Roger Federer, "Je deviens le favori"

Le Bâlois, légèrement enrhumé, a dû remonter pour la cinquième
fois de sa carrière un déficit de deux sets à zéro (6-7 (4/7), 5-7,
6-4, 6-0, 6-2). "La partie a tourné sur un point", a
commenté le no2 mondial avant de revenir longtemps sur la défaite
de Nadal qu'il avait suivie en compagnie de son masseur à la
TV.



- On a l'impression que le match a tourné sur un point, la
balle de break que vous défendez à 3-4 dans le troisième
set?



ROGER FEDERER: C'est vrai. J'ai galéré pendant
deux sets et demi. J'ai commencé à être un peu nerveux. Seul mon
service m'a permis de rester dans le match. Et sur cette balle de
break, je mets ce coup droit, mon premier coup vraiment réussi du
match. Après avoir gagné ce point, je savais que j'allais gagner le
match. C'est une grande satisfaction d'être revenu de deux sets à
zéro comme ça. Parce que j'ai été en grand danger.

"Nadal n'a pas pris sa retraite"

- La défaite de Nadal vous a-t-elle
soulagé?

ROGER FEDERER:

Il n'a pas pris sa retraite que je
sache (rires). Je suis persuadé qu'il va rebondir. C'était bien sûr
un choc. Ca a aussi ouvert l'appétit aux autres joueurs. Ca doit
cogiter dans pas mal de têtes en ce moment. Quelque part le
scénario de rêve pour moi aurait été de battre 'Rafa' en finale. Sa
défaite fait de moi le favori. Mais je dois d'abord me concentrer
sur mes prochains matches.



- Quelle a été votre première réaction après la défaite de
Nadal?

ROGER FEDERER:

Que c'est difficile de gagner tout
le temps. Il était sur une série incroyable, plus de trente matches
d'affilée à Roland-Garros. C'est phénoménal. Mais on est tous
humains. Les gens pensent parfois que c'est simple. Je sais de quoi
je parle. Lui aussi doit le savoir depuis un moment. Mais on a
tellement parlé du fait qu'il était invincible que la pression
était devenue énorme.

"Il faut que je reste concentré"

- Est-ce pour vous une opportunité ou une
pression?



ROGER FEDERER: Personne n'est venu me voir pour
me dire que c'était l'année ou jamais. Pour l'instant, ça ne
m'affecte pas vraiment. La situation a changé et quelque part ça
trotte dans ma tête. Mais il faut que je reste concentré. Si
j'arrive jusqu'en finale ce sera différent. J'y aurai un bon bilan
contre le joueur en face et la pression sera sur moi, ce qui
n'aurait pas été le cas face à Nadal.



afp/bao