De 1991 à 2004, il a marqué Roland Garros et la TV par ses analyses. Il y serait d'ailleurs peut-être encore au micro d'une TV sans l'opposition rancunière d'un ancien président de la Fédération française, contre qui Jean-Paul Loth avait osé se porter candidat. Bref, à 72 ans, Jean-Paul Loth n'est désormais plus que spectateur à Roland Garros. Et, nous Suisses, depuis l'avènement d'un certain Roger Federer, nous comprenons mieux que l'on puisse s'enthousiasmer sur les qualités d'un tennisman.
Il aime Federer pour des raisons variées, mais précises...
Egalement ancien capitaine (plébiscité par les joueurs) de l'équipe de France de Coupe Davis(finale perdue en 1982 contre les USA), Jean-Paul Loth aime le tennis et les joueuses et joueurs sans distinction de nationalité. D'ailleurs, il nous dit d'emblée: "J'aime d'abord Roger Federer. Un peu plus que les deux autres d'ailleurs..." Il évoque là les deux principaux rivaux du Suisse, Rafael Nadal et Novak Djokovic.
"Pour des raisons diverses et variées. Mais assez précises..."
"Même s'il est actuellement un petit peu contesté, ça a été le meilleur joueur du monde durant 4 ans. Ce n'est pas rien. Ensuite, même que deuxième joueur du monde sur terre battue - trois finales, une victoire -, il n'y en a pas beaucoup qui ont ce palmarès, même sur terre. Et puis, parce qu'il a une élégance, à la fois mentale et physique, qui dépasse celle de tous les autres."
Le favori de son coeur
"Il reste dans mon coeur, en tous les cas, un des favoris, même si actuellement, on a tendance à un peu l'oublier. Mais attendons, attendons que le tournoi avance. Je ne suis pas certain qu'il soit si facile à croquer que les uns et les autres le laissent entendre." en précisant que Jean-Paul Loth nous a fait cette déclaration après le 2e tour, force est de constater qu'il voit toujours aussi clair.
Il apprécie chez Federer "pour ce jeu, le tennis, que j'aime, que tout ne se base pas que sur le physique." S'il atteste à Federer de belles qualités physiques, il apprécie surtout "son relâchement, cette capacité d'accélération, de modification de trajectoires, d'effets de balle..."
C'est un bel hommage que rend ici Jean-Paul Loth à Roger Federer. Allez l'écouter, le voir, ce prof de tennis exceptionnel. A 72 ans, il vaut encore le détour d'une analyse complète. Sans complaisance, d'ailleurs ("je regrette qu'il ne monte plus autant au filet, mais...). Car il a une explication, Jean-Paul, ancien partenaire de double, à Roland Garros, de Georges Deniau, lui, ancien capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis.