Roger Federer n'aurait pas pu trouver meilleur moment pour
renouer avec la victoire face à Rafael Nadal. Le succès fêté
dimanche par le Bâlois face au Majorquin en finale du Masters 1000
de Madrid le replace au premier rang des outsiders des
Internationaux de France.
Certes, ce succès le deuxième en onze duels sur terre battue a été
acquis face à un Rafael Nadal émoussé par son éprouvante
demi-finale livrée face à Novak Djokovic. Certes, il l'a été dans
des conditions de jeu l'altitude de Madrid a favorisé son jeu
d'attaque fort différentes de celles que les joueurs retrouveront
dès dimanche à Roland-Garros. Mais, quatre mois et demi après la
traumatisante défaite concédée en finale de l'Open d'Australie, il
relance complètement les actions de Roger Federer.
Une progression constante
Le niveau de jeu qui fut le sien durant la semaine madrilène
efface à coup sûr le souvenir des défaites concédées à Monte-Carlo
face à Stanislas Wawrinka (8e de finale) et à Rome face à Novak
Djokovic (demi-finale). Roger Federer n'a jamais cessé d'affirmer
qu'il allait progresser à chaque sortie et qu'il serait prêt à
relever une nouvelle fois le défi parisien. Il n'avait pas menti.
Le Bâlois a eu besoin de temps pour sécher les larmes de Melbourne.
Incapable de trouver le relâchement nécessaire dans les sets
décisifs livrés face à Nadal dans la Rod Laver Arena, face à Andy
Murray à Indian Wells puis face à Djokovic à Miami et Rome, il a
démontré à Madrid que la confiance était bel et bien de retour.
L'homme aux treize trophées du Grand Chelem a retrouvé tout son
punch sur son engagement et à l'échange.
Il a également fait à nouveau étalage de toute sa science tactique
en utilisant notamment à merveille l'amorti, une arme ô combien
redoutable sur la terre ocre. Il n'a, surtout, jamais tremblé dans
les moments décisifs.
Un flegme retrouvé
Le sourire qu'il arborait en conférence de presse à l'issue de
sa finale victorieuse en disait d'ailleurs long sur le soulagement
qui doit être le sien. «J'ai surtout travaillé très dur entre
les différents tournois. Cela a payé», se réjouissait Roger
Federer, qui a également remporté la bataille psychologique livrée
face à Rafael Nadal en se montrant extrêmement patient. Le
finaliste des trois dernières éditions du French Open faisait ainsi
preuve d'un flegme remarquable avant même les premiers échanges,
réussissant «l'exploit» de se lever de son siège après le gaucher
de Manacor au moment du tirage au sort.
«Parfois, 20 minutes s'écoulent entre notre entrée sur le
court et le premier échange. Je n'avais rien à perdre dans cette
finale, et ai su prendre cette longue attente avec humour»,
soulignait un Roger Federer également stoïque tout au long de la
rencontre.
si/tai
Nadal reste le grand favori
Ce calme et cette confiance retrouvés ne sont pas de trop au moment d'aborder «son» Everest. Car Rafael Nadal n'a certainement pas trop entamé son capital confiance à Madrid. Battu par Roger Federer à Hambourg en finale il y a deux ans, alors qu'il restait sur 81 succès de rang sur terre battue, le no 1 mondial n'avait pourtant guère tremblé pour fêter trois semaines plus tard le deuxième de ses quatre sacres parisiens. Il reste plus que jamais le grand favori à sa propre succession à la Porte d'Auteuil, où son ascendant psychologique sur ses rivaux semble inébranlable.