Le champion olympique 2012 veut conquérir enfin son premier titre majeur. Assuré de ravir la 3e place mondiale à Rafael Nadal grâce à son accession à la finale, il va tout faire pour éviter de détenir seul un triste record qu'il partage avec son coach. Andy Murray et Ivan Lendl sont en effet les deux seuls joueurs à avoir perdu leurs quatre premières finales de Grand Chelem au cours de l'ère Open, entamée en 1968.
Ecrasé 6-4 6-2 6-3 par Novak Djokovic en finale de l'Open d'Australie 2011, le Britannique de 25 ans était déjà passé tout près de l'exploit face au Serbe en demi-finale cette année à Melbourne. Il s'était incliné 6-3 3-6 6-7 6-1 7-5 en 4h50', manquant trois balles de break qui avaient le poids de balles de match à 5-5 dans la manche décisive. "La saison ne prend pas fin ici, mais cette finale sera certainement mon dernier grand match de l'année. Je me réjouis de la disputer", expliquait ainsi Andy Murray samedi à l'issue de sa demi-finale, remportée 5-7 6-1 6-2 7-6 face à Tomas Berdych (no 6) et disputée dans des conditions dantesques en raison du vent tempétueux.
Le soutien de Sean Connery et Alex Ferguson
"Je n'ai franchement pas joué un grand tennis jusqu'ici dans ce tournoi. Mais j'ai trouvé le moyen de franchir tous les obstacles"
, lâchait-il au cours d'une conférence de presse à laquelle assistaient deux de ses plus illustres compatriotes, Sir Alex Ferguson et Sir Sean Connery.
"Le fait d'avoir remporté les JO m'a peut-être enlevé un peu de pression. Le fait de m'être déjà incliné en finale ici (réd: en 2008 face à Roger Federer) constitue également une expérience positive. Je n'avais encore jamais disputé deux finales de Grand Chelem pendant la même année (réd: il s'est incliné en finale à Wimbledon face à Roger Federer). Cela démontre que je joue de mieux en mieux et que je continue à apprendre", soulignait le résident londonien.
"La quête du titre olympique constitue le plus grand moment de ma carrière jusqu'ici. Je me sens libéré depuis, et doute moins de moi-même. Ma saison sera d'ailleurs réussie quel que soit le résultat de la finale, poursuivait-il. Mais je sais à quel point il est difficile de se donner l'opportunité de conquérir un grand titre. Je donnerai 110 % dans cette finale. Gagner un titre du Grand Chelem est mon but ultime. Ce ne serait vraiment pas facile de perdre une nouvelle finale."
Djokovic n'a pas trop gaspillé d'énergie
Contrairement au Britannique, Novak Djokovic ne bénéficie pas d'un jour de repos complet avant la finale. Sa demi-finale face à David Ferrer (no 4) a en effet été interrompue samedi peu après 17h en raison d'un avis de tempête. Déjà obligés de repousser à dimanche la finale dames en raison des caprices de la météo, les organisateurs ont ainsi dû se résoudre à reporter - pour la cinquième année consécutive - la finale masculine au lundi.
Mené 2-5 samedi au moment de l'interruption, Novak Djokovic n'a cependant pas gaspillé trop d'énergie dimanche (2h passées sur le court, et 32' la veille). Il ne parvenait certes pas à empêcher David Ferrer d'empocher le premier set.
"David avait beaucoup mieux géré le vent que moi (samedi), a déclaré Djokovic sur le court après sa victoire. Mais quand je suis revenu sur le court aujourd'hui (dimanche), j'étais un joueur différent."
Bien plus concentré et appliqué que la veille, le Serbe de 25 ans survolait en revanche les débats dans les trois sets suivants face à un adversaire qui finissait pas craquer à force de jouer les essuie-glace derrière sa ligne de fond de court. Il s'imposait 2-6 6-1 6-4 6-2 dans un match qu'il concluait à 13h19 grâce à une volée de coup droit gagnante.
"Il n'y a rien à dire, Novak était meilleur que moi (dimanche), il a complètement mérité sa victoire" a concédé David Ferrer.
Contraint de lâcher un set pour la première fois de la quinzaine, l'homme aux cinq titres du Grand Chelem avait donc tout de même plus de 24 heures devant lui pour préparer son 15e face-à-face avec Andy Murray, qu'il a déjà battu à huit reprises. Et la pression, il sait la dompter.
Novak Djokovic reste néanmoins sur une défaite face à l'Ecossais, concédée en demi-finale d'un tournoi olympique (7-5 7-5) où Andy Murray avait adopté une attitude décontractée qu'on ne lui connaissait pas. Le vent aurait-il tourné ?
si/dbu