Federer se hisse en 1/8, Bohli éliminé d'entrée

Une année après une mise en jambes des plus laborieuses contre
le modeste Américain Bobby Reynolds, Roger Fererer a tenu à sortir
le grand jeu d'entrée dans «son» tournoi. Servant le feu, l'homme
aux quinze titres du Grand Chelem n'a pas déçu ses partisans pour
son premier match de l'année en Suisse. Le Bâlois s'est qualifié
pour les huitièmes de finale des Swiss Indoors en battant 6-3 6-4
Olivier Rochus (ATP 61).



Finaliste dimanche dernier du tournoi de Stokcholm, le lutin belge
n'a pas bénéficié de la moindre ouverture face à son camarade de
promotion avec lequel il avait remporté le double juniors à
Wimbledon en 1998. Avec ses 12 aces et ses 67 % de réussite en
première balle, Roger Federer fut vraiment impitoyable contre un
joueur qui est pourtant un excellent relanceur. «Ce fut
vraiment un bon match. Les conditions de jeu sont très rapides. Il
fallait s'ajuster, lâche Roger Federer. J'ai servi à la
perfection dans les moments importants.»

Un huitième de finale sans danger

Après une telle démonstration pour son retour aux affaires après
une pause d'un mois et demi, il est pratiquement acquis que Roger
Federer ne risquera rien mercredi face à Andreas Seppi (ATP 51),
qui ne lui a pas ravi un seul set lors de leurs cinq rencontres
disputées à ce jour. Invaincu désormais depuis seize matches à la
Halle St-Jacques où il a fêté lundi une trentième victoire, le
tenant du titre peut déjà songer à son quart de finale qui doit
l'opposer théoriquement à James Blake (no 7), l'homme qui lui avait
barré la route l'an dernier aux Jeux de Pékin.



Avant ce huitième de finale, Roger Federer sera à l'ouvrage ce
mardi à 18 heures avec le premier tour du double qu'il dispute aux
côtés de Marco Chiudinelli. Federer n'a plus joué le double à Bâle
depuis 2001. «J'ai décidé samedi de m'inscrire dans le tableau
double, précise-t-il. Cette belle «fleur» qu'il offre à son
public démontre son état d'esprit après le break qu'il s'est
accordé au lendemain du barrage de Coupe Davis à Gênes contre
l'Italie: il a vraiment «faim» de tennis!



«Faire l'impasse sur les tournoi de Tokyo et de Shanghaï
n'était pas une décision facile à prendre, souligne Roger
Federer. Mais j'avais vraiment besoin de cette pause. J'avais
le sentiment de n'avoir pas arrêté d'enchaîner les tournois depuis
le mois de mars même si j'ai pu couper un peu après
Wimbledon.»

Un souhait exaucé

Avant d'engager le premier point contre Olivier Rochus, qu'il
gagnait en armant un ace, Roger Federer avait participé à la
cérémonie d'ouverture du tournoi dont le point d'orgue fut la
prestation de la légendaire cantatrice catalane Montserrat Caballé.
Il a reçu les répliques des trois trophées qu'il a gagnés à ce jour
à Bâle. «Il n'en existait pas avant que je demande à Roger
Brennwald de rectifier le tir, explique-t-il. Bâle est
l'un des tournois qui comptent le plus à mes yeux. Ne pas conserver
à la maison une seule trace de mes victoires me dérangeait un
peu.»

Bohli: aucune victoire en 2009

Stéphane Bohli (ATP 148) terminera quant
à lui l'année 2009 sans avoir gagné un seule rencontre sur le front
de l'ATP Tour. Le Genevois a laissé passer sa dernière chance à
Bâle en s'inclinant 4-6 6-1 7-5 devant Andreas Seppi (ATP 51).
«Cette défaite m'empêche de jouer mercredi contre Roger
Federer, rageait Bohli qui, comme tout le monde, avait
anticipé la victoire du no1 mondial sur Olivier Rochus. Ce
match aurait pu basculer des deux côtés. A 5-5 au troisième, je
mène 0-30 sur le service de Seppi». Le Genevois doit surtout
regretter cet étonnant passage à vide au second set. Il a, en
effet, mené 6-4 1-0 avant de perdre neuf jeux de rang contre un
Italien qui était loin d'évoluer dans le registre qui lui avait
permis de se hisser en finale à Gstaad il y a deux ans.



Stéphane Bohli disputera encore quatre Challengers cet automne, à
Jersey, Bratislava, Helsinki et Salzbourg, pour tenter une sorte
d'impossible pari: gagner 40 places au classement de l'ATP pour
figurer dans le tableau principal de l'Open d'Australie en janvier
prochain. «Cela n'a rien d'évident, glisse-t-il. Dans
mon esprit, il y a 90 % de chances que je ne parte pas en
Australie. J'ai besoin de faire un break après une année aussi
frustrante. Deux blessures au genou et au talon d'Achille m'ont
handicapé pendant les six premiers mois. Après, ce n'était pas
simple de regagner des matches. Je veux prendre le temps qu'il
faudra pour mener une bonne préparation physique pour 2010».
Ne pas brûler les étapes est sans doute la leçon que Stéphane Bohli
retiendra de cette année 2009 qui fut loin de répondre à ses
espérances.



si/tai