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Frustré, insatisfait, Federer se dit impatient de revenir à Londres

Le Bâlois se dit frustré de son élimination en quarts.
Le Bâlois a avoué être frustré de son élimination en quarts.
"J'ai mal joué", a avoué un Roger Federer frustré après sa défaite en quarts à Wimbledon face à Tomas Berdych. Le Bâlois, qui a évoqué aussi des problèmes au dos et à la jambe droite, se dit impatient de revenir.

Roger Federer était venu à Wimbledon pour écrire l'histoire. A Londres, le Bâlois comptait égaler les records de Pete Sampras et de Bill Renshaw en gagnant un septième titre. C'est raté!

Quelles sont les raisons de cette défaite?

Roger Federer: Il a joué mieux que moi la majeure partie du temps. Je ne peux pas être satisfait de ma prestation. J'ai mal joué et été surtout beaucoup trop sur la défensive. Dans les moments décisifs, je n'ai pas réussi à hausser mon niveau de jeu. J'ai également connu des problèmes avec mon dos et ma jambe droite.

Quels effets ont eu ces soucis sur votre jeu?

Roger Federer: Quand vous jouez avec une douleur, il peut se passer pas mal de choses. Je n'avais pas l'esprit libre et il était compliqué de se concentrer sur chaque point. J'avais tendance à vouloir abréger l'échange. Malgré tout cela, j'ai quand même réussi à proposer du bon tennis, même s'il n'est pas sain de jouer ainsi.

Cela ajoute à votre motivation pour l'année prochaine?

Roger Federer: Bien sûr ! Je suis impatient de revenir ici et à Paris. Ces deux tournois ont été très frustrants pour moi, bien que deux quarts de finale en Grand Chelem ne constituent pas un mauvais résultat.

Cette douleur est-elle un problème majeur?

Federer n'avait plus fait sa valise avant la finale de Wimbledon depuis 7 ans.
Federer n'avait plus fait sa valise avant la finale de Wimbledon depuis 7 ans.

Roger Federer:

Non, je n'ai aucune inquiétude. Après la pause, tout sera à nouveau parfait.

Vous tombez à la 3e place mondiale, vous avez perdu souvent ces derniers temps... Avez-vous confiance dans la possibilité de redevenir dominant ?

Roger Federer: Oui, je pense. C'est pour cela que je joue au tennis. Mais c'est clair que je vais être sous le feu des critiques. Je ne peux pas empêcher cela après mes défaites ici et à Paris. Ces critiques ne peuvent toutefois rien contre le fait que je n'ai jamais autant pris de plaisir sur le circuit que maintenant. C'est vraiment super de pouvoir voyager comme ça avec Mirka et les enfants.

Pouvez-vous tout de même tirer quelque chose de positif de ce tournoi?

Roger Federer: Pour le moment non, rien ne me vient à l'esprit. Peut-être la victoire du premier tour. J'étais déjà tout près de la défaite et j'ai ensuite réussi à aller jusqu'en quarts. Une défaite d'entrée aurait été terrible. Aujourd'hui je n'ai d'autres choix que de passer outre ces dernières semaines. Les deux semaines de vacances à venir vont m'y aider.

si/seb

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C'est trop tard pour le record de no1

On doit se faire une raison, Roger Federer est bien sur le déclin, cette fois-ci. Même si, par le passé, le Bâlois a souvent répondu à ses détracteurs, en reprenant notamment le trône mondial le 6 juillet 2009 (au lendemain de son 15e titre en Grand Chelem à Wimbledon), on le voit mal rebondir une année après.

Sa saison 2010 - voire sa carrière - s'est pourtant jouée à un match, le 1er juin. Ce jour-ci, le Rhénan perdait en 1/4 de Roland-Garros face à Soderling. Ce revers a complètement chamboulé ses plans, lui qui visait le record des 286 semaines en tant que no1 de Sampras. Et il ne lui en manque qu'une...

Aujourd'hui, après sa sortie en 1/4 à Wimbledon qui va le rétrograder à la 3e place mondiale, Roger Federer voit le record qui lui reste vraiment à coeur encore plus s'éloigner. Et il sera dur à aller chercher pour un joueur qui a perdu de sa superbe et sa régularité. Une preuve est significative: ses deux éliminations de suite en quarts d'un Grand Chelem, après y avoir aligné 23 demi-finales. Le Bâlois a perdu la marge qu'il avait sur ses principaux adversaires dans les tournois majeurs. Désormais,le recordman du nombre de titres en Grand Chelem (16) a égaré l'assurance qui le rendait intouchable.

En a-t-il vraiment envie?

Le moral de Roger Federer, qui semble très affecté - même s'il a parlé de problèmes physiques pour expliquer en partie sa défaite face à Berdych -, sera la clé pour revenir au sommet. Mais en a-t-il vraiment envie? C'est la question que l'on peut se poser.

Alors qu'il aligne plusieurs fins de séries victorieuses (Soderling, Hewitt, Halle, Wimbledon,...) à un moment important,le Bâlois semble banaliser ces "claques". En passant au-deçà du top-2 ATP pour la première fois depuis le... 17 novembre 2003, Federer devra digérer cela. S'il est capable de gagner encore des "Majeurs", c'est trop tard pour le record en tant que no1.

Commentaire de Sébastien Clément

La presse romande déchante

L'élimination de Roger Federer en quart de finale de Wimbledon a laissé la presse romande pantoise. "Le Maître chute dans la douleur", titre "Le Matin". "Diminué, Federer est chassé de son jardin", selon "24 Heures" et la "Tribune de Genève". "Federer était 'gêné'", indiquent pour leur part "L'Express/L'Impartial" et "La Liberté".
Pour Thomas Dayer du "Matin", il convient aujourd'hui d'"accepter l'humain". "La chute du Suisse à Wimbledon et sa culbute à la troisième place mondiale offrent un nouvel argument aux baveux", lâche-t-il dans son commentaire. "Hier (réd: mercredi), un peu plus encore, le magicien est redevenu humain, un humain dans ses défauts et ses douleurs." "Le Bâlois a-t-il besoin d'un conseiller spécial à la place d'un entraîneur fantôme ?, s'interroge Bernard Andrié dans "24 Heures" et la "Tribune de Genève". "La réponse est oui, bien entendu. Rien que pour lui botter les fesses. Trop proche de lui, Severin Lüthi ne peut évidemment pas lui dire ses quatre vérités", dit-il.
"Blessé, le Bâlois l'est de toute façon", insiste Pierre Salinas dans "L'Express/L'Impartial" et "La Liberté". "Sinon son corps, en tout cas son coeur, qui bat sur le gazon de Wimbledon, là où, en 2003, sa graine de champion avait enfin germé, plus fort qu'ailleurs", ajoute-t-il avant d'assurer qu'"à bientôt 29 ans, Federer va au-devant de son plus grand défi: après avoir écrit l'histoire, il doit en inverser le cours."
Dans "Le Temps", Isabelle Musy indique que "depuis le début du tournoi et ce premier tour remporté de justesse face à Alejandro Falla, Roger Federer, d'habitude si alerte et agile sur le court, paraissait pataud. Les regards avertis s'interrogeaient. Convaincus que quelque chose ne tournait pas rond."