Un premier "Grand Chelem" qui s'annonce très ouvert!

Même s'ils ont raflé à eux deux dix-neuf des vingt-deux derniers
tournois du Grand Chelem, Roger Federer et Rafael Nadal ne
bomberont pas le torse ce lundi à l'entame de l'Open d'Australie:
l'opposition n'a, en effet, encore jamais été aussi relevée pour le
Bâlois et le Majorquin.



L'ordre risque bien d'être bousculé à Melbourne pour un Open
d'Australie 2010 particulièrement ouvert. Ils sont sept
pratiquement sur la même ligne. Aux côtés de Roger Federer, l'homme
aux quinze couronnes, et du tenant du titre Rafael Nadal, Novak
Djokovic, Nikolay Davydenko, Juan-Martin Del Potro, Andy Murray et
Andy Roddick peuvent également nourrir l'ambition légitime de
triompher le 31 janvier au soir sur la Rod Laver Arena.

Deux hommes pour une «première»

Parmi les sept favoris, deux hommes présentent encore un
palmarès vierge dans les tournois du Grand Chelem: Nikolay
Davydenko et Andy Murray. Victorieux de Nadal et de Federer sur la
route de ses victoires au Masters et à Doha, le Russe croit que son
heure est enfin venue. Quant à l'Ecossais, il a pris le parti de se
muscler un véritable corps d'athlète pour gommer le déficit de
puissance qu'il pouvait encore accuser.



Le stade des quarts de finale sera déjà un véritable juge de paix
à Melbourne. Si la logique est respectée, Davydenko défiera Federer
et Murray Nadal. L'an dernier, ces quarts de finale n'avaient été
qu'une simple formalité pour le Bâlois et le Majorquin. Federer
s'était imposé 6-3 6-0 6-0 contre un Del Potro encore un peu
«tendre», Nadal 6-2 7-5 7-5 contre un Gilles Simon trop limité. Il
serait bien surprenant que les deux meilleurs joueurs du monde
nagent toujours dans des eaux aussi tranquilles.

Une question pour Federer

Titré à trois reprises à Melbourne en 2004, 2006 et 2007, Roger
Federer n'a pas donné ces derniers mois toutes les assurances que
l'on est en droit d'attendre du «patron» du Circuit. Il a laissé
filer presque de manière incompréhensible la finale de l'US Open
contre Del Potro. A Bâle, à Paris-Bercy et au Masters, la victoire
ne fut, toujours pas, au rendez-vous. Après sa défaite contre
Davydenko à Doha, le Bâlois n'a pas souhaité s'aligner lors de
l'exhibition de Kooyong, préférant «passer plus de temps avec sa
famille». La question est posée: à 28 ans et demi, sa paternité
a-t-elle modifié quelque peu ses priorités ?



Pour gagner à nouveau à Melbourne après ses défaites devant
Djokovic en demi-finale en 2008 et face à Nadal en finale l'an
dernier, Roger Federer devra serrer sa garde d'entrée de jeu. Son
premier tour contre le fantasque Igor Andreev (ATP 36) sera bien
celui de tous les dangers. Il n'a pas oublié que le Russe l'avait
entraîné dans un cinquième set à l'US Open 2008. La suite sera plus
paisible jusqu'à un huitième de finale où il pourrait retrouver un
certain Marcos Baghdatis (ATP 42), son valeureux adversaire lors de
la finale 2006 de cet Open d'Australie.

Nadal à nouveau d'attaque

Champion d'Australie 2009 après avoir
livré deux derniers matches homériques contre Verdasco et Federer,
Rafael Nadal a, semble-t-il, retrouvé un nouveau punch. Bien effacé
au Masters de Londres où il n'a pas gagné le moindre matches, le
gaucher de Manacor fut à son aise à Doha malgré sa défaite en
finale devant Davydenko. Même si elle fut courte, l'intersaison lui
a permis de



recharger ses batteries.



Son meilleur atout à Melbourne sera toujours la «distance». Le
fait de jouer au meilleur des cinq sets change la donne pour Nadal
comme pour Federer. On ne gagne pas dix-neuf tournois du Grand
Chelem sur vingt-deux par hasard. A Melbourne, comme à Paris,
Londres et New York, accuser un set et un break de retard ne vous
expédie pas directement en enfer.



si/ag