Safin et Santoro, deux "légendes" disent adieu à Paris

Deux des personnalités les plus marquantes du Circuit, Marat
Safin et Fabrice Santoro, feront leurs adieux au tennis
professionnel cette semaine au tournoi de Paris-Bercy. Le
calendrier fait bien les choses car les deux hommes ne pouvaient
pas rêver d'un cadre plus approprié que la grande salle parisienne
pour tirer leur révérence, à 29 ans seulement pour le Russe et à 36
pour le Français.



Une fois l'ultime balle frappée, l'ovation sera forcément immense
pour "Fabulous Fab", personnage incontournable du tennis tricolore
depuis près de 20 ans. Mais il devrait y avoir match à
l'applaudimètre avec le Russe, codétenteur avec Boris Becker du
record des victoires avec trois titres. C'est au Palais Omnisports
de Paris-Bercy (POPB) que Safin a signé quelques-uns des plus beaux
exploits de sa carrière.



En 2000, âgé de 20 ans, il remportait, presque dans la foulée de
son premier titre du Grand Chelem à l'US Open, une des finales les
plus acharnées de l'histoire du tournoi, Mark Philippoussis ne
s'inclinant que 10-8 au tie-break du cinquième set après trois
heures et demie de lutte. Deux ans plus tard, il donnait une leçon
en trois sets à un autre Australien, Lleyton Hewitt, alors no1
mondial. Enfin en 2004, à la suite d'une longue période de
blessure, son troisième triomphe était l'épicentre d'un fulgurant
retour au sommet entre ses succès à Madrid et à l'Open
d'Australie.

Santoro, une histoire parisienne moins glorieuse

L'histoire parisienne de Santoro a été
moins glorieuse. Le Toulonnais avait commencé par quatre
éliminations d'affilée au premier tour au début des années 90, du
temps où son jeu était dépourvu d'ambitions offensives. Il a fallu
attendre le changement de cap stratégique pour que le Français,
désormais tourné vers l'attaque, gagne des matches devant son
public. Mais en 14 participations, il n'a atteint qu'une fois les
quarts de finale (en 2000). Comme dans sa carrière en général,
c'est en double qu'il a réussi ses plus belles performances à
Paris, avec une victoire (2002) et deux finales (2003, 2006).



Le clin d'oeil aurait été que les futurs retraités s'affrontent
une dernière fois. Santoro l'aurait sans doute plus apprécié que
Safin, dont il a été la bête noire (sept défaites en neuf
rencontres). Mais le tirage au sort a placé les deux joueurs trop
loin l'un de l'autre dans le tableau pour que le "magicien" fasse
encore une fois sortir de ses gonds le colérique Moscovite. Le
match ne pourrait avoir lieu que lors d'un quart de finale qui a
bien peu de chances de se produire vu la qualité du plateau - tous
les top-10 sont annoncés à part Andy Roddick - et les adversaires
proposés en début de tournoi aux deux ex-rivaux.



Santoro devra réussir une performance au premier tour contre
l'Américain James Blake pour se donner la chance de défier
l'Ecossais Andy Murray et s'offrir une fin de carrière contre l'un
des meilleurs joueurs du monde qui aurait de quoi satisfaire sa
fierté. Safin jouera contre un qualifié, ce qui n'est pas forcément
une bonne affaire, avant d'affronter l'Argentin Juan Martin Del
Potro, dont le style à la fois puissant et nonchalant n'est pas
sans rappeler le sien.



afp/dbu