Roger Federer sera "le favori à Wimbledon"

Roger Federer avait donné rendez-vous à la presse dans un grand
hôtel de la célèbre Rue de la Paix au lendemain de son historique
titre glané à Roland-Garros.



"Je n'ai plus rien à prouver. Maintenant, il faut simplement
me laisser jouer", lâchait-il après une nuit des plus courtes.
"Je pourrai bien dormir si je ne gagne jamais l'or olympique en
simple, d'autant plus que j'ai conquis le titre en double avec Stan
(Wawrinka), ou la Coupe Davis", soulignait l'homme aux
quatorze trophées majeurs.



"Je dois avant tout garder mon esprit positif, mon humour et
le plaisir de jouer au tennis", poursuivait Roger Federer, qui
se disait avant tout "fier" de ce qu'il a accompli.
"Je commence à réaliser la portée de mon exploit. Et j'ai
encore de belles années devant moi, alors que Pete Sampras avait
conclu sa carrière en glanant son 14e (réd: et dernier) titre du
Grand Chelem (à New York en 2002)."

Pas obsédé par la place de no1 mondial

Le champion olympique de double, qui pourrait retrouver la place
de numéro un mondial à l'issue de Wimbledon, ne veut pas faire de
ce rang un objectif. "Je n'ai même pas contrôlé la situation au
classement, avouait-il. Il y a beaucoup de spéculations (réd:
pour reconquérir ce rang, il suffirait qu'il gagne le titre à
Londres et que Rafael Nadal, tenant du trophée, s'incline avant le
stade des demi-finales), et ce n'est pas une priorité.



J'ai réalisé un rêve en gagnant à Paris, et je ne veux pas penser
au premier rang. Les tournois majeurs sont plus importants, et le
classement suivra si les résultats sont là." Malgré la fatigue
physique et mentale accumulée durant ses trois semaines passées à
Paris, le Bâlois ne perd donc pas le nord concernant les semaines à
suivre.



"Je veux gagner Wimbledon, même si le doublé
Roland-Garros/Wimbledon n'a jamais été un objectif en soi. C'est le
tournoi où ma carrière a véritablement démarré, celui que je rêvais
de remporter étant gamin", rappelait-il.

"J'ai essayé de dormir à 4h30 du matin"

"Sans vouloir manquer de respect à mes adversaires, je serai
le favori. Jo Wilfried Tsonga, Andy Murray, Rafael Nadal, Andy
Roddick ou Novak Djokovic auront leur chance, mais je possède le
jeu, le mental et l'expérience pour gagner encore à
Wimbledon", où il visera un sixième sacre depuis 2003.



Le numéro deux mondial ne semblait par ailleurs pas trop affecté
par le manque de sommeil. "J'ai essayé de m'endormir vers 4h30
du matin. Mais j'avais trop d'images en tête. J'avais également
suffisamment dormi pendant les nuits précédentes, et suis aussi
resté longtemps enfermé dans ma chambre afin de rester
concentré", racontait Roger Federer, qui avait convié une
soixantaine de proches venus de Suisse pour célébrer son
exploit.

Une nuit avec la vraie Coupe des Mousquetaires

"La plupart sont restés. Nous avons bu du champagne, écouté
de la musique et mangé de bonnes choses. C'était émouvant de
partager ce moment avec des proches", précisait-il. Les
organisateurs de Roland-Garros lui ont par ailleurs fait une fleur
en lui laissant pour une nuit la véritable Coupe des Mousquetaires,
qui était placée sur sa droite pendant sa conférence.



"Je suis un privilégié, souriait-il. Mais c'est un trophée que
je n'ai pas vu souvent. Il y en a d'autres que je connais mieux, et
cela me semble même bizarre d'avoir cette Coupe à côté de
moi", expliquait Roger Federer.

Pluie de sms

Le Bâlois soulignait encore n'avoir jamais reçu autant de sms
que dimanche soir. "J'en ai notamment reçu de Pete Sampras et
de Tiger Woods ou de mes équipiers de Coupe Davis, qui connaissent
le tennis et savent ce que ce titre signifie. Mais chaque message
est particulier. Tous ont pris le temps de m'écrire, que ce soit au
moment de la balle de match ou plus tard", lâchait encore
Roger Federer, qui ne voit pas pourquoi sa future paternité aurait
un impact négatif sur sa carrière: "Voir Mirka et notre futur
bébé heureux ne peut que me motiver. J'ai encore faim de
tennis."



si/ggol