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Federer conquiert Paris et entre dans l'histoire!

La victoire à la Porte d'Auteuil a émotionnellement submergé le Bâlois.
Il est 17h08, Federer remporte le seul Grand Chelem qui lui manquait.
La quatrième finale aura été la bonne! En terrassant 6-1 7-6 6-4 un Robin Soderling très nerveux, Roger Federer remporte son 1er sacre à la Porte d'Auteuil. Il rejoint Pete Sampras dans la légende avec un 14e titre en Grand Chelem.





Roger Federer (no 2) est bien le plus grand joueur de tous les
temps. Le Bâlois a conquis son premier titre à Roland-Garros en
battant en finale Robin Soderling (no 23) 6-1 7-6 (7/1) 6-4,
égalant le record de Pete Sampras en glanant son 14e trophée
majeur, et devenant le sixième joueur à réussir un Grand Chelem de
carrière.



Le numéro deux mondial rejoint Fred Perry, Don Budge, Rod Laver,
Roy Emerson et Andre Agassi au palmarès des joueurs ayant conquis
les quatre trophées majeurs. Seul Agassi, qui lui a d'ailleurs
remis la Coupe des Mousquetaires dimanche, avait jusqu'ici triomphé
sur quatre surfaces différentes. L'Américain avait complété sa
collection à Paris en 1999, à sa onzième tentative, et Federer
disputait dix ans plus tard son... onzième Roland-Garros
également!



Le Bâlois, qui a par ailleurs glané le 59e titre de sa carrière
(soit un de moins qu'Agassi) aura eu besoin de disputer 23 tournois
du Grand Chelem depuis le premier de ses cinq sacres londonien
(2003) pour atteindre ce chiffre magique de 14. Pete Sampras fut
bien moins rapide: douze années se sont écoulées entre le premier
titre majeur de l'Américain, conquis à New York en 1990, et son
dernier (US Open 2002). Et Roland-Garros s'est toujours refusé à
Pistol Pete...

Un tie-break d'anthologie

Il était 17h08
lorsque Roger Federer mettait les genoux à terre, la tête entre ses
mains, alors que les premières larmes perlaient déjà sur son
visage. Le Bâlois de bientôt 28 ans - il les fêtera le 8 août -
venait d'armer sous le crachin parisien un ultime service gagnant
pour concrétiser sa première balle de match après 1h55' de jeu, à
l'issue d'une rencontre qu'il a parfaitement maîtrisée.



Crispé au moment d'aborder sa première finale majeure, Robin
Soderling l'avait placé sur les bons rails en concédant son service
dès le premier jeu du match. A nouveau poussé par un public qui n'a
eu d'yeux que pour lui dans cette quinzaine, Roger Federer trouvait
quant à lui tout de suite le bon rythme. Il ne perdait qu'un seul
point sur sa mise en jeu dans le premier set, puis six dans une
seconde manche marquée par l'intrusion d'un «streaker» fan du FC
Barcelone.



Plus serein dans ce deuxième set, Robin Soderling était mis K.O.
dans le tie-break. Roger Federer sortait alors le grand jeu, armant
quatre aces sur ses quatre points de service et réalisant également
une amortie gagnante. Il ne pouvait plus rien arriver au Bâlois. Il
signait à nouveau le break d'entrée dans l'ultime manche,
conservant cet avantage en sauvant deux balles de break (les seules
du match pour Robin Soderling) malgré une crispation bien
légitime.

Les larmes de Melbourne sont oubliées

Seul joueur de l'histoire ayant réussi à quatre reprises le
doublé Wimbledon/US Open (2004-2007), Roger Federer n'avait jamais
autant souffert sur le court pour glaner un trophée majeur: c'est
la première fois qu'il s'impose après avoir dû disputer plus d'une
rencontre en cinq sets. Il avait dû aller à la limite face à Tommy
Haas au 4e tour, où il avait concédé les deux premières manches
avant d'écarter une balle de break à 3-4 sur un coup droit qui
touchait la ligne, puis face à Juan Martin Del Potro, qui avait
logiquement mené deux sets à un en demi-finale. Il a en outre
également cédé une manche au 2e tour face à José Acasuso, puis au
3e face à Paul-Henri Mathieu.



Roger Federer a ainsi définitivement fait oublier ses larmes de
Melbourne, où il avait craqué sur le court après avoir complètement
manqué le cinquième set de sa finale face à Rafael Nadal. Mêmes ses
plus fervents supporters n'ont sans doute pas osé imaginer un tel
scénario parisien après la quinzaine australienne.



D'autant plus que le Bâlois accumulait ensuite les défaites
inquiétantes, passant à côté de nombreux sets décisifs dans des
demi-finale (à Indian Wells face à Andy Murray, à Miami et Rome
face à Novak Djokovic). Le déclic se produisait à Madrid, où il
glanait son premier titre 2009 en pratiquant un tennis remarquable
notamment en finale face à Nadal.

Plus que 1890 points de retard

Roger Federer a d'ailleurs parfaitement su gérer la pression qui
pesait sur ses épaules à la Porte d'Auteuil. Elle n'a pourtant
cessé de croître après les éliminations successives de Novak
Djokovic (no 4), Rafael Nadal (no 1) et Andy Murray (no 3).
«Vous m'avez mis beaucoup de pression», lâchait-il
d'ailleurs à l'attention du public au moment du discours
d'après-match, dans lequel il parlait de «moment
magique».




Le Bâlois évoluera sans doute sans trop de pression à Wimbledon,
où il pourrait récupérer son premier rang mondial s'il glane un 15e
titre majeur et que Nadal flanche à nouveau. Il revient à 2070
points du Majorquin tenant du titre à Londres au classement ATP
alors qu'il accusait un retard de 4490 unités le 25 mai.



si/rsch

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Sampras : "Federer est le plus grand"

Co-détenteur désormais avec Roger Federer du record des victoires en tournoi du Grand Chelem (14), Pete Sampras a réagi dimanche après la finale de Roland-Garros. Dans une interview accordée à l'agence AP, le Californien estime que Roger Federer doit être considéré aujourd'hui comme "le plus grand joueur de tous les temps".

"Je suis convaincu qu'il gagnera encore d'autres titres majeurs, affirme Pete Sampras. Mais maintenant en gagnant à Paris, il justifie à mes yeux sa place dans l'histoire du tennis comme le plus grand joueur de tous les temps".

Rolang-Garros: finale

R.FEDERER SUI/2 b. R.Soderling SWE/23 6-1 7-6 6-4


Carton rouge à la sécurité
La finale a été brièvement interrompue dans le deuxième set par l'irruption sur le Court central d'un spectateur. Vêtu d'un t-shirt et de chaussettes aux couleurs de la Suisse, l'intrus a eu tout le loisir d'approcher Roger Federer, à qui il voulait remettre une casquette à la gloire du FC Barcelone. L'intervention de la sécurité s'est fait attendre, et l'homme a encore eu le temps de sauter par dessus le filet avant d'être enfin plaqué dans la moitié de terrain du Suédois Robin Soderling par un steward. Il a ensuite été évacué manu militari, puis mis en garde à vue pour le délit de "pénétration dans une enceinte sportive".

L'individu, un Espagnol originaire de Barcelone et né en 1975 et surnommé "Jimmy Jump", a un palmarès déjà fourni. Ancien agent immobilier, il a surgi pour la première fois il y a sept ans en perturbant le jubilé du joueur du FC Barcelone Abelardo au Nou Camp. En 2004, il s'illustrait lors du warm-up du Grand Prix de Catalogne. Le 4 juillet, on le retrouvait en pleine action à Lisbonne lors de la finale de l'EURO entre la Grèce et le Portugal. Enfin l'an dernier, il est entré sur la pelouse du Parc St-Jacques lors de la demi-finale de l'EURO Allemagne - Turquie en portant un t-shirt sur lequel on pouvait lire "Tibet is not China".