Federer en forme mais mystérieux à Fribourg

"Sur terre battue, à domicile, nous sommes favoris!". A trois jours du Suisse-Etats-Unis en Coupe Davis, Roger Federer a annoncé la couleur. Arrivé lundi à Fribourg, le Bâlois se dit "physiquement et mentalement" prêt à 100%.

Après son alerte au dos en début d'année (ndlr: forfait contre Tsonga en 1/2 à Doha), "RF" avoue son "soulagement de ne plus ressentir de douleurs".

Quant à savoir si l'édition 2012 de la Coupe Davis est une priorité pour lui, mystère! "Le programme est très chargé cette année, avec les JO en plus. Je ne peux pas dire aujourd'hui si je jouerai en avril un éventuel quart de finale". Le cas échéant, la Suisse affrontera le gagnant de la partie Canada-France.

"Mes premières émotions"

La Suisse affrontera les Etats-Unis pour la quatrième fois dans l'histoire. Après la mémorable finale perdue à Fort Worth en 1992, les Helvètes l'avaient emporté en 2001 à Bâle. Une victoire marquée de l'empreinte de Roger Federer.

"J'avais gagné mes deux simples et le double (ndlr: avec Manta)", se souvient le no3 mondial. "J'avais vécu durant ce week-end mes premières grandes émotions sur un court. Le dimanche, j'étais cuit."

La dernière confrontation entre les deux équipes s'est disputée en 2009 sur sol américain. Sans Federer, la troupe de Severin Lüthi s'était logiquement inclinée 3-1 face à Roddick et Cie.

Une surface plutôt "rapide"

Présent pour la première fois depuis 2004 (ndlr: en Roumanie) lors d'un premier tour, Roger Federer a été presque surpris par la vitesse de la surface lors du premier entraînement disputé lundi.

"C'est une terre battue assez rapide, sans doute aussi en raison de l'altitude"."C'est comparable à Gstaad", abonde Stanislas Wawrinka. "La balle rebondit davantage". Les Suisses ont d'ailleurs demandé aux préparateurs de ralentir quelque peu la surface...

"Mais nous sommes satisfaits avec ce revêtement. La halle est très belle. Je pense que l'ambiance sera extraordinaire, avec des spectateurs très proches du court. Je me réjouis", ajoute le capitaine helvétique Severin Lüthi.

Stan, un homme "impatient"

Le no2 suisse est, lui, déjà à l'oeuvre depuis vendredi sur le court de Forum Fribourg. "Je suis impatient d'être à ce week-end", avoue Stan, qui devrait affronter Mardy Fish vendredi, alors que l'autre duel opposera, sauf surprise de dernière minute, Federer à Isner.

Blessé à une épaule à Melbourne, Wawrinka explique "se sentir mieux et n'avoir pratiquement plus de douleurs".

La Coupe Davis est une compétition faite pour le Vaudois, qui en fait toujours une priorité dans son calendrier. "L'esprit d'équipe" et "le côté émotionnel" sont deux aspects qu'il ne retrouve pas sur le Circuit ATP.

John Isner, l'as des aces

Si la Suisse partira avec les faveurs du pronostic, elle devra rester sur ses gardes. Avec John Isner, les USA possèdent une "arme de destruction massive".

Avec 811 aces en 2011 - une moyenne de 14,2 par match - au compteur, le géant de 2m06 peut devenir le cauchemar de n'importe quel joueur sur le Circuit.

Rafael Nadal peut en témoigner. Lors du dernier Roland-Garros, le Majorquin a eu besoin de 5 manches pour venir à bout de "Big Ben" (ndlr: le surnom de l'actuel 17e joueur mondial). L'Américain est le seul joueur à ce jour à avoir poussé "Rafa" au 5e set à la Porte d'Auteuil. Un sacré exploit donc!

"Un honneur de jouer pour Jim"

"Même si nous sommes outsiders, nous sommes capables de gagner cette rencontre", prévient John Isner. "Jouer pour le pays et pour un capitaine comme Jim Courier est un immense honneur".

Mardy Fish abonde dans le même sens. "La Coupe Davis est notre priorité en 2012. Evoluer sur terre battue à cette période de l'année ne me dérange pas".

Le no1 américain en rajoute même une couche. "C'est davantage l'Open d'Australie qui a perturbé ma préparation pour cette rencontre! Jouer sur dur n'était pas l'idéal". L'histoire ne dit pas s'il a volontairement perdu contre Falla au 2e tour à Melbourne...

Courier, le capitaine "cravate"

Promu capitaine des USA en 2011, Jim Courier a instauré un nouveau code vestimentaire. Lors des deux rencontres disputées par les USA l'année dernière (victoire contre le Chili puis défaite face à l'Espagne), l'ancien no1 mondial s'est affiché pendant les matches en... complet cravate!

Ce choix qui détonne par rapport à ses collègues - en principe tous en survêtement -, l'Américain l'explique par la volonté d'imiter les coaches de NBA. L'an dernier, les observateurs ont été surpris de voir un Courier parler très peu à ses joueurs lors des changements de côté, et parfois même donnant le sentiment d'être "absent".

Il reste à espérer pour l'équipe de Suisse que ce soient les USA qui se feront tailler un costard ce week-end.

Fribourg, Stéphane Altyzer