Soderling, bête noire de Nadal. Djokovic gagne

Pour Rafael Nadal (no 2), Robin Söderling (no 8) est bien le
joueur de toutes les désillusions. Déboulonné à Roland Garros par
le Suédois, l'Espagnol a quasiment perdu toute chance de ravir la
place de no 1 mondial à Roger Federer, après sa défaite 6-4 6-4
contre son bourreau scandinave au Masters de Londres. Le dernier
affrontement entre les deux hommes, le 31 mai dernier, s'était
soldé par une des plus grandes surprises de l'histoire de Roland
Garros. Ce jour-là, Söderling avait réussi l'impensable: infliger
au quadruple tenant du titre sa première défaite à Paris en 32
rencontres.



A en croire Nadal, ces retrouvailles n'étaient pourtant pas
placées sous le signe de la revanche: «Sur le court, je n'ai
pas pensé une seconde à Roland Garros. Ce sont deux matches
complètement différents. De plus, je ne crois pas à ces histoires
de revanche», a-t-il assuré. Le Majorquin a toutefois reconnu
que quelque chose s'était cassé depuis sa défaite sur ses terres
parisiennes, il est vrai explicable par des tendinites aux genoux.
«La deuxième moitié de l'année a été difficile pour moi. J'y ai
probablement perdu la confiance et le calme nécessaires pour me
sortir des situations délicates», a-t-il estimé.



Contre Söderling, ce manque de grinta, qui est pourtant son
habituelle marque de fabrique, a été particulièrement patent. Lors
de chaque set, Nadal a concédé sa mise en jeu au pire au moment, à
4-5. De son côté, le Suédois a bénéficié du «petit truc en plus»
qui fait tourner une partie. «J'ai très bien géré les points
importants», a corroboré le cogneur de Tibro. «J'ai
disputé plusieurs gros matches cette année. Cela m'a permis de
m'aguerrir dans les moments clefs.»

Bonne affaire pour Federer

Neuvième joueur mondial et en lice au
Masters grâce au forfait d'Andy Roddick, Söderling a aussi entravé
Nadal dans sa reconquête de la place de no 1 mondial. Même si le
Majorquin devait maintenant remporter tous ses matches à Londres,
il suffirait d'un seul succès à Roger Federer pour conserver le
leadership à l'ATP à l'issue de la saison. Comptant pour le Groupe
B du Masters, le duel Nadal-Söderling devait être suivi en fin de
soirée par celui opposant Novak Djokovic (Ser/3) à Nikolay
Davydenko (Rus/6). Soit le «remake» de la finale du Masters 2008 à
Shanghaï, remportée par Djokovic.



Quant à Federer, il disputera son deuxième match du Groupe A mardi
soir (21h45/TSR 2) contre Andy Murray. Une rencontre qui sera
précédée par le face-à-face Juan Martin Del Potro - Fernando
Verdasco.

Djokovic peut se sentir invincible

Contrairement à Rafael Nadal, battu en fin d'après-midi par
Robin Söderling, Novak Djokovic ne s'est pas fait surprendre lors
de la première journée du Groupe B au Masters de Londres. Le Serbe
a toutefois eu besoin de trois sets pour venir à bout de Nikolay
Davydenko (no 6), 3-6 6-4 7-5.



Longtemps bousculé par un Davydenko plus métronome que jamais,
Djokovic a dû attendre le neuvième jeu de la deuxième manche pour
réussir enfin un break. Dans le set décisif, le tenant du titre
manquait une première occasion de boucler l'affaire sur son service
à 5-4. Il ne ratait pas cette opportunité deux jeux plus tard,
mettant fin à une partie longue de 2h45 et achevée à près d'une
heure du matin.



Se croyant dans un match de football, les deux adversaires
échangeaient leurs maillots après leur poignée de main. Même
malmené, Djokovic est donc parvenu à s'en sortir. Il faut dire que
le Serbe a de quoi se sentir invincible. Depuis l'US Open, il a
engrangé trois titres (Pékin, Bâle, Paris-Bercy), remportant 19 des
20 matches qu'il a disputés. Sa seule défaite a d'ailleurs été
enregistrée contre ce même Davydenko, en demi-finales à Shanghaï.
Fort de cette confiance en soi, celle-là même qui fait actuellement
défaut à Nadal, Djokovic sera difficile à évincer à Londres. Le
prochain à s'y atteler sera Söderling, mercredi.



si/tai