Usé, Nadal renonce. Federer no1 s'il gagne

L'Espagnol a enregistré vendredi face à Stanislas Wawrinka sa
deuxième défaite d'affilée lors d'un match d'exhibition (après
celle contre Lleyton Hewitt jeudi), au club londonien d'Hurlingham.
Alors qu'il devait tenir une conférence de presse à ce club pour
annoncer sa décision, Nadal a choisi de la déplacer à Wimbledon.
C'est donc à quelques mètres du court sur lequel il avait été sacré
l'an passé que l'Espagnol a annoncé qu'il ne défendrait pas son
titre: "Je ne serai malheureusement pas en mesure de jouer à
Wimbledon", a-t-il déclaré.



Les doutes sur sa participation n'ont cessé de croître depuis son
forfait la semaine dernière au tournoi de préparation du Queen's,
qu'il avait emporté l'an passé. Arrivé mardi à Londres après une
rééducation intensive à Barcelone dans la foulée de sa
défaite-surprise à Roland-Garros, Nadal s'était entraîné avec
Murray mercredi sans problème apparent. Mais il était apparu
diminué jeudi lors d'un match d'exhibition perdu 6-4, 6-3 face à
l'Australien Lleyton Hewitt au club d'Hurlingham. Vendredi, un
deuxième test face au Vaudois Stanislas Wawrinka n'a pas été plus
probant, soldé par un revers 4-6, 7-6 (8/6), 10 points à 3. Nadal,
qui avait prévenu qu'il ne s'alignerait que s'il se sentait "à
100%", s'est alors résolu à jeter l'éponge.

"Les différents traitements ne suffisent pas"

Cette décision n'est donc pas une
surprise. Plus que les défaites dans ces rencontres sans
signification, c'était leur manière qui rendait pessimiste. Nadal
est apparu gêné dans ses mouvements, facilement dépassé sur des
balles qui n'auraient pas dû lui poser problème. Il a multiplié les
fautes directes et n'a pas caché sa frustration. "Il a des
difficultés à se pencher et il semble que les différents
traitements qu'il reçoit ne suffisent pas", avait reconnu
jeudi son oncle et entraîneur Toni Nadal.



Ses problèmes de genoux ne datent pas d'hier. S'il ne les a jamais
invoqués, ils ont sans doute joué leur rôle dans son élimination de
Roland-Garros, face à Robin Soderling en 8e de finale, la première
défaite de sa carrière sur la terre battue parisienne. Très affecté
par la perte de son titre à Paris, Rafa paye aussi cash tous les
efforts qu'il a consentis lors de sa campagne sur terre battue avec
ses titres à Monte-Carlo, Barcelone et Rome et sa finale à
Madrid.

Une page se tourne aussi à Wimbledon

Avec le retrait de Nadal, une page se tourne pour Wimbledon,
dont les trois dernières éditions ont été marquées par son mano a
mano avec Federer. Largement battu en finale en 2006, puis
d'extrême justesse en 2007, Nadal l'avait emporté l'an passé au
terme de ce qui restera comme l'un des matches les plus beaux et
les plus indécis de l'histoire du tennis.



Remplacé par Juan-Martin del Potro (no 5) dans ce tableau qui lui
réservait un deuxième tour contre Lleyton Herwitt et un quart de
finale face à Andy Roddick, le Majorquain laisse désormais le champ
libre à Roger Federer

Federer no1 mondial en cas de succès

Le Bâlois récupèrera la première place du classement mondial aux
dépens de Rafael Nadal s'il gagne le tournoi de Wimbledon, à la
suite du forfait de l'Espagnol, tenant du titre. Le Britannique
Andy Murray, actuel no3, se rapprocherait lui à 5 points de Nadal,
mais ne le dépasserait pas, s'il soulevait le trophée le 5
juillet.



Le Majorquin va perdre les 2000 points de sa victoire de 2008 et
se retrouver avec 10735 points. S'il gagne, Federer passera devant
lui avec 11220 points. Vainqueur, l'Ecossais cumulerait un total de
10730 points. Nadal est no1 mondial depuis le 18 août 2008. Avant
lui, Federer avait occupé la tête de la hiérarchie pendant 237
semaines d'affilée, un record.



agences/rsch