Ferrer bat Wawrinka et qualifie l'Espagne pour les quarts

L'équipe de Suisse de Coupe Davis disputera un sixième barrage
consécutif, du 17 au 19 septembre. Dos au mur après une défaite
rageante concédée en double aux côtés d'Yves Allegro, Stanislas
Wawrinka (ATP 19) a perdu 6-2 6-4 6-0 en 2h33' face à David Ferrer
(ATP 16) dans le quatrième match d'un 1er tour remporté finalement
4-1 par l'Espagne sur la terre battue de Logroño, Marco Chiudinelli
s'étant également incliné dans le cinquième et dernier match contre
Almagro.



Cette rencontre a ainsi épousé le même scénario que celle disputée
une année plus tôt à Birmingham face aux Etats-Unis: Stanislas
Wawrinka avait déjà remporté le premier match du week-end avant de
connaître la défaite en double puis de craquer face au no 1 adverse
(Andy Roddick douze mois plus tôt). "Ma déception était plus
grande l'an passé, car j'avais disputé un excellent double. Je n'ai
pas l'impression que j'aurais pu faire plus ici. J'ai bien joué,
mais ce fut insuffisant. Nous savions que c'était presque mission
impossible sans Roger Federer", expliquait le Vaudois, tout de
même fier de la manière avec laquelle il a assumé son rôle de
leader de l'équipe dans le 1er tour des trois dernières
éditions.

Stan manquait de fraîcheur

Le score sévère du match contre Ferrer
ne reflète cependant pas la physionomie d'une rencontre qui dura
tout de même 2h33'. Le Vaudois, qui avait joué durant près de sept
heures pendant les deux jours précédents, n'avait tout simplement
plus suffisamment d'essence dans le moteur pour remettre les deux
équipes à égalité. Sa hargne et son talent furent largement
insuffisants.



Son manque de réalisme sur les points importants lui coûtait ainsi
le premier set, dans lequel il galvaudait ses quatre opportunités à
la relance alors que David Ferrer convertissait ses deux balles de
break. Le scénario du deuxième set était encore plus cruel pour
Stanislas Wawrinka: il menait 4-1 avant de céder peu à peu et de
perdre les onze derniers jeux du match face à un David Ferrer qui
brilla avant tout par sa solidité.



"Le score du match face à Ferrer est sévère. Mais je manquais
de fraîcheur dès le début. L'entame fut d'ailleurs cruciale avec
ces trois balles de break ratées dans le deuxième jeu",
lâchait-il. "J'ai dû prendre énormément de risques pour mener
4-1, mais je n'avais pas les moyens de maintenir ce rythme pendant
tout un match face à un joueur de sa trempe. David n'a pratiquement
rien manqué. Il n'a quasiment raté aucun retour et n'a commis
aucune double faute, soulignait Stanislas Wawrinka. Je n'avais pas
joué pendant six semaines (réd: depuis son élimination au 3e
tour de l'Open d'Australie le 22 janvier) et c'était donc
beaucoup plus dur d'enchaîner les matches. Cela atténue ma
frustration concernant ce match. Mais pas celle due à l'issue de ce
1er tour".



Frustré, le Champion olympique de double écopait même d'un point
de pénalité pour avoir brisé sa raquette ("quand tu casses une
raquette, autant bien la casser", s'amusait-il) et offrait
ainsi trois balles de deuxième set à David Ferrer. "J'étais
alors autant déçu que frustré, et la fatigue n'aide pas",
lâchait-il.

La Suisse aura raté le coche en double

L'équipe de Suisse n'aura donc pas créé l'exploit face à une
armada espagnole invaincue depuis 19 matches de Coupe Davis à
domicile. Les regrets doivent cependant être très vifs, car le coup
semblait bel et jouable dans la Plaza de Toros de la Ribera en
dépit de l'absence de Federer, face à une formation privée de ses
trois meilleurs joueurs (Rafael Nadal, Fernando Verdasco, Juan
Carlos Ferrero). Particulièrement lorsque l'on regarde ce qui s'est
passé dans le double samedi.



Capitaine de l'équipe de Suisse, Severin Lüthi ne regrettait
aucunement le fait d'avoir aligné la paire Yves Allegro/Stanislas
Wawrinka dans le double du 1er tour perdu 4-1 en Espagne. "J'ai
pris la bonne décision. Stan et Yves avaient les plus grandes
chances de conquérir ce point qui était très important",
relevait-il.



"Il est toujours plus aisé de se dire après une rencontre que
nous aurions pu essayer autre chose, lâchait le Bernois.
Mais nous avons procédé de la même façon pour chaque match,
alignant le joueur et l'équipe le plus à même de s'imposer. Tout
aurait été plus facile pour Stan dimanche si nous avions remporté
le double. Malgré la fatigue, il a fait jeu égal avec David Ferrer
pendant deux sets".



"Cela aurait également été très dur pour Marco de disputer
trois matches en trois jours", poursuivait Severin Lüthi.
"Nous avons fait le maximum, mais je suis toujours frustré
après une défaite. Nous n'avons pas le droit de ne pas croire en
nos chances. Nous voulions par ailleurs absolument gagner une fois
un match du groupe mondial sans Roger", concluait-il.



si/rsch