Federer boucle l'année sur un flamboyant succès contre Nadal

Roger Federer a remporté son cinquième Masters en battant l'Espagnol Rafael Nadal en trois sets 6-3 3-6 6-1, en finale à Londres. Le Bâlois, déjà vainqueur en 2003, 2004, 2006 et 2007, égale ainsi à 29 ans le record de l'Américain Pete Sampras.

Federer a livré un récital presque parfait pour dominer l'Espagnol. Si une victoire de l'immense champion, détenteur du plus beau palmarès de l'histoire du tennis ne saurait passer pour une surprise, le voir évoluer à un tel niveau pendant toute la semaine n'était pas forcément attendu.

Du grand Federer

Après son succès à l'Open d'Australie en janvier, où il avait porté le record des victoires en Grand Chelem à seize, Federer avait vécu

une de ses années les moins fructueuses depuis son accession au sommet de la hiérarchie en 2003. Il n'avait disputé aucune des trois finales majeures suivantes, perdant ses titres à Roland-Garros et à Wimbledon dès les quarts de finale, puis échouant en demie à l'US Open.

Détrôné par Nadal à la tête de la hiérarchie, il était même passé brièvement à la troisième place mondiale, du jamais vu depuis six ans. Pourtant c'est bien le Federer des grandes années qu'on a retrouvé dimanche dans le Dôme du Millénaire, où les 17'000 spectateurs ont été gratifiés d'une pluie de coups gagnants (32 au total contre 11 à son adversaire).

Résolument offensif, le champion helvétique a immédiatement pris la direction de l'échange en réussissant pratiquement un sans-faute, autant en coup droit qu'en revers, dans une première manche bouclée en 31 minutes. Il a connu une baisse de régime au début du deuxième set, commettant quelques erreurs, dont le Majorquin a profité pour faire le break (3-1) puis égaliser à une manche partout.

Pas de panique

Mais Federer n'a pas cédé à l'affolement. Reprenant l'initiative dans le dernier set, il a fait le break décisif (3-1) en agressant pour la énième fois l'Espagnol sur son deuxième service pour s'envoler définitivement face à un adversaire qui ressentait la fatigue des ses trois heures de bagarre la veille face à Andy Murray.

La victoire est particulièrement douce pour le Suisse, non seulement parce qu'elle met fin à une de ses plus longues périodes d'insuccès, mais aussi parce qu'elle est remportée aux dépens d'un rival qu'il ne parvenait plus à battre. Federer restait sur six défaites en sept matches contre Nadal et ne l'avait plus dominé dans la finale d'un grand événement depuis l'édition 2007 de Wimbledon.

Nouveau pas en avant pour Nadal

No2 mondial, le Bâlois ne peut pas espérer déloger le Majorquin avant de longs mois, tant son retard au classement est important. Mais il s'est en revanche réinstallé comme co-favori des prochains grands événements, à commencer par l'Open d'Australie mi-janvier à Melbourne, ce dont il n'avait d'ailleurs jamais douté. Pour Nadal, malgré la déception de la défaite finale, la semaine a marqué un nouveau pas en avant.

L'Espagnol a joué à Londres le meilleur tennis de sa carrière en salle, dans les conditions qui lui conviennent le moins. Il s'agissait de sa première finale dans un Masters, la dernière compétition d'importance qui manque à son palmarès et qu'il peut désormais, à 24 ans, envisager de remporter.

Federer: "Ce fut un grand match"

ROGER FEDERER: "C'est fantastique de gagner un cinquième Masters dans une troisième ville. C'est fantastique surtout d'avoir été capable de jouer à un tel niveau durant cinq matches ! Après avoir concédé le break au second set, je me suis concentré surtout sur mon premier service. Les statistiques démontrent bien que Rafa est capable de gagner 50 % des points que vous jouez sur vos seconds services. Aujourd'hui, je suis très satisfait de ma faculté de rester toujours positif dans mes pensées. C'est l'une des clés pour battre Rafa. Ne pas se laisser gagner par le dépit.

Ce match fut un grand match. Nous avons réussi des échanges extraordinaires. Rafa a perdu mais cette défaite ne doit rien enlever à son année. Elle fut fantastique pour lui. Pour ma part, terminer l'année de cette manière me comble bien sûr. J'ai joué cinq tournois en sept semaines. J'ai gagné trois titres et joué une finale. J'étais particulièrement affûté sur le plan physique. Je dois, ce soir, remercier mon staff pour tout le travail que nous avons accompli. Maintenant, je n'aspire qu'à une seule chose: des vacances".

Nadal: "Roger était le meilleur"

RAFAEL NADAL: "Il y a une seule raison à ma défaite: Roger Federer était le meilleur aujourd'hui. Il était injouable au premier set. Je suis revenu au deuxième et j'ai eu ma chance au début de la troisième manche. J'étais là dans le match. Mais cela n'a pas suffi face à un adversaire aussi agressif. Roger a démontré aujourd'hui qu'il était bien le joueur le plus complet. C'est simple: je ne m'accorderai qu'un seul jour de vacances d'ici l'Open d'Australie: demain !"

agences/lper