L'Espagne et l'Argentine qualifiés pour la finale

Rafael Nadal a propulsé l'Espagne en finale de la Coupe Davis,
en donnant à son équipe le point décisif face aux USA (3-1) grâce à
sa victoire sur le Andy Roddick (6-4, 6-0, 6-4), dimanche à Madrid,
sur terre battue. Les Ibères, qui visent un 3e sacre, éliminent
ainsi les Etats-Unis, tenants du titre, sur le score de 4-1 après
la victoire pour l'honneur dans le dernier match de Feliciano Lopez
sur Sam Querrey.



En finale, l'Espagne retrouvera l'Argentine, qui s'est débarassée
à Buenos Aires de la Russie. Menée 2-1, la Russie est parvenue à
égaliser grâce au succès de Nikolay Davydenko sur David Nalbandian.
Mais Juan-Martin del Potro a amené à l'Argentine le point décisif
en prenant facilement le meilleur sur Igor Andreev.

Une "roue de vélo" pour Roddick

La machine Nadal n'a pas trop eu à s'employer pour balayer
Roddick en trois petits sets, sur la terre battue des arènes de
Madrid et devant son public. L'Espagnol a imposé sa puissance sur
l'Américain, qui, après un premier set honorable perdu 6-4, a été
peu à peu débordé dans tous les compartiments du jeu, sombrant dans
le 2e set (6-0) face aux accélérations fulgurantes de Nadal.



Roddick a bien essayé de prendre le numéro un mondial à la gorge,
montant à la volée sur son puissant - mais irrégulier premier
service. Mais l'Espagnol lui renvoyait bien la balle dans les
jambes, l'empêchant de claquer ses volées, ou le débordait après de
longs échanges en fond de court avec ses imparables passing-shots
croisés ou décroisés le long de la ligne.

"To-re-ro!"

Symbole de son impuissance, l'Américain n'a pu concrétiser
aucune des sept balles de break qu'il a eues pendant la rencontre.
Les Espagnols ont porté leur champion en triomphe sur leurs
épaules, tandis que les 20'000 spectateurs l'ovationnaient aux cris
de "to-re-ro! to-re-ro!", comme un dimanche de corrida.



"J'ai joué quelques bon points, mais Nadal est le meilleur
joueur de terre battue de tous les temps alors que je ne suis pas
un joueur de terre. Et quand il joue comme cela, il n'y a rien à
faire", a commenté Roddick. "Il ne pouvait pas y avoir de
situation plus difficile: jouer à l'extérieur, contre Nadal, sur
terre et avec ce public", a ajouté l'Américain, qui avait
perdu vendredi son premier simple contre David Ferrer en cinq
sets.

Un coaching argentin risqué

L'Argentine, qui menait 2-0 après la première journée, a été
rejointe à 2-2 après le succès des Russes en double samedi et celui
de Nikolay Davydenko face à un David Nalbandian visiblement fatigué
par le double lors du premier simple de la dernière journée. Le
capitaine argentin Alberto Mancini, qui avait fait un pari osé en
alignant Nalbandian en double en compagnie de Guillermo Canas alors
que l'Argentine menait 2-0, a donc failli payer très cher son
audace.



Car, dimanche, Nalbandian, qui avait passé 3h37 sous le soleil de
Buenos Aires samedi pendant que Davydenko se reposait
tranquillement, a complètement craqué dans le quatrième set (6-0)
après avoir visiblement tout donné dans la manche précédente perdue
au jeu décisif (3-6, 6-3, 7-6 (7/2), 6-0). Finalement, c'est donc
le jeune Del Potro, 19 ans, qui a eu l'honneur de qualifier son
pays pour la troisième finale de la Coupe Davis de son histoire. Et
prendre au passage sa revanche sur la même Russie qui l'avait
battue en finale de l'édition 2006.



afp/rou