Federer a tout pour devenir le héros du week-end

Le scénario est idéal pour Roger Federer à Roland Garros.
Débarrassé de Rafael Nadal, le Bâlois a tout pour devenir le héros
d'un week-end parisien qui peut lui permettre de soulever un
historique 14e trophée du Grand Chelem. Son bilan global face aux
trois autres rescapés: 26 succès pour une seule défaite!



Andy Murray résumait parfaitement la situation après son
élimination en quart de finale: "Roger sent sans doute une
certaine forme de pression. Il se dit que c'est sa chance de gagner
ici. Mais tout peut arriver pour tous, alors que tout était
prévisible pendant quelques années", lâchait l'Ecossais.



Certes, la pression est sur ses épaules. Mais Juan Martin Del
Potro (no 5), Fernando Gonzalez et Robin Söderling ne retrouveront
peut être pas non plus de sitôt une telle opportunité de conquérir
un trophée majeur.



La clé du succès réside pour Roger Federer dans sa capacité à
appliquer la même tactique que mercredi face à Gaël Monfils, où il
a livré son premier bon match de la quinzaine: pratiquer un jeu
offensif et varié, ne pas hésiter à attirer son adversaire au filet
et, surtout, maîtriser ses émotions.

Del Potro, la révélation 2008

Avant de songer à une quatrième finale de rang - où il serait
opposé à un cogneur suffisamment fantasque pour parvenir à faire
abstraction de l'enjeu -, Federer devra tout d'abord venir à bout
de Juan Martin Del Potro. L'Argentin est sur le papier le meilleur
des trois rivaux du Bâlois. Le géant de Tandil (1m98) a
véritablement "explosé" l'été dernier en conquérant quatre titres
d'affilée (Stuttgart et Kitzbühel sur terre battue, Los Angeles et
Washington sur dur). Il disputait dans la foulée son premier quart
de finale en Grand Chelem à New York et se qualifiait logiquement
pour le Masters.



Titré à Auckland et quart de finaliste à Melbourne en janvier, Del
Potro (20 ans) s'est également montré convaincant sur terre battue
en 2009. Il reste sur une demi-finale à Madrid où il avait été
battu 6-3 6-4 par Roger Federer, qui fêtait là sa cinquième
victoire en cinq face-à-face. Son jeu de contre, avec un
remarquable revers à deux mains, est peut-être mieux adapté aux
surfaces plus rapides. "Mais les courts sont désormais plus
rapides ici, et je peux donc pratiquer le même tennis que sur des
courts en dur", soulignait l'Argentin, qui estimait avoir
beaucoup progressé sur son service et son coup droit.

Del Potro voterait Federer!

Juan Martin Del Potro, qui est forcément gêné par les slices
rasants de Roger Federer lorsqu'il doit ployer sa grande carcasse,
était conscient du fait que le public ne le soutiendrait sans doute
pas une seule seconde: "On sent la pression des fans, qui
veulent tous que Roger gagne ce tournoi. D'ailleurs, si je ne
parviens pas à conquérir le titre, je souhaite voir Roger s'imposer
dimanche, lâchait l'Argentin. Nous savons tous ce que
Roger peut accomplir maintenant que Rafa est hors-course. Mais j'ai
encore des objectifs ici."



Pour Del Potro, la recette du succès semble également simple:
"Je devrai être à 100% physiquement et mentalement, au sommet
de ma forme. Je devrai profiter des opportunités qui s'offriront à
moi, ce qui n'avait pas été le cas à Madrid. Il faudra le faire
douter, ne pas lui offrir de points", précisait "Delpo",
conscient de la difficulté de la tâche qui l'attend: "Il sait
tout faire à la perfection sur un court. Son jeu est mon principal
problème, et c'est bien pour cela que je ne l'ai jamais
battu", poursuivait l'Argentin, qui estimait par ailleurs que
la nervosité serait bien présente des deux côtés du filet.
"Nous sommes tous nerveux. C'est d'ailleurs plutôt
normal."



agences/dbu