Les Etats-Unis ont mis fin à 12 ans de pénitence, la plus longue
disette de leur histoire en Coupe Davis, en balayant la Russie
(3-0) en finale samedi à Portland.
Après une si longue attente, ils n'avaient plus envie de traîner
en route. C'est donc au pas de charge qu'ils ont remporté leur 32e
Saladier d'argent, le premier depuis leur victoire à Moscou en
1995, ne laissant qu'un set en trois matches à des Russes
incapables de lutter contre l'impatience américaine.
Seule l'Australie avait réussi pareil exploit
Vendredi, Andy Roddick et James Blake avaient déjà presque ôté
tout espoir au tenant du titre en dominant Dmitry Tursunov (6-4 6-4
6-2) et Mikhail Youzhny (6-3 7-6 6-7 7-6). Une seule équipe,
l'Australie en 1939, avait réussi à remonter dans une finale un
déficit de 0-2 en 107 ans de Coupe Davis. Et encore n'avait-elle
pas à affronter les jumeaux Bryan en double, un attelage qui n'a
perdu qu'une seule de leurs quatorze rencontres et qui est no1
mondial depuis trois ans.
Samedi, dans une ferveur toute américaine, aux cris de "U-S-A,
U-S-A", les frères Bryan ont donc sans surprise terminé le travail
(7-6 6-4 6-2) face à Igor Andreev et Nikolay Davydenko, alignés
pour la deuxième fois seulement en Coupe Davis.
Suspense non, émotion oui
"On ne partait pas à armes égales", avait soupiré Tursunov dès
vendredi en référence au déséquilibre des forces dans cette finale,
conclue dès le deuxième jour pour la première fois depuis 1998. De
suspense, il n'y en a donc eu aucun, contrairement aux trois
précédentes rencontres entre les deux pays. Mais de l'émotion
beaucoup, tant cette victoire était attendue aux Etats-Unis.
Sevrés de finale à domicile depuis 15 ans, battus à ce stade de la
compétition en Suède en 1997 et en Espagne en 2004, les Américains
ont sauté sur la première occasion pour gonfler leur prestigieux
palmarès, où ils creusent un peu plus l'écart par rapport à
l'Australie (28 trophées), la France et la Grande-Bretagne (9
chacune).
Choix de surface déterminant
Outre le soutien bruyant du public, c'est le fait d'avoir pu
choisir la surface et opter pour un revêtement rapide qui a été
déterminant pour les Américains, qui ont le plus souvent chuté sur
terre battue, leur talon d'Achille, ces dernières saisons, comme en
2006 en demi-finale face à la Russie à Moscou.
afp/dbu
Finale Etats-Unis - Russie: le tableau
ETATS-UNIS - Russie * 3 - 0
.
Vendredi:
A.Roddick b. D.Tursunov 6-4 6-4 6-2
J.Blake b. M.Youzhny 6-3 7-6 6-7 7-6
.
Samedi:
B.Bryan/M.Bryan b. I.Andreev/N. Davydenko 7-6 6-4 6-2
.
Dimanche (dès 22h00):
A.Roddick - M.Youzhny
J.Blake - D.Tursunov
Une victoire méritée
Sur la surface en dur déroulée au Memorial Coliseum, Andy Roddick, 6e mondial, est sans doute le joueur le plus dangereux du monde après Roger Federer. James Blake y vaut mieux que son 13e rang actuel et les frères Bryan y ont remporté 27 de leurs 44 titres.
Un déploiement trop puissant pour la Russie, très homogène mais handicapée par les défaillances à répétition de son leader Nikolay Davydenko, qui n'a pas gagné un seul simple cette année en Coupe Davis et n'a même pas été aligné vendredi.
Si les conditions leur ont été favorables, les Etats-Unis méritent cependant amplement leur victoire sur l'ensemble d'une année au cours de laquelle ils se sont imposés en République tchèque au premier tour, face à l'Espagne en quarts et en Suède en demi-finales, toujours sur le score de 4-1.
La Russie a connu un parcours nettement plus laborieux en ne s'imposant qu'au 5e match décisif dans chacune de ses trois premières rencontres contre le Chili, la France et l'Allemagne.