Blessé à un genou, Stanislas Wawrinka doit renoncer

Promu numéro un helvétique en l'absence de Roger Federer,
Stanislas Wawrinka (ATP 32) doit déclarer forfait en raison d'une
grave blessure au genou droit. Le Vaudois s'est déchiré le ligament
latéral interne en glissant lors de l'entraînement qu'il effectuait
avec Stéphane Bohli après le tirage au sort.



Il sera opéré vendredi et tenu éloigné des courts pendant dix à
douze semaines. Stan devra donc faire l'impasse sur la tournée
américaine, dans laquelle il n'a cependant pas beaucoup de points à
défendre. Sa préparation pour RolandGarros devra même certainement
être écourtée.

Les larmes de Wawrinka

Après avoir quitté la Halle 4 de Palexpo en boitant, le visage
en larmes, Wawrinka s'est rendu à l'hôpital pour y subir des
examens. C'est vers 19h30 que son forfait a été officialisé par
Swiss Tennis.



Ce coup dur n'est pas sans rappeler la mésaventure survenue à Marc
Rosset douze ans plus tôt face aux Pays-Bas, dans le même Palexpo.
Alors leader de l'équipe, le Genevois s'était fracturé le pied
droit lors du deuxième set du premier duel du week-end qui
l'opposait à Jacco Eltingh. La Suisse s'était finalement inclinée
4-1 face aux Néerlandais.

Bohli dans le grand bain?

La Suisse voit ainsi ses espoirs de succès réduits à néant. La
blessure de Wawrinka s'étant produite après le tirage au sort, le
capitaine Severin Lüthi est contraint de faire appel à l'un des
joueurs figurant dans la sélection annoncée lors dudit tirage. Yves
Allegro n'ayant pas joué en simple depuis les qualifications du
tournoi de Gstaad l'été dernier, le néophyte Stéphane Bohli (ATP
278) sera vraisemblablement lancé dans le grand bain.



Lüthi n'a cependant pas souhaité communiquer sa décision vendredi
soir. Bohli, dont le meilleur classement ATP est un 214e rang
(novembre 2006), devrait se voir propulsé numéro un de l'équipe en
vertu du règlement de la Fédération internationale (ITF). Le
Genevois de 23 ans devrait donc affronter le numéro deux espagnol
David Ferrer (ATP 15) vendredi. Ce duel sera précédé de la
rencontre opposant le Bâlois Marco Chiudinelli (ATP 137) au numéro
deux mondial Rafael Nadal.

Deux matches sur l'ATP Tour

Ancien grand espoir du tennis helvétique - il avait remporté
l'Orange Bowl en décembre 1997 à l'âge de 14 ans -, Bohli connaîtra
un baptême du feu des plus délicats pour sa première sélection en
Coupe Davis. Retenu en raison de l'absence (volontaire?) de George
Bastl, ce droitier au revers à deux mains n'a disputé que deux
matches dans un tableau principal sur l'ATP Tour. Il avait été
battu en deux sets par Nicolas Escudé à Milan en 2004 et par Andrei
Pavel à Moscou à la fin 2005.



Bohli, qui explique avoir été parfaitement accueilli dans l'équipe
Allegro lui a même offert une nouvelle couleur de cheveux en guise
de cadeau de bienvenue samedi dernier, affirme depuis le début de
la semaine qu'il doit simplement se tenir prêt à entrer sur le
court. La blessure de Wawrinka le contraindra à passer à l'acte dès
vendredi après-midi. Il pourrait ensuite devoir se mesurer à l'ogre
Nadal dimanche.



Severin Lüthi doit également trouver un nouveau partenaire pour le
spécialiste de double Yves Allegro (ATP 41 en double). Le Valaisan
sera vraisembablement associé à Chiudinelli pour affronter le duo
de gauchers Feliciano Lopez / Fernando Verdasco samedi. Ce double
sera sans doute la rencontre la plus indécise d'un week-end qui a
tourné au cauchemar pour l'équipe de Suisse avant même d'avoir
débuté.

L'impossible défi

Dans ce contexte très particulier, Marco Chiudinelli ira
vraiment au-devant d'une mission impossible face à Rafael Nadal,
qu'il défiera pour la première fois. Même s'il n'évolue
actuellement pas au niveau qui était le sien le printemps dernier,
le gaucher de Manacor semble être un adversaire trop coriace pour
le Bâlois.



«Je m'attends à un match difficile. Marco est un joueur complet»,
expliquait cependant prudemment Nadal, qui affirme avoir de bonnes
sensations sur le Taraflex genevois. «Je dois simplement espérer
livrer un grand match. Je devrai chercher à le mettre sous pression
et éviter les longs échanges. Je ne peux que créer la surprise»,
lâchait Chiudinelli.



si/alt