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Une année exceptionnelle malgré tout pour Federer

Federer peut avoir des regrets d'avoir laissé filer le 2e set.
Federer peut avoir des regrets d'avoir laissé filer le 2e set.
Roger Federer se montrait pragmatique à l'issue de sa finale de l'US Open perdue contre Juan Martin Del Potro. Le numéro un mondial préférait rappeler tous les bons moments de cette année, même s'il enrage d'avoir laissé filer le 2e set.

«Cette année, j'ai gagné deux tournois du Grand Chelem. Je
n'ai perdu les deux autres qu'au cinquième set en finale. Par
ailleurs, Je me suis marié. J'ai eu deux enfants. Que demander de
plus ?»
Roger Federer faisait contre mauvaise fortune bon
coeur. Cette défaite contre Del Potro ne doit pas, à ses yeux,
ternir une année exceptionnelle.



«La vie continue, poursuit-il. J'ai encore des
objectifs en cette fin de saison: conserver ma place de no 1,
gagner Bâle et le Masters de Londres. Je n'ai pas le droit d'être
déçu de mon parcours à l'US Open. J'ai livré un grand tournoi. Ce
soir, j'ai eu ma chance. Je n'ai tout simplement pas su la
saisir».




Le Bâlois ne se pardonne pas d'avoir laissé filer le deuxième set.
«Surtout que j'ai le sentiment que ce fut le plus... mauvais de
Del Potro»
, rage-t-il. Avant de mener 5-4 30-30 sur son
service, Roger Federer avait laissé échapper deux balles de double
break à 3-1. «J'avais vraiment le contrôle de la partie.
beaucoup plus qu'à Melbourne face à Nadal. Perdre une finale en
passant à deux points du match est très dur à digérer
,
avoue-t-il. Mais sur ce jeu de 5-4 au quatrième set, Del Potro
me sert deux premières balles qui ne m'ont pas permis d'engager
l'échange».

Service en panne

Il tenait, bien sûr, à rendre hommage à
l'Argentin, le deuxième joueur après Nadal capable de le battre en
finale d'un tournoi du Grand Chelem. «Il fut vraiment très fort
sur la fin du match
, lâche Federer. Il s'est montré
particulièrement solide au moment de conclure. Son coup droit fait
très mal et son revers est techniquement parfait»
.



Roger Federer n'a pas pu s'appuyer vraiment sur son service lors
de cette finale avec 50 % de réussite en première balle et 13 aces
contre 11 doubles fautes. «J'ai tenté de corriger le tir. Je
n'y suis pas parvenu
», déplore-t-il. Ce manque d'efficacité ne
lui a pas permis de gagner des «points gratuits» qui lui auraient
sans doute aidé à tenir plus longtemps le choc sur le plan
physique.



Federer toujours solide leader

Malgré sa défaite en finale de l'US Open, Roger Federer conserve
une large avance au classement ATP. Le Bâlois bénéficie d'une marge
de 2395 points sur Rafael Nadal, à nouveau dauphin du Suisse après
l'élimination prématurée d'Andy Murray à New York. Vainqueur de
l'US Open, Juan Martin Del Potro chipe la cinquième place à Andy
Roddick.



De son côté, le Vaudois Stanislas Wawrinka quitte le top 20 et
pointe désormais au 22e rang. Après avoir atteint le 3e tour à New
York, Marco Chiudinelli bondit de 44 places et se retrouve 117e
mondial. Le Bâlois n'avait encore jamais été aussi bien classé dans
sa carrière.



si/ag

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Tandil, ville de prodiges

En s'imposant à l'US Open face à Roger Federer, Juan Martin Del Potro a inscrit le nom de Tandil en lettres d'or sur la carte mondiale du tennis. Cette cité discrète et rurale de 100'000 habitants, située au pied des montagnes, à 350 km au sud de Buenos Aires, est devenue en quelques années la ville des prodiges du tennis argentin. Son autre spécialité est la production de boeuf.

Au Club Independiente, où Del Potro a commencé à jouer à l'âge de six ans, plusieurs centaines d'habitants étaient rassemblés pour suivre la finale sur grand écran.

Parmi eux, l'entraîneur Marcelo Gomez, qui suivit les premiers pas du jeune homme sur les courts, n'en revenait pas à l'issue de la victoire de son ancien protégé: «Juan Martin vient d'écrire une page d'histoire du tennis argentin. A l'âge de 20 ans, il bat le numéro un Federer pour gagner l'US Open. Je ne sais pas s'il saisit
l'ampleur de ce qu'il vient d'accomplir.»

Gomez a aussi été l'entraîneur de Mariano Zabaleta, Diego Junqueira, Maximo Gonzalez et Juan Monaco, tous enfants du pays, comme un autre pro, aujourd'hui à la retraite, Guillermo Perez-Roldan. «Nous avons une méthode de travail à Tandil», assure Marcelo Gomez sans livrer d'autres secrets.

«Les gens célèbrent cette victoire dans les rues comme si on venait de gagner la Coupe du monde de football. Pour nous, pour Tandil, c'est incroyable d'avoir un sportif comme Juan Martin.»

Del Potro, que l'on surnomme la «Tour de Tandil» en raison de son 1m98, est le deuxième Argentin à s'imposer à l'US Open, après Guillermo Vilas sur terre battue en 1977.