La saison de Stanislas Wawrinka (ATP 12) a pris fin mercredi
dans le Masters Series de Paris-Bercy. Battu pour la quatrième fois
dans ses cinq derniers matches, le champion olympique de double a
hâte de se retrouver en vacances. «Ma difficile fin d'année ne
me fait cependant pas oublier l'ensemble de ma saison»,
lance-t-il.
Le Vaudois de 23 ans a en effet largement de quoi digérer sa non-
qualification pour le Masters au moment de feuilleter son album
2008. L'accession au top 10 le 12 mai, lorsqu'il avait gagné 14
places dans le classement technique grâce à sa finale à Rome, et
bien sûr l'or olympique conquis aux côtés de Roger Federer sont
autant de souvenirs qui lui rendront rapidement le sourire.
«Avoir glané l'or alors qu'il y a seulement deux titres
décernés tous les quatre ans, c'est exceptionnel. J'étais arrivé à
Pékin avec de l'ambition, mais sans réel objectif. C'est énorme
d'avoir réussi cela», glisse-t-il.
Roger Federer estime d'ailleurs que le droitier de St-Barthélemy
n'a aucune raison de rougir de son échec dans la course au Masters.
«Stan n'était pas le favori face à Tomas Berdych au 2e tour à
Bercy, glisse le Bâlois. Il a fait une superbe saison, et il le
sait. Cela doit l'inspirer pour l'année 2009», année ou les
deux hommes tenteront de conquérir le Saladier d'argent. «Le
fait de savoir que Roger disputera le 1er tour de Coupe Davis aux
Etats-Unis constituera une motivation supplémentaire pour
2009», explique Wawrinka.
Un palier franchi à Rome
«Je pense avoir progressé dans de
nombreux domaines sur le plan technique. Je sers mieux, relance
mieux, et suis désormais plus à l'aise dans le jeu vers
l'avant», analyse Wawrinka, qui doit cependant encore gagner
en agressivité sur son retour de service et travailler son toucher
de balle. Le champion junior de Roland-Garros 2003 bouclera dans le
«top 15» une saison entamée à la 36e place mondiale, avec un bilan
de 38 matches gagnés pour 21 défaites (21-24 l'an dernier). De quoi
afficher le sourire.
«J'ai livré une bonne saison jusqu'au barrage de Coupe Davis,
avant de ressentir une grande fatigue mentale, précise-t-il. Outre
les JO, l'enchaînement Barcelone-Rome constitue mon temps fort de
l'année. J'ai atteint les demi-finales en Catalogne et ai franchi
un nouveau palier à Rome en disputant ma première finale dans un
Masters Series tout en me hissant dans le top ten. J'étais alors en
pleine confiance, me montrant calme dans chaque situation. Je
n'affichais jamais la frustration. J'essayais alors simplement de
donner mon maximum.»
Le couac de Roland-Garros
Le Vaudois n'est cependant pas parvenu à surfer sur la vague du
succès. «Mon grand regret, c'est Roland-Garros. Je vivais une
très bonne période et me suis incliné au 3e tour face à Fernando
Gonzalez alors que je menais deux sets à zéro et comptais un break
d'avance», se remémore Wawrinka, qui aurait pu franchir un
palier supplémentaire en cas de victoire: il aurait affronté un
joueur peu à l'aise sur terre battue au 4e tour (Robby Ginepri),
avant un duel programmé en quart de finale face à un Roger Federer
alors peu convaincant.
Ce n'est d'ailleurs sans doute pas dans cette mauvaise fin de
saison que se trouvent les causes de sa non-qualification pour la
Masters Cup. Stanislas Wawrinka pèche encore dans les grands
rendez- vous. Il n'a ainsi toujours pas passé le cap du 4e tour en
Grand Chelem, en trois apparitions - deux cette année - à ce stade
de la compétition. A New York, il fut inexistant face au futur
finaliste Andy Murray, et à Wimbledon, il parut bien emprunté face
à Marat Safin. Or, un quart de finale de Grand Chelem rapporte tout
de même 20 points de plus qu'un 4e tour à la Race...
si/bao
Objectif Masters en 2009 ?
Contraint au repos forcé pendant trois mois l'an dernier après sa déchirure des ligaments internes du genou droit, Stanislas Wawrinka n'a en outre pas non plus été épargné par la malchance en 2008. «Je me suis blessé (réd: genou droit) juste avant les JO, à Toronto, et n'avais pas pu jouer pendant dix jours. Ce n'était pas idéal pour préparer les Jeux», se souvient le Vaudois, qui peut également regretter la blessure (aux abdominaux) subie à l'Open d'Australie.
Stan avait dû abandonner au 2e tour à Melbourne, alors qu'il avait démarré l'année en trombe en atteignant la finale à Doha. «Tout cela fait partie du jeu», coupe le Vaudois, qui va s'accorder trois semaines de vacances au soleil avant de remettre le pied à l'étrier. «Cela me fera du bien après cette année très chargée. J'aurai ensuite le recul nécessaire pour faire le point et fixer les objectifs pour 2009. Je n'y ai pas encore songé, mais quand je vois ce que j'ai accompli en 2008, pourquoi ne pas songer au Masters ?»