Hommage appuyé d'une presse charmée par Federer

L'exploit du Bâlois figurait bien entendu à la première place de
la presque totalité des "Unes" de lundi. "Sublime" pour Le
Matin, "Paris gagné» pour l'Express/L'Impartial, "Il
l'a fait" selon La Liberté, cette victoire a fait du Rhénan
"le plus grand" aux yeux de 24 heures et du Journal du
Jura, et lui a permis d'entrer "dans la légende", estime
La Tribune de Genève et de devenir "Immortel" pour le
Blick.



Au terme du "plus beau jour" (Le Temps), Federer a enfin
pu donner à la Coupe des Mousquetaires un "French Kiss"
(Blick). Le "Nouvelliste" décerne lui au vainqueur de Paris le
titre "d'As des As", tandis que, pour l'Equipe, Federer
est tout simplement "Le Maestro". En français dans le
texte, l'Argauer Zeitung consacre le Bâlois "Roi de
Paris".

"Touché par la grâce"

Si le triomphe parisien fait les gros titres, il n'est pas resté
non plus étranger à la plupart des éditoriaux. "Touché par la
grâce", Federer a gagné "pour notre plus grand
bonheur", lit-on dans Le Matin. Il l'a fait aussi "pour
que l'on puisse partager avec lui ces larmes magnifiques. Il n'est
pas seulement le meilleur joueur de tennis de tous les temps. Il
est l'incarnation de son sport, qu'il élève à des hauteurs
jusque-là inconnues" ajoute le quotidien orange.



Un avis partagé par 24 heures, après "la victoire de celui qui
nous rend tous meilleurs. Artiste aux manières d'un autre temps,
dans une discipline dont la dramaturgie, la géométrie, la
psychologie, les servitudes physiques et mentales renvoient aux
vicissitudes et au surpassement de la condition humaine, Roger
Federer est cet homme qui nous fait du bien, et donc nous rend
meilleurs. Il distille de la joie et de la classe dans nos vies
parfois monotones", a osé le quotidien vaudois.



Non moins débridée, La Tribune de Genève ajoute au sujet de la
"Consécration du sublime" d'un "ambassadeur tout
terrain": "Federer est aussi le plus grand dans son monde,
parce qu'il sait toucher ceux qui n'en font pas partie."

L'humour de L'Express/L'Impartial

Moins émotionnelle, la rédaction de L'Express/L'Impartial
revient sur les circonstances d'un sacre qui porte "L'odeur de
la sueur". "Paradoxalement, ce titre tant attendu arrive l'année où
Federer a tellement dû retrousser ses manches pour passer les tours
qu'il allait finir par jouer en marcel. Ce premier sacre pue la
sueur et le vieux t-shirt mouillé, mais pour Federer, porte-manteau
des grands couturiers, c'est le plus beau, le plus symbolique en
tout cas."



La Liberté, elle, a frôlé le crime de lèse-majesté en évoquant un
certain "coup de pouce du destin", en se référant aux
éliminations prématurées de Djokovic et Nadal, tout en se montrant
d'accord pour qualifier la victoire de "surnaturelle, pour ne
pas écrire divine" et de proclamer Federer comme le meilleur
joueur de tous les temps, maintenant qu'il a mis "un terme à ce
débat qui divise les mortels depuis longtemps déjà".

Un cahier spécial dans "Le Temps"

Le Temps a fait très fort, en consacrant
ni plus ni moins qu'un cahier spécial de 10 pages au "Maître". Et
d'écrire: "Ce cheminement têtu, celui d'un surdoué acculé à
l'excellence, talent contrarié puis minutieusement optimisé, porte
en lui une vraie richesse, une grande valeur énergétique. Il
n'honore pas seulement le génie, mais aussi l'intelligence et le
travail."



Le quotidien genevois y est allé de son portrait, intitulé
"L'homme qui devait être roi". Une idée commune avec Le
Matin, qui retrace "L'Histoire d'un mec bien". Lequel,
selon L'Equipe, "n'avait pas besoin de remporter Roland-Garros
pour entrer dans l'histoire: il y figurait déjà. Mais en gagnant un
tournoi qui s'est toujours refusé à Pete Sampras ou John McEnroe,
il a pris une place à part dans les annales du tennis et du
sport".

Un 15e titre attendu

Et peu importe si cette victoire n'a pas été remportée face à
Rafael Nadal. "L'élimination de l'Espagnol montre bien plus à
quelle vitesse une domination peut s'écrouler", estime la
Basler Zeitung. "Ce ne serait en aucun cas une surprise s'il
gagnait son 15e titre du Grand Chelem cette année encore",
conclut le quotidien Rhénan.



"Il y a aussi une Suisse en bonne santé, qui connaît le
succès, qui a de la volonté, qui est internationale", s'est
réjoui le Blick.

Et "L'Express/L'Impartial" de déjà songer à l'avenir. "Début
juillet, il aura déjà une belle occasion de doubler Pistol Pete sur
le gazon de Wimbledon. Et puis, qui sait, peut-être que ce succès
produira enfin dans sa tête un déclic qui s'appelle Coupe
Davis..."



agences/ggol