Le Canadien Dick Pound, directeur de l'Agence mondiale
antidopage (AMA) de 1999 à 2007, se demande pourquoi l'ATP n'a rien
fait en 1997 lorqu'Andre Agassi a été contrôlé positif à la
métamphétamine et a réussi à échapper à une suspension en
mentant.
"Le fait qu'une des stars (du tennis) a reconnu qu'il était
simple de battre le système en dit long, a indiqué M. Pound
lors d'un entretien téléphonique en anglais avec l'AFP. Il
(Agassi) a menti mais le plus intéressant c'est (l'attitude de)
l'ATP et pourquoi ils n'ont rien fait."
Dans son livre "Open: an autobiography" qui doit paraître le 9
novembre aux Etats-Unis, Agassi explique avoir pris de la
métamphétamine en 1997. Après un contrôle antidopage positif à
cette substance, il a dupé l'ATP en mentant sur la façon dont la
drogue était arrivée dans son corps, évitant ainsi une suspension
de trois mois pour consommation récréative de drogue. L'ATP, qui
avait classé le dossier, a réagi en soulignant qu'elle n'avait
"ni le pouvoir ni les moyens de décider de l'issue d'une
affaire de dopage", l'autorité en incombant à un tribunal
antidopage indépendant.
Le mauvais exemple montré aux jeunes
"J'ai entendu parler de certains de
ces tribunaux, ils ne sont pas sérieux. Comme celui que la
Fédération américaine avait auparavant. Le simple fait d'avoir un
tribunal n'en fait pas une institution indépendante ou
rigoureuse", a commenté Dick Pound, un membre du Comité
international olympique. "On est maintenant arrivé à un point
où soit ces organisations sportives font respecter les réglements,
soit les pouvoirs publics arrivent en disant: 'nous vous avons
laissé une chance de gérer vos affaires mais maintenant on va
prendre ça en mains'", a ajouté Pound, resté membre de l'AMA
après son remplacement par l'Australien John Fahey. "Le
problème, c'est l'exemple montré par ces sportifs professionnels.
Et on en arrive à ce que des jeunes de 15-16 ans commencent à
prendre des produits."
Les deux meilleurs joueurs actuels du Circuit ATP ont réagi aux
aveux d'Agassi. "Si l'ATP a couvert Agassi un jour, cela me
paraît très mal, a jugé Rafael Nadal. Si on l'a couvert
alors que l'on a sanctionné ceux qui ont fait de même, ça me semble
être un manque de respect à tous les sportifs." Le no1 mondial
Roger Federer s'est lui dit "déçu": "Cela a été un
choc quand j'ai appris la nouvelle".
afp/dbu