Federer se confie avant le match face à la Belgique

Roger Federer a posé ses valises dans le canton de Vaud. C'est
avec une médaille olympique autour du cou et un 5e trophée conquis
à New York la semaine dernière que le maître a rejoint l'équipe de
Coupe Davis à Lausanne. Ce week-end, avec "Stan", son pote en or,
il tentera de ramener la Suisse dans l'élite du tennis mondial. Sur
leur route, se dresse une équipe belge qui n'aura rien à perdre à
Malley. Avec un no2 et un no9 mondial dans ses rangs, ainsi qu'une
paire de double championne olympique, la formation de Severin Lüthi
sera en effet grandissime favorite dans le chaudron vaudois.



Le capitaine belge, Julien Hoferlin, ne s'en cache d'ailleurs pas:
"On a un groupe très homogène mais ce serait un exploit de battre
cette équipe de Suisse". Xavier Malisse, talentueux joueur revenu
en grâce après 4 ans d'absence en Coupe Davis, prévient toutefois:
"On n'est pas venu ici pour se promener". Avec le talent et la
complicité qui unit "Roger" et "Stan", on peine à imaginer une
défaite face aux outsiders belges. Prudence toutefois, la Belgique
n'est pas si loin du Luxembourg... Pour son retour en Romandie,
Roger Federer s'est prêté volontiers au jeu des questions-réponses
avec la presse.

"La plus belle ambiance est à Malley"

- Roger Federer, comment appréhendez-vous cette
rencontre de Coupe Davis face à la Belgique?



ROGER FEDERER: Je suis très heureux de retrouver
tous mes coéquipiers ainsi que le fantastique public de Malley. Je
garde un magnifique souvenir de notre quart de finale de 2004 ici à
Lausanne face à la France (ndlr: défaite 3-2 face à Clément &
Cie). J'espère que la foule va nous aider à gagner. C'est peut-être
d'ailleurs ici que j'ai connu la plus belle ambiance en Coupe
Davis.



- Après votre titre olympique, est-ce que vous êtes encore
plus heureux de retrouver vos coéquipiers, et notamment Stanislas
Wawrinka?



ROGER FEDERER: C'est toujours quelque chose de
spécial pour moi de représenter mon pays. Aux Jeux, avec Stan, j'ai
vécu un rêve. Après un été difficile, cette victoire à Pékin m'a
beaucoup aidé pour l'US Open. Maintenant, je reviens en Suisse pour
fêter ces succès et l'accueil chaleureux reçu à Bâle la semaine
dernière m'a déjà donné un aperçu de ce qui m'attend ce
week-end.

"J'attends cette revanche depuis longtemps!"

- La Coupe Davis, c'est donc un
peu le prolongement des Jeux olympiques?

ROGER FEDERER:

C'était tout de même un peu
différent à Pékin. En Coupe Davis, on peut remplacer un joueur
blessé ou qui n'est pas en forme. Le jeu d'équipe est plus
important. Avec Stan, on a passé deux semaines fantastiques en
Chine et on est devenu de très bons copains. Ca aide pour le jeu
d'équipe!



- Avez-vous eu le temps de vous reposer depuis votre
retour de New York?

ROGER FEDERER:

J'ai eu d'abord cette réception à
Bâle puis le mariage d'un copain. Cette courte période de repos
n'était pas optimale mais je ne me fais aucun souci pour ce
week-end.



- Une rencontre de Coupe Davis face à la Belgique, ça
n'évoque pas que de bons souvenirs pour vous...

ROGER FEDERER:

Effectivement, en 1999, à
Bruxelles, j'avais perdu le simple décisif face à Xavier Malisse
(ndlr: en quarts de finale). Cette défaite m'est longtemps restée
en travers de la gorge et avait coûté la place au coach de
l'époque. J'attends cette revanche depuis longtemps!



- Vous serez les grands favoris de cette
rencontre!

ROGER FEDERER:

Oui, mais ce n'est pas pour autant
qu'on va sous-estimer la Belgique. Cette équipe a une formation
homogène avec de très bons joueurs.

"Le calendrier est plus favorable en 2009"

- LA question que tout le monde se pose: en 2009, est-ce
que Roger Federer va tenter de remporter le Saladier
d'Argent?



ROGER FEDERER: Il faut d'abord passer l'écueil de
la Belgique ce week-end avant de tirer des plans sur la comète. La
relégation en République tchèque l'année dernière a été difficile
pour l'équipe, qui a réalisé des performances formidables sous
l'impulsion de Stan face à la Pologne et au Bélarus. Je suis
vraiment fier de ce qu'ils ont fait cette année. En 2009, le
calendrier de la Coupe Davis correspond beaucoup mieux avec le
programme que je me suis fixé sur le Circuit ATP. Il faudra ensuite
voir quels seront nos adversaires et les déplacements que
nécessiteront les matches à venir.



Au début de ma carrière, gagner la Coupe Davis était l'une de mes
priorités. Jusqu'en 2004, j'ai d'ailleurs joué toutes les
rencontres. Ca reste une de mes priorités aujourd'hui, même si j'ai
également d'autres objectifs. Comme celui de reconquérir la place
de no1 mondial et de remporter encore d'autres titres du Grand
Chelem.



- Pour finir, qu'avez-vous envie de dire à tous les
journalistes et à toutes les personnes qui vous ont critiqué après
votre début d'année difficile?



ROGER FEDERER: Pas grand-chose. Je n'ai pas gagné
ce titre à l'US Open pour leur prouver que je savais toujours jouer
au tennis. Je l'ai gagné pour moi, pour la Suisse. Généralement,
les gens ont toujours été très sympas avec moi ces dernières
années, alors ces quelques critiques ne me dérangent pas
trop.



Samuel Jaberg, Lausanne