Pour la première fois depuis son quart de finale contre Andre
Agassi en 2004, Roger Federer a dû aller à la limite des cinq sets
à Flushing Meadows. Il est sorti victorieux d'un marathon de 3h32'
devant le Russe Igor Andreev (no 23).
Roger Federer s'est imposé 6-7 7-6 6-3 3-6 6-3. Il affrontera en
quarts de finale Gilles Muller (ATP 130). Issu des qualifications,
le gaucher luxembourgeois a éliminé la tête de série no 5 du
tableau Nikolay Davydenko. Malgré tout son punch au service, on
voit mal comment le joueur du Grand Duché pourra s'opposer à un
Roger Federer après cette victoire en cinq sets - la douzième de sa
carrière - qui peut provoquer le déclic qu'il espérait.
L'attaque à outrance
Pour répondre à la puissance d'Andreev en fond de court, Roger
Federer avait choisi la seule tactique qui s'imposait: l'attaque à
outrance. On n'avait jamais vu un Federer aussi offensif depuis des
lustres. Ce choix a payé au final dans un cinquième set qui aurait
pu basculer au septième jeu. Après avoir ravi d'entrée le service
d'Andreev sur un point fantastique avec un réflexe étonnant en
retour et un lob gagnant, Federer a dû écarter quatre balles de
break. Il les a sauvées en cherchant à prendre le plus tôt possible
le filet.
Avant de conclure sur sa première balle de match pour lâcher un
cri libérateur, Roger Federer avait entamé ce huitième de finale de
la pire des manières. Il cédait son service dans le premier jeu du
match. Andreev pouvait alors jouer en pleine confiance, enlever la
première manche au jeu décisif et se retrouver à deux points du
gain de la deuxième, à 5-4 15-30 sur le service du Bâlois!
Roger Federer aurait-il été capable d'effacer un déficit de deux
sets à rien face à un Andreev aussi percutant? On peut en douter.
On rappellera que le Russe n'avait pas, comme Roger Federer
d'ailleurs, perdu un seul set lors de ses trois premiers matches du
tournoi. C'était vraiment un sacré client.
Djokovic dans la douleur
Novak Djokovic (no 3) a-t-il déjà épuisé toutes ses réserves? Deux
jours après avoir dompté le Croate Marin Cilic (no 30) au terme
d'un match de cinq sets et de quatre heures, le Serbe a de nouveau
été sérieusement bousculé, combattant juste un quart d'heure de
moins contre l'Espagnol. Il s'est imposé 4-6 6-2 6-3 5-7 6-3.
"Je suis crevé, il faut que je m'assoie ou je vais m'effondrer", a
déclaré le Serbe sur le court Arthur-Ashe, après avoir désigné du
doigt son coeur, sa jambe droite, sa jambe gauche et sa tête en
guise de célébration finale.
Interrogé sur le fait qu'il a fait entrer le soigneur au deuxième
set et sur une torsion de la cheville droite subie au quatrième,
Djokovic a répondu: "Si on commence à parler des choses qui ne vont
pas, on en a pour jusqu'à demain..."
agences/alt
US Open, 1/8 messieurs
R.Nadal ESP/1 b. S.Querrey USA 6-2 5-7 7-6 6-3
M.Fish USA b. G.Monfils FRA/32 7-5 6-2 6-2
JM.Del Potro ARG/17 b. K.Nishikori JPN 6-3 6-4 6-3
A.Murray GBR/6 b. S.Wawrinka SUI/10 6-1 6-3 6-3
A.Roddick USA/8 - F.Gonzalez CHI/11
N.Djokovic SRB/3 b. T.Robredo ESP 4-6 6-2 6-3 5-7 6-3
G.Muller LUX/Q b. N.Davydenko RUS/5 6-4 4-6 6-3 7-6
R.Federer SUI/2 b. I.Andreev RUS 6-7 7-6 6-3 3-6 6-3
Déclarations
ROGER FEDERER: "Jouer des gros matches comme ça sur le court central, ça me rend heureux. Je n'ai pas toujours eu la possibilité de montrer mes qualités de battant ici car j'ai souvent gagné en trois ou quatre sets. Je suis heureux de l'avoir fait sur le central. C'était comme une grand fête.
Je ne vais pas sous-estimer Gilles Muller. Il a éliminé de très bons joueurs et a remonté deux fois deux sets de retard. Il croit en ses chances et il est en confiance. Moi, je vais me concentrer sur mon jeu."
IGOR ANDREEV: "J'ai essayé de jouer Roger sur son coup droit. Parce qu'après deux, trois, quatre coups droits, il finit parfois par faire une erreur. J'ai essayé et ça a marché plusieurs fois".
GILLES MULLER: "J'ai faim. J'aimerais aller plus loin. C'est sûr que Roger sera le favori mais il y a des choses qui se passent cette semaine..."
HORACIO REARTE (entraîneur de Muller): "S'il sert bien, s'il croit en lui, il peut l'inquiéter. Il va tout donner".