Que faire pour rebondir après avoir perdu les trois finales d'un tournoi du Grand Chelem que vous avez jouées à ce jour ? Engager un coach qui a attendu la cinquième pour gagner enfin !
Telle est le démarche suivie cette année par Andy Murray. Sans coach depuis sa séparation l'an dernier d'avec Alex Corretja, l'Ecossais a jeté son dévolu sur Ivan Lendl. A 51 ans, l'homme aux huit titres du Grand Chelem revient sur le Circuit avec une mission exaltante: offrir à Andy Murray une grande victoire qui fera de lui une membre à part entière de cette bande des quatre qui domine le tennis depuis trois ans.
La fin des insultes contre son clan
"Je vais l'aider à atteindre ses objectifs", assure Lendl qui a entamé son mandat par une victoire au tournoi de Brisbane. L'ancien no 1 mondial est peut-être la pièce qui manque dans le puzzle de Murray. La présence de Lendl dans son box aura un effet immédiat: Murray n'osera plus insulter son clan lorsque les choses tournent mal.
"Je pense que Lendl fera comprendre à Murray l'importance du langage corporel, explique Mats Wilander dans les colonnes du New York Times. Son déficit dans ce secteur est l'une des quatre raisons de son insuccès. Federer, Nadal et Djokovic sont les trois autres !"
Facilitateur de cet union, Darren Cahill était présent lors de leur premier entretien en
décembre dernier à Miami où Murray effectue chaque année sa préparation hivernale. "Ils ont parlé pendant trois heures, explique le coach australien qui oeuvre aujourd'hui pour l'équipementier de Murray. Lendl a parlé du tennis. Il connaît tout de Nadal, de Djokovic et de Federer. Murray n'a pas arrêté de lui poser des questions sur sa vision du tennis actuel."
Les raisons d'un retour
Ivan Lendl explique que son retour dans le monde du tennis est dû à plusieurs raisons. Quatre de ces cinq filles sont aujourd'hui à l'Université. Il ne ressent plus ces douleurs dorsales qui l'avaient empêché de jouer pendant plus de dix ans. Enfin, la création d'une académie à son nom en Caroline du Sud l'a sans doute incité à franchir le pas: diriger un joueur de la trempe de Murray ne peut faire que du bien au business.
Ivan Lendl apportera au Britannique un surcroît de rigueur qui peut également faire la différence. On se souvient qu'il fut comme joueur un modèle de professionnalisme. Sa quête vaine d'un titre à Wimbledon lui avait imposé de nombreux sacrifices. Il peut aujourd'hui gagner par procuration à Londres.
Un succès de Murray à Wimbledon, à Melbourne, à Paris ou à New York lui assurera aussi de remporter le duel à distance avec Mats Wilander et Jimmy Connors, deux de ses anciens grands rivaux sur le court. Le Suédois et l'Américain ont eux aussi entraîné un grand joueur Marat Safin pour Wilander et Andy Roddick pour Connors sans toutefois le conduire vers un titre du Grand Chelem.
si/rou
Open d'Australie, 1/64 - têtes de série
N.Djokovic SRB/1 b. P.Lorenzi ITA 6-2 6-0 6-0
A.Murray GBR/4 b. R.Harrison USA 4-6 6-3 6-4 6-2
D.Ferrer ESP/5 b. R.Machado POR 6-1 6-4 6-2
J.W. Tsonga/6 b. D. Istomin UZB 6-4 3-6 6-2 7-5
J.Tipsarevic SRB/9 b. D.Tursunov RUS 5-7 7-6 6-3 6-4
G.Simon FRA/12 b. D.Udomchoke THA 6-1 3-6 6-7 6-3 6-2
G.Monfils FRA/14 b. M.Matosevic AUS 7-6 6-3 6-3
R.Gasquet FRA/17 b. A.Seppi ITA 6-3 3-6 6-3 6-1
Un premier pas
Mardi à Melbourne, Andy Murray a fait un premier pas dans la bonne direction. Opposé à l'espoir américain Ryan Harrison (ATP 77), il a su conserver son flegme dans le vent et sous la canicule malgré la perte du premier set pour s'imposer finalement 4-6 6-3 6-4 6-2.
"Ce sont des conditions très différentes de celles dans lesquelles nous nous sommes entraînés. Le court rend différemment", a déclaré Murray. "Il faisait incroyablement chaud aujourd'hui. Le court réagit beaucoup aux différences de températures. Il m'a fallu du temps pour m'ajuster à ça".
Selon le joueur, le coach s'est toutefois montré "très heureux" à l'heure du debriefing. Le courant a passé d'entrée entre les deux hommes.