Roger Federer (no 2) aura l'occasion de glaner dimanche à
Wimbledon un 15e titre du Grand Chelem, quatre semaines après son
sacre historique de Roland-Garros. Le Bâlois retrouvera en finale
son vieux rival Andy Roddick (no 6), qu'il a déjà battu à deux
reprises en finale sur le gazon londonien (2004 et 2005).
Federer s'est imposé 7-6 (7/3) 7-5 6-3 face à Tommy Haas (no 24)
dans une première demi-finale qu'il maîtrisait de bout en bout.
L'Américain s'est pour sa part mis le public à dos en battant 6-4
4-6 7-6 (9/7) 7-6 (7/5) l'Ecossais Andy Murray (no 3), qui rêvait
de devenir le premier Britannique à triompher à Wimbledon depuis
Fred Perry en 1936.
Deux nouveaux records
Sacré à Londres de 2003 à 2007 et
finaliste malheureux face à Rafael Nadal l'an passé, Roger Federer
signe d'ores et déjà deux nouveaux records en atteignant sa 20e
finale en Grand Chelem (record absolu), la septième de rang à
Church Road (record depuis l'abolition du Challenge Round en 1922).
Le troisième pourrait tomber dimanche: il dépasserait Pete Sampras
avec un 15e trophée majeur qui serait conquis tout juste six ans
après le premier. Et en cas de succès, il retrouverait le premier
rang mondial, cédé à Nadal le 18 août 2008 après 237 semaines d'un
règne ininterrompu.
La finale que toute la Grande-Bretagne espérait n'aura donc pas
lieu, et Roger Federer ne s'en plaint certainement pas. Le Bâlois
est en effet mené 2-6 dans ses face-à-face avec Andy Murray, qui
reste même sur quatre succès de rang face à lui. Son bilan est en
revanche remarquable face à Andy Roddick, qu'il avait également
dominé en 2003 à Wimbledon au stade des demi-finales. Il a battu
l'Américain à 18 reprises en 20 affrontements.
A la Sampras
Roger Federer fut intouchable vendredi face à Tommy Haas.
Parfaitement protégé par son service (75 % de réussite en
première balle, 11 points perdus au total, aucune balle de break à
écarter), il terminait la partie avec 47 coups gagnants et
simplement 15 fautes directes. Extrêmement efficace au filet (38
points sur 43 montées, soit 88 % de réussite), il gérait -
comme souvent - à la perfection les moments décisifs.
«On joue toujours mieux quand l'adversaire joue bien aussi. Or
Tommy était dans une bonne dynamique. Je suis arrivé à sortir de
belles choses quand il le fallait», lâchait-il. Federer
s'adjugeait ainsi les trois derniers points d'un premier set très
serré, armant notamment un superbe retour de revers à 4/3 dans un
jeu décisif où Tommy Haas était lâché par sa première balle. Il
signait logiquement les deux seuls breaks de la partie à 6-5 dans
la deuxième manche et à 4-3 dans la troisième. En pleine confiance,
il concluait une partie très spectaculaire d'un smash en extension
«à la Sampras», sur sa première balle de match.
si/ag
La parole aux joueurs
Roger Federer: "Ces gros matches ne sont jamais faciles. On joue toujours mieux quand l'adversaire joue bien aussi. Or Tommy était dans une bonne dynamique. Je n'ai pas eu d'occasion de le breaker pendant presque deux sets. Je suis arrivé à sortir de belles choses quand il a fallu. Je suis très fier de mes records. Je n'aurais jamais cru avoir autant de succès quand j'étais enfant."
Tommy Haas: "Je suis plutôt content de ma façon de jouer, même si sur quelques points qui auraient pu faire la différence, j'ai fait quelques erreurs. Il n'y a pas vraiment de faiblesse dans son jeu. Il se déplace extrêmement bien, il est très fort en défense et son slice fait mal. Parfois quand c'est serré, il peut lui arriver de faire quelques erreurs face à des joueurs qui se déplacent bien et qui gardent la balle en jeu plutôt que d'être agressifs, comme Murray ou Nadal. Mais je ne suis pas ce genre de joueur. Moi, il faut que je tente ma chance."
Wimbledon, demi-finales messieurs
R.Federer SUI/2 b. T.Haas GER/24 7-6 7-5 6-3
A.Roddick USA/6 b. A.Murray GBR/3 6-4 4-6 7-6 7-6