L'exhibition de tennis en faveur des victimes du séisme en
Haïti, organisée par Roger Federer, a réuni près de 20'000
spectateurs dans la Rod Laver Arena de Melbourne à la veille de
l'Open d'Australie.
Chacun des spectateurs s'est acquitté d'un droit d'entrée de 10
dollars australiens pour assister à ce spectacle. Dans un stade
bondé, des bénévoles continuaient dans les tribunes à faire la
collecte de dons en faveur des victimes du tremblement de terre qui
a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et fait 1,5
millions de sans-abri.
Enorme succès
J'ai pensé que la
famille du tennis pouvait se montrer solidaire.
Roger Federer
Quatre heures
avant le début de l'exhibition, les gens faisaient déjà la queue
pour entrer dans le stade et, faute de place, beaucoup ont suivi le
spectacle sur écran géant à l'extérieur de l'enceinte.
"L'initiative a rencontré un énorme succès. C'est encore trop
tôt pour connaître le montant de la somme réunie mais on pense que,
entre la vente de billets, les dons ainsi que les contributions des
joueurs et des organes directeurs du tennis, on va dépasser les
200'000 dollars", a déclaré le directeur du tournoi Craig
Tiley.
L'idée de cette exhibition est venue de Roger Federer en personne,
qui avait participé à une initiative similaire en 2005 lors du
tournoi d'Indian Wells pour venir en aide à l'époque aux victimes
du tsunami qui avait coûté plus de 220'000 vies le 26 décembre 2004
en Asie.
Federer avec Lleyton Hewitt
"On est très loin de Haïti ici mais j'ai pensé que la
famille du tennis pouvait se montrer solidaire, a expliqué le
n°1 mondial. Alors j'ai appelé le directeur du tournoi samedi
matin pour voir s'il y avait un moyen de faire quelque chose. Il
m'a dit que ça allait être difficile mais qu'il allait voir. Merci
aux organisateurs d'avoir trouvé ce créneau et aussi aux joueurs
pour qui ce n'était pas évident à la veille d'un Grand
Chelem."
Sur le court, Federer a fait équipe avec Lleyton Hewitt, Serena
Williams et l'Australienne Samantha Stosur pour quelques doubles en
toute décontraction contre Rafael Nadal, Andy Roddick, Novak
Djokovic et Kim Clijsters. Tous les joueurs étaient équipés de
micros pour commenter leurs actions raquette en main. "C'était
sympa d'avoir cette interactivité avec le public. On s'est bien
amusés mais le plus important est que l'initiative rencontre un tel
succès. J'espère que cela va aider la population haïtienne à
reconstruire", a déclaré Federer.
Les joueurs ont quitté le court après avoir donné l'accolade à
deux représentants de la communauté haïtienne de Melbourne qui,
drapeau de leur pays en main, sont venus les remercier d'avoir
monté cette opération de charité.
afp/mor
Federer: "J'ai toujours aussi faim"
Détenteur de presque tous les records et père de jumelles depuis l'été dernier, Roger Federer pourrait commencer à ralentir la cadence mais le n°1 mondial assure avoir "toujours aussi faim" de tennis et de titres à la veille de l'Open d'Australie lundi.
- Comment allez-vous à l'approche du premier grand rendez-vous de l'année?
"Je me sens très bien. Le début d'une nouvelle saison est toujours rafraîchissant, excitant. Tous les compteurs sont remis à zéro. Hormis le classement, dieu merci (rires). J'ai énormément bossé à l'intersaison. Je suis là où j'aimerais être."
"Passionnant de sillonner la planète en famille"
- Depuis votre défaite en finale ici l'année dernière, il s'est passé beaucoup de choses...
"Gagner coup sur coup Roland-Garros et Wimbledon a été un accomplissement fantastique. Ensuite, sur un plan plus personnel, arriver à gérer tout ce qui s'est passé dans ma vie a un côté fascinant. C'est passionnant aujourd'hui de sillonner la planète en famille. C'est nouveau pour moi et ça se passe à merveille. Les derniers tournois n'ont pas été autant couronnés de succès que j'aurais aimé. Mais j'ai réussi à terminer la saison en tant que n°1 mondial."
- Vous allez disputer votre 43e tournoi du Grand Chelem, vous en avez gagné quinze. Sentez-vous encore une petite boule au ventre avant d'aborder un tournoi tel que l'Open d'Australie?
"La première chose à laquelle on pense quand on arrive c'est de se détendre, de digérer le décalage horaire et de s'entraîner un peu. Le dernier week-end on sent que ça s'approche. On connaît son adversaire, la date de son premier tour, ça permet de se mettre dedans mentalement. C'est alors que l'excitation commence à monter. Qu'on veut savoir si on peut le faire encore et si tout le travail effectué va payer."
"Je me suis entraîné comme prévu"
- Le fait d'être devenu père a-t-il influé sur votre préparation de la saison?
"Ca s'est passé comme je l'espérais. Je me suis entraîné comme prévu et passé du bon temps avec ma famille. J'étais surpris que le vol vers l'Australie se déroule aussi bien. Je m'attendais à bien pire. Savoir que les jumelles et Mirka vont bien rend les choses plus faciles pour moi aussi."
- En tant que grand fan de tennis vous avez l'habitude de veiller parfois tard pour regarder des matches. Est-ce que ça change avec des petits enfants?
"A l'US Open ça a bien fonctionné mais elles étaient vraiment petites à l'époque. Lorsqu'elles seront levées, je m'occuperai d'elles, lorsqu'elles dormiront, j'en profiterai sûrement pour rattraper un peu de sommeil. On verra comment ça se passe. Ce qui est sûr c'est que j'adore toujours autant regarder le tennis, surtout les sessions de nuit depuis mon lit. Mais pas jusqu'à 4h30 du matin comme ça arrive parfois avec Lleyton Hewitt (rires)."
- Que répondez-vous à ceux qui disent que, en tant que père de famille, votre motivation pour le tennis ne sera plus jamais la même?
"Il y aura toujours des personnes qui spéculent, qui sortent des exemples de joueurs avec enfant qui n'ont plus gagné. A mon avis c'est impossible de comparer les différents cas puisque la plupart des joueurs ont des enfants tard. C'est difficile de construire une famille avec la vie qu'on mène. Mais je peux vous assurer que j'ai toujours aussi faim. Je travaille aussi dur que jamais. Je n'ai pas fait que du "baby-sitting" ces derniers mois."