Nikolay Davydenko, qualifié express pour le deuxième tour de
l'Open d'Australie mardi, estime qu'il fait "peur aux autres
maintenant" qu'il aligne les résultats impressionnants ces
derniers mois.
"Tout à coup tout le monde a peur de moi", constate le
Russe, no6 mondial, vainqueur de quatre tournois dont le Masters
depuis octobre et qui n'a fait qu'une bouchée mardi de l'Allemand
Dieter Kindlmann (6-1 6-0 6-3).
Fin de la domination Federer-Nadal
"C'est
intéressant et bon pour moi. Cela me donne beaucoup de confiance.
Je sais aujourd'hui que je peux battre tout le monde, ce qui
n'était pas forcément le cas auparavant", a-t-il souligné.
Selon le Russe, la fin de la domination Federer-Nadal est proche.
"Ils ne sont plus toujours en finale. On a vu Soderling à
Roland-Garros, Roddick à Wimbledon, Del Potro a gagné l'US Open.
Cela commence à bouger."
Lui compte bien précipiter le bouleversement. "Je ne joue plus
seulement du fond du court. Je cherche plus à monter, j'ai
progressé au service, je veux devenir encore plus rapide. Del Potro
m'a dit que j'étais comme la PlayStation 3. Moi je veux devenir la
PlayStation 4."
S'il veut rivaliser avec Federer et Nadal sur un court, pas
question en revanche de devenir aussi célèbre qu'eux en dehors.
"Ils ne peuvent plus descendre au petit-déjeuner à l'hôtel et
sont obligés de faire room-service tellement ils sont connus. Je ne
suis pas Paris Hilton, moi", a tonné le Russe.
SANTORO TIRE SA REVERENCE
Fabrice Santoro a quitté sans regrets
l'Open d'Australie sur une défaite en 3 sets au premier tour face
au Croate Marin Cilic mardi à Melbourne où il a étendu à 70 son
record mondial de participations à un tournoi du Grand
Chelem.
Retraité depuis le tournoi de Paris-Bercy en novembre, le Varois
de 37 ans s'est offert un dernier tour de piste à l'Open
D'Australie. "Pour le plaisir" et aussi pour "jouer un
70e tournoi du Grand Chelem sur quatre décennies", lui qui
avait disputé son premier Roland-Garros en 1989.
S'il n'y a "pas eu la même émotion" que lors de ses
adieux à Bercy, le Français était "content de revenir ici une
dernière fois ici, dans ma ville préférée hors de France et où j'ai
tellement de bons souvenirs". C'est à Melbourne que Santoro a
remporté la finale de la Coupe Davis (2001), disputé son seul quart
de finale en Grand Chelem (2006) et gagné ses deux titres majeurs
en double avec Mickaël Llodra (2003, 2004) à Melbourne.
Le Français, qui s'est décidé à jouer un dernier tournoi "le 6
janvier au retour du ski", va désormais "changer de
vie". "Je compte travailler pour les medias télé et radio.
Il y a l'organisation du tournoi de Metz et j'espère jouer des
exhibitions car j'adore toujours autant le jeu."
Santoro qui va "probablement taper des balles jusqu'à la fin
de (sa) vie" exclut pour l'instant de devenir entraîneur
"car c'est la même vie que celle d'un joueur et je n'ai plus
envie de la mener". Mais il a "envie de transmettre"
et reste donc ouvert à l'idée pour l'avenir.
afp/bao
Open d'Australie, 1er tour messieurs
Les têtes de série
R.Federer SUI/1 b. I.Andreev RUS 4-6 6-2 7-6 6-0
R.Nadal ESP/2 b. P.Luczak AUS 7-6 6-1 6-4
N.Djokovic SRB/3 b. D.Gimeno-T. ESP 7-5 6-3 6-2
JM.Del Potro ARG/4 b. M.Russell USA 6-4 6-4 3-6 6-2
A.Murray GBR/5 b. K.Anderson RSA/Q 6-1 6-1 6-2
N.Davydenko RUS/6 b. D.Kindlmann GER/Q 6-1 6-0 6-3
A.Roddick USA/7 b. T.De Bakker NED 6-1 6-4 6-4
M.Granollers ESP b. R.Soderling SWE/8 5-7 2-6 6-4 6-4 6-2
F.Verdasco ESP/9 b. C.Ball AUS/WC 6-7 7-6 7-5 6-2
JW.Tsonga FRA/10 b. S.Stakhovsky UKR 6-3 6-4 6-4
F.Gonzalez CHI/11 b. O.Rochus BEL 6-3 6-4 3-6 6-1
G.Monfils FRA/12 b. M.Ebden AUS/Q 6-4 6-4 6-4
I.Karlovic CRO b. R.Stepanek CZE/13 2-6 7-6 6-4 3-6 6-4
M.Cilic CRO/14 b. F.Santoro FRA 7-5 7-5 6-3
S.Giraldo COL b. T.Robredo ESP/16 6-4 6-2 6-2
S.Wawrinka SUI/19 b. G.Garcia Lopez ESP 6-3 6-3 6-2
M.Chiudinelli SUI b. M.Matosevic AUS 7-6 7-6 4-6 6-3
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SORENSEN MET L'IRLANDE SUR LA CARTE DU TENNIS
L'Irlande s'est trouvé un nouveau héros, mardi, à l'Open d'Australie. Louk Sorensen (25 ans) est en effet devenu le premier ressortissant de l'île à jouer - et gagner - un match en Grand Chelem depuis trente ans. Le 284e joueur mondial a battu le Taïwanais Lu Yen-Hsun 6-4 3-6 6-2 6-1.
Généralement, le tennis et l'Irlande, ça fait deux. Pour trouver un joueur du trèfle dans les annales, il faut vraiment sortir le gros microscope. On trouve d'abord la trace de Matt Doyle, engagé à Melbourne en 1985. Mais si Doyle a bien représenté l'Irlande en Coupe Davis, il disputait les tournois avec un passeport américain.
Il faut donc continuer à creuser. Et remonter jusqu'en 1980 pour tomber sur un certain Sean Sorensen. Encore un Sorensen ? Normal, c'est le père de Louk. Sean a notamment eu l'honneur de perdre contre Rod Laver en 1977 à Wimbledon où il a fait une dernière apparition trois ans plus tard.
Un fait d'armes qui lui vaut aujourd'hui d'être capitaine de l'équipe de Coupe Davis qui doit affronter la Turquie dans deux mois au premier tour de la division Europe-Afrique II. Au pays, l'événement était parti pour passer inaperçu en plein Tournoi des six nations de rugby.
Mais Louk a frappé et le président de la Fédération australienne en est persuadé: «ça va booster l'intérêt pour la Coupe Davis», s'est-il enflammé lorsque Sorensen est sorti des qualifications samedi.
«Je ne sais plus où j'habite. Sur Facebook tout le monde veut devenir mon ami», raconte Sorensen, qui habite à Stuttgart, où il a grandi et où il évolue en troisième division allemande «pour faire de l'argent». «C'est le plus grand accomplissement de ma carrière jusque-là mais attendons de voir comment ça va se passer au deuxième tour», lance-t-il, gourmand avant de rencontrer le géant américain John Isner mercredi au deuxième tour.
Livré à lui-même aux Antipodes, il compte se servir «d'internet et de Youtube» pour disséquer le jeu de son prochain adversaire. En évitant soigneusement les vidéos qui ne vont pas tarder à circuler à son sujet.
afp/bao