Revenu sur le trône du tennis le 9 juillet après sa victoire à Wimbledon, sa 17e en Grand Chelem mais sa première depuis plus de deux ans, le Suisse de 31 ans aborde Flushing Meadows en tant que no 1 mondial pour la première fois depuis 2009, année de sa dernière finale.
Après Wimbledon, Federer a décroché l'argent aux jeux Olympiques, sur la même herbe londonienne, puis gagné à Cincinnati (ATP Masters 1000).
Dominé par Andy Murray en finale aux JO et vainqueur de Novak Djokovic en finale sur le ciment de l'Ohio, le Suisse devrait en théorie avoir à battre le Britannique en demi-finale et le Serbe en finale s'il veut soulever le trophée à New York. Il n'aura pas à croiser le fer avec Rafael Nadal, touché à un genou et forfait. L'Espagnol avait atteint la finale des deux dernières éditions.
"Il va falloir que mes adversaires fassent des choses spéciales pour me battre", prévient Federer, qui compte cinq US Open à son actif (comme les Américains Pete Sampras et Jimmy Connors), acquis consécutivement de 2004 à 2008.
"L'an dernier, je sentais parfois que les matches n'étaient pas toujours à portée de ma raquette alors qu'en ce moment je sens que si je joue bien, c'est moi qui peut décider du sort d'un match", ajoute le Bâlois, qui a atteint la finale lors de ses quatre derniers tournois. "Je sais que pour gagner, mon adversaire devra réaliser une grosse performance. C'est ce que je ressens, mais vous savez, je peux aussi perdre au premier tour. Il ne faut jamais sous-estimer un adversaire."
En remportant l'US Open, le Suisse deviendrait le premier joueur de l'histoire à gagner au moins six fois deux tournois du Grand Chelem (il compte sept trophées à Wimbledon). Une ligne de plus sur un palmarès de légende.
"Douze mois superbes"
Mais en remportant l'US Open, il oubliera surtout sa défaite en demi-finale face à un Djokovic au sommet de son art il y a un an, malgré deux balles de match. Depuis ce duel, Federer a enlevé neuf de ses quinze tournois (3 sur 3 en 2011 et 6 sur 12 en 2012 en excluant son forfait sur blessure en cours de tournoi à Doha).
"Les douze derniers mois ont été superbes, j'ai toujours cru que si les choses me souriaient, je me retrouverais près de la première place mondiale", assure Federer, qui entame sa campagne lundi face à l'ex-espoir Américain Donald Young, 80e mondial, qui vient de mettre fin à une série de 17 défaites de rang.
L'absence de Nadal profite à Djokovic même s'il refuse de l'admettre. "Je crois qu'il n'y a pas de tirage parfait, c'est une question de chance", assure le Serbe, toujours présent en demi-finale de l'US Open depuis 2007 et tenant du titre. S'il n'est pas dans sa forme de la saison passée, "Djoko" aborde l'US Open avec un titre à Toronto et une finale à Cincinnati.
Tout l'inverse d'Andy Murray, qui est lui en embuscade pour remporter le premier Grand Chelem de sa carrière, après quatre finales infructueuses. Depuis sa médaille d'or aux JO, l'Ecossais n'a en effet gagné que deux matches en deux tournois et manque de repères sur ciment.
L'Espagnol David Ferrer, l'Argentin Juan Martin Del Potro ou le Français Jo-Wilfried Tsonga s'annoncent de leur côté comme des outsiders en sachant bien que, depuis sept ans, un seul joueur a pu briser la mainmise de Federer, Nadal et Djokovic sur les Grand Chelems (Del Potro à l'US Open en 2009).
afp/fayet
Quatre Suisses en lice lundi
Quatre des cinq Suisses engagés à l'US Open disputeront leur 1er tour lundi. Roger Federer aura les honneurs de la première "night session" de la quinzaine, aux alentours de 3h du matin en Suisse, alors que Romina Oprandi (WTA 56), Stefanie Vögele (WTA 134) et Timea Bacsinszky (WTA 308) devraient toutes démarrer leur rencontre vers 19h30 heure suisse. Si la météo le permet, des averses étant prévues lors de cette première journée.
Djokovic "déçu" par l'affaire Armstrong
"Quand j'entends cette histoire, et bien d'autres, je suis déçu en tant qu'athlète parce que je sais combien c'est difficile d'arriver où nous sommes parmi les quatre meilleurs de notre propre sport, combien de sacrifice et de dur labeur", a indiqué Djokovic en conférence de presse. "In fine, nous cherchons tous à avoir un sport pur, dans tous les sens du terme", a ajouté le Serbe de 25 ans
"Je suis heureux que nous n'ayons pas trop de cas (de dopage) dans le tennis et qu'on essaie de faire en sorte de protéger l'intégrité de notre sport, a-t-il poursuivi: c'est un message fort qu'envoie notre sport aux jeunes enfants qui cherchent des héros qui vont les motiver à devenir professionnels".
Federer n'a pas souhaité se mouiller sur une affaire qui fait grand bruit dans le monde sportif depuis que l'ex-cycliste américain a annoncé jeudi qu'il ne se défendrait pas des accusations de dopage portées contre lui par l'Usada. "Je ne connais pas assez, pour être honnête, je n'ai pas suivi (l'affaire) depuis le début", a confié Roger.