Juan Martin Del Potro (ATP 5), vainqueur lundi de l'US Open en
battant en finale Roger Federer, a affirmé à Buenos Aires qu'il
visait désormais la place de no 1 mondial du Bâlois. "Mon rêve
le plus cher est de devenir no1 et je m'entraîne tous les jours
pour atteindre ce but", a affirmé l'Argentin.
"C'est difficile de penser que je peux encore continuer à
progresser. Je ne réalise pas encore non plus que j'ai gagné mon
premier tournoi du Grand Chelem. Mon rêve de gosse s'est
réalisé", a ajouté le joueur de 20 ans en racontant sa
surprise de se sentir "comme une étoile de Hollywood".
"Je suis encore sur pilotage automatique"
"Je suis encore sur pilotage automatique et il m'arrive
aussi de pleurer en pensant à ce que j'ai réalisé", a conclu
Del Potro, premier Argentin à s'imposer à Flushing Meadows depuis
Guillermo Villas en 1977.
Del Potro a été accueilli par une centaine de supporters à son
arrivée à l'aéroport d'Ezeiza, à Buenos Aires. Mercredi soir, une
fête populaire l'attendait dans sa ville natale de Tandil, à 350 km
au sud de Buenos Aires.
Accueil triomphal en Argentine
Des milliers de personnes en liesse ont accueilli jeudi Juan
Martin del Potro dans sa ville de Tandil (350 km au sud de Buenos
Aires). Le nouveau numéro 5 mondial a salué la foule du haut d'un
camion de pompiers qui tournait dans la ville avant de faire un
arrêt devant son Club, Independiente, puis devant la mairie où une
cérémonie devait avoir lieu. Un long convoi de voitures suivait
derrière en klaxonnant, tandis que les "tandilenses" faisaient
ondoyer des drapeaux argentins.
agences/dbu
Tandil, terre de Del Potro et de tennis
Tandil, battue par les vents et entourée de vallons, s'apprête à fêter le plus célèbre de ses enfants, Juan Martin del Potro, récent vainqueur de l'US Open et dernier fleuron de cette petite ville qui n'en finit pas de donner des champions au tennis argentin. Cinq fils de Tandil font ou ont fait partie des cent premiers joueurs mondiaux: Juan Monaco (37e actuellement), Maximo Gonzalez (69e), Diego Junqueira (153e, mais 68e en mars dernier), Mariano Zabaleta (413e mais 21e en 2000). Sans oublier Juan Martin del Potro, no5 mondial après son sacre new-yorkais.
Pourquoi Tandil? "Notre méthode est fondée sur le travail, la persévérance, la modestie, l'organisation", explique Marcelo "Negro" Gomez (39 ans), tout en donnant des indications à ses élèves d'un mouvement de la main. L'entraîneur aux cheveux longs, qui a fait découvrir le tennis à Juan Martin del Potro, est nerveux. Il attend l'arrivée imminente du héros local dans cette ville de 120'000 habitants. Son club, Independiente, est fin prêt pour l'accueillir. Mais il sait que ces premiers éléments de réponse ne peuvent suffire: des méthodes d'entraînement similaires existent sous d'autres cieux.
"Nous avons une tradition", poursuit-il. "Des joueurs en inspirent d'autres. Mariano Zabaleta s'est identifié à Guillermo Perez Roldan, 13e à l'époque (en 1988). Monaco, Gonzalez et Junqueira se sont identifiés à Zabaleta, tout comme del Potro, qui inspire les jeunes à son tour". Gomez cherche ses mots. "Les jeunes se disent que ces champions ont joué sur les mêmes courts qu'eux et qu'ils peuvent faire aussi bien".
Tandil, théâtre d'émulation sans frontières? On y vient désormais de toute l'Amérique latine et même d'Europe. Comment cette ville au climat froid et humide, souvent brumeuse en automne et en hiver, a-t-elle pu devenir une pépinière de joueurs de haut niveau? Ce paradoxe climatique fait sourire l'entraîneur: "C'est un lieu où il faut avoir l'esprit de sacrifice, car les matinées sont bien froides". Les élèves aussi ont leur petite idée. "Ici, les entraîneurs sont bien plus exigeants", relève Valentin Carletti, 11 ans. "C'est plus physique qu'ailleurs, nous nous entraînons 4h par jour. Il faut avoir l'esprit de sacrifice. Moi, je l'ai".
"Moi, en revanche, je voudrais m'amuser...", murmure Matias Sprovieri, 11 ans lui aussi. "Je ne bougerai pas tant que Del Potro ne sera pas là: je reste dormir ici". Ses amis éclatent de rire. Un peu plus loin, dans son bureau, le maire, Miguel Angel Lunghi, 65 ans, semble surpris par les événements. "Je ne m'attendais pas à un tel phénomène", dit-il. "Les radios m'appellent toutes les demi-heures".
L'édile de Tandil se prépare à remettre à "la Tour de Tandil" (Del Potro mesure 1,98 m), "les clefs de la ville" dès son arrivée, lors d'une cérémonie devant une foule de supporteurs en liesse. Pour lui, le secret de l'idylle de sa ville avec le tennis tient en un mot: "Une mystique". "Ce jeune homme est en train de faire connaître Tandil dans le monde entier", conclut le maire, reconnaissant. L'estrade dressée devant la mairie, attend le champion, frappée du slogan: "Tandil, un endroit de rêve".
Classement ATP au 15 septembre
1. (1) Roger Federer SUI 11240
2. (3) Rafael Nadal ESP 8845
3. (2) Andy Murray GBR 8390
4. (4) Novak Djokovic SRB 7480
5. (6) Juan Martin Del Potro ARG 6825
6. (5) Andy Roddick USA 5310
7. (7) Jo-Wilfried Tsonga FRA 3950
8. (8) Nikolay Davydenko RUS 3535
9. (10) Fernando Verdasco ESP 3430
10. (9) Gilles Simon FRA 3090
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22. (20) Stanislas Wawrinka SUI 1555
117.(162) Marco Chiudinelli SUI 501
146.(144) Stéphane Bohli SUI 413
161.(176) Michael Lammer SUI 362
268.(281) George Bastl SUI 192