L'homme à battre s'appelle Roger Federer

Même s'il ne cracherait pas sur les 1500 points ATP et sur le chèque de 1,63 million de dollars promis au joueur qui gagnera ses cinq matches dans l'arène londonienne, le Bâlois n'a qu'un seul but dans ce Masters qu'il entamera dimanche face Jo-Wilfried Tsonga: démontrer qu'il possède toujours à 30 ans passés le jeu, les jambes et, surtout, le mental pour battre Novak Djokovic et Rafael Nadal.

Une vérité crue

Malgré ses deux récentes victoires à Bâle et à Paris-Bercy, deux tournois où il n'a pas croisé la route de ses deux grands rivaux, Roger Federer ne peut pas masquer une réalité crue: sa saison 2011 a été "plombée" essentiellement par deux défaites mortifiantes à Wimbledon face à Jo-Wilfried Tsonga et à Flushing Meadows devant Novak Djokovic. A Londres, Federer avait mené deux sets à rien dans "son" jardin avant de perdre de manière incompréhensible le fil de son tennis lors de ce quart de finale.

Mais la "mère de toute les défaites" restera bien cette demi-finale de l'US Open, une partie au cours de laquelle il avait également mené deux sets à rien, avec ses deux balles de match galvaudées face à un Djokovic qui avait pratiquement les deux pieds dans la tombe. S'il avait gagné ces deux rencontres, la lecture de son année serait bien différente.

Un seul set perdu

A Londres, où il s'était imposé l'an dernier en finale face à Rafael Nadal, le no 4 mondial possède toutefois une occasion unique d'embellir son bilan. Il aborde ce Masters dans la peau du favori no 1. Depuis son retour aux affaires après une pause de six semaines, le Bâlois n'a lâché qu'un set en dix matches, le deuxième de son huitième de finale à Bâle contre Jarkko Nieminen. Affûté comme jamais, il offre toutes les assurances avant ce dernier rendez-vous de l'année au contraire de ses deux principaux rivaux.

Après avoir également observé un repos de six semaines, Novak Djokovic a enduré les pires tourments. A Bâle, le no 1 mondial a quitté la scène sur un 6-0 infligé par un joueur Kei Nishikori qui n'avait gagné que trois jeux un mois plus tôt à Shanghaï face à Andy Murray. A Bercy, il a déclaré forfait avant son quart de finale contre Tsonga. Blessé au dos en septembre et à l'épaule ces dernières semaines,

Nole sera-t-il d'attaque à Londres?

Combler un vide

Inactif depuis le 13 octobre, le jour de sa défaite 7-6 6-3 en huitième de finale du Masters 1000 de Shanghaï face à Florian Mayer, Rafael Nadal se rend à Londres avec le rêve secret de combler le seul vide de son palmarès.

Le joueur de Manacor a gagné les quatre tournois du Grand Chelem, la Coupe Davs et les Jeux olympiques mais pas le rendez-vous de fin d'année des huit meilleurs joueurs du monde. Le fait de jouer en indoor n'a pas, il est vrai, servi sa cause dans sa quête.

Juguler la pression

La chance de Nadal, qui poursuit un deuxième objectif en cette fin d'année avec la finale de la Coupe Davis sur terre battue à Séville contre l'Argentine, sera cette entame en douceur dimanche soir qui lui est promise face à Mardy Fish. Blessé à la cuisse et contraint à l'abandon tant à Bâle qu'à Bercy, l'Américain ne devrait pas opposer une résistance bien farouche même pour un Nadal en panne de repères.

No 3 mondial mais toujours en retrait par rapport au trio maître formé de Djokovic, Nadal et Federer, Andy Murray bénéficiera bien sûr du soutien du public londonien tout acquis à sa cause. Mais comme à Wimbledon, l'Ecossais n'est pas encore parvenu, lors des deux premières éditions de ce Masters disputé à Londres, à juguler toute la pression qui pèse sur ses épaules. Rien ne permet d'affirmer que l'histoire ne se répétera pas!

Deux nouvelles récompenses pour Federer

Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal se sont partagé les principaux trophées décernés cette saison par l'ATP. Le Bâlois repartira de Londres avec deux nouveaux "awards": il est pour la neuvième fois consécutive le joueur préféré du public, et a reçu pour la septième fois en huit ans le prix Stefan Edberg récompensant son fair-play.

Roger Federer en est désormais à 22 ATP Awards glanés en onze ans. "C'est aussi avant tout pour le public que je pratique ce sport fantastique. Je ne peux pas décrire l'importance qu'a à mes yeux le trophée que les fans décernent à leur joueur préféré, a expliqué le Bâlois de 30 ans. Le trophée du fair-play a également une très grande signification pour moi car il porte le nom de Stefan Edberg, l'une des idoles de ma jeunesse."

si/lper