
je me rappelle de l'avoir battu en réussissant de super matches au
Masters de Shanghai. Je me réjouis de jouer ce match, je ne me
soucie pas trop de qui est le favori.



Vous avez perdu vos deux dernières finales du Grand Chelem
contre Nadal et il vous a ravi la place de no 1 mondial. Avez-vous
l'esprit de revanche pour enrayer votre déclin?



ROGER FEDERER: Vous savez, les classements ça
change très vite dans le tennis. Si Rafa se blesse pendant
Roland-Garros et Wimbledon cette année, il ne sera plus no 1, alors
ça ne veut rien dire. Quant à cette histoire de déclin, il faut
relativiser. J'ai toujours eu des hauts et des bas ces cinq
dernières années mais avant on n'en parlait pas parce que
j'arrivais toujours à m'en sortir.



Que pensez-vous de votre rivalité?



ROGER FEDERER: Il y a un gros respect mutuel. Nos
rencontres se sont toujours disputées dans un parfait état
d'esprit. Les fans le ressentent. On a parfois tendance à vouloir
présenter les matches comme des combats de boxe. Mais entre nous
deux ça se passe toujours de manière très courtoise. C'est positif
pour le tennis, ça montre que c'est un sport où les gens ont de
bonnes manières.



afp/tai