Le "je t'aime, moi non plus" de Roger Federer

Quel beau gâchis! L'équipe de Suisse de Coupe Davis est reléguée en 2e division après une défaite 3-0 au Kazakhstan. Cette issue - aussi regrettable soit-elle - découle d'une certaine logique. Depuis 2005, les Helvètes n'ont en effet pas remporté un seul match dans le groupe mondial. Autant dire qu'ils n'y ont plus leur place. C'est dommage pour Stanislas Wawrinka, qui a toujours fait acte de présence au détriment parfois de sa carrière individuelle.

Une communication désastreuse

Par contre, l'attitude de Roger Federer vis-à-vis de cette compétition en agace plus d'un depuis un bon moment déjà, et ce à juste titre... Ce n'est pas tant l'absence du Bâlois qui irrite le plus. Qu'il veuille privilégier sa carrière ou qu'il ait besoin de plages de repos,on le respecte.

Là ou le bât blesse, c'est que Federer répète sans cesse que la Coupe Davis est importante pour lui. Ah bon? Il a en tout cas une drôle de façon de le montrer. Qu'il dise une fois pour toute que le Saladier d'argent ne l'intéresse pas et on n'en parlera plus. Rappelons que Federer a eu la peau des capitaines Jakob Hlasek en 2001 puis celle de Marc Rosset en 2005. Tout ça pour installer sur la chaise son pote, le très "charismatique" Severin Luethi.

Swiss Tennis a laissé faire Federer pendant toutes ces années sans aucune réaction. Dans un premier temps, on peut comprendre ce choix. Difficile en effet de s'opposer au meilleur joueur de tennis de tous les temps. Mais aujourd'hui, ses dirigeants doivent agir parce que la situation n'est plus tenable. Une conversation franche avec le Bâlois est nécessaire.

Un joueur obnubilé par les records

Le rêve que la Suisse remporte un jour la Coupe Davis est reporté aux calendes grecques ou en tout cas jusqu'à 2012. Mais cette année-là, il y a les JO de Londres. Federer aura donc encore une bonne raison pour faire l'impasse...

Roger Federer va sans doute regretter un jour d'avoir fait l'impasse sur la Coupe Davis. Obnubilé par sa chasse aux records, le no3 mondial en oublie parfois l'essentiel. Remporter une victoire en équipe lui apporterait plus de satisfaction qu'un titre de plus à Bâle, à Estoril ou encore à Halle.

Mais le Bâlois n'a qu'un seul objectif en tête: redevenir no1 mondial. Pourquoi? Parce qu'il n'a toujours pas digéré le fait de s'être arrêté à 285 semaines dans la position du no1. Soit à une semaine du record de Sampras... Mais sera-t-il vraiment plus heureux s'il arrive à détrôner l'Américain?

Stéphane Altyzer