Chiudinelli et Wawrinka s'inclinent. La Suisse est au bord du gouffre

L'équipe de Suisse de Coupe Davis a un pied dans la tombe ! Elle est menée 2-0 à Astana par le Kazakhstan dans le barrage de promotion/relégation du Groupe mondial. Dans ce contexte, seul un miracle peut lui permettre d'éviter la dégringolade.

Après la défaite sans appel 6-4 6-4 6-4 de Marco Chiudinelli (ATP 72) devant Andrey Golubev (ATP 39) lors du premier simple, Stanislas Wawrinka (ATP 20) n'a pas tenu la distance devant Mikhaïl Kukushkin (ATP 81). Le Vaudois s'est incliné 3-6 6-1 6-4 1-6 6-3 après 3h 30' de jeu. Après les trois matches éprouvants livrés la semaine dernière à New York devant Andy Murray (3h 56' de jeu), Sam Querrey (4h 28) et Mikhaïl Youzhny (4h 00), cette partie contre Kukushkin fut sans doute celle de trop.

Le manque de fraîcheur de Wawrinka

Il y a deux semaines, Stanislas Wawrinka n'avait rencontré aucune difficulté pour battre 6-3 6-2 6-2 Kukushkin au 1er tour de l'US Open. A Astana, son manque de fraîcheur lui a interdit d'imposer son jeu. Il ne lui a resté que le courage pour revenir à deux sets partout après la perte des deuxième et troisième manches. Dans la cinquième, il cédait d'entrée son service. Malgré des balles de break à 4-2 et à 5-3, il n'a pas pu recoller au score.

"Ce fut un match éprouvant. J'ai eu des hauts et bas. J'ai eu de la peine à rester concentré. J'étais loin de jouer à 100 %", admettait Wawrinka qui regrettait sa trop grande passivité. "Je l'ai trop laissé jouer", poursuivait-il. Son manque de réussite sur les balles de break, trois converties sur douze, a pesé également très lourd dans l'issue de la rencontre. Enfin, le Vaudois précisait qu'il est toujours gêné par le début d'élongation qu'il a contractée à New York. "Mais cela ne constitue pas une excuse, lâche-t-il. Kukushkin a mérité sa victoire".

Le poids de la statistique...

Personne ne peut jeter la pierre au Vaudois. Ses limites physiques étaient trop criardes pour qu'il puisse assumer le rôle de leader qui lui revenait après le forfait de Roger Federer. La contre-performance de Chiudinelli, incapable de se procurer la moindre balle de break face à Golubev, ne l'a pas aidé à aborder son simple contre Kukushkin dans les meilleures dispositions. La pression sur ses épaules était énorme. Le droit à l'erreur lui était pratiquement refusé.

Jamais dans son histoire, la Suisse n'a gagné une rencontre après avoir été menée 2-0. A Astana, on voit mal comment elle pourrait faire mentir cette statistique impitoyable. Stanislas Wawrinka n'a plus les jambes et Marco Chiudinelli n'est pas vraiment en confiance. Les deux hommes ne peuvent pas, par ailleurs, se nourrir du charisme d'un capitaine au passé glorieux pour leur faire croire que l'impossible sera possible.

 Yves Allegro et Michael Lammer devraient logiquement être associés pour le double de samedi. Le Valaisan et le Zurichois auront la rude tâche d'entretenir la - minuscule - flamme de l'espoir dans le camp suisse. "Si nous gagnons le double, nous aurons une réelle chance dimanche de renverser le cours de la rencontre", glisse Stanislas Wawrinka.

si/rsch