Le monologue attendu n'a pas eu lieu. Contre toute attente,
Roger Federer a été poussé dans ses retranchements lors de sa
première «night session» de l'US Open 2009. Le quintuple tenant du
titre n'a pas été malheureux de conclure son deuxième tour contre
Simon Greul (ATP 65) en trois sets, 6-3 7-5 7-5.
Sans complexe, le joueur de Stuttgart a fait le spectacle. Son jeu
à plat a parfois désarçonné l'homme aux quinze titres du Grand
Chelem. Prenant tous les risques, Greul s'est procuré deux balles
d'égalisation à une manche partout à 5-4 sur le service de Federer.
Le Bâlois sauvait la première avec une superbe volée de revers, la
seconde grâce à un service gagnant. Nullement éprouvé, Simon Greul
attaquait le troisième set le pied au plancher pour mener 3-0
0-30.
Federer parvenait à recoller au score grâce à un nouveau break au
septième jeu avant de conclure la partie sur son huitième ace après
1h58' de match. «Greul m'a étonné. J'ai armé cinq ou six
services que je croyais imparables. Ils me sont revenus dans les
pieds, soulignait Federer. J'ai vraiment dû élever le niveau de mon
jeu pour ne pas perdre un set. Il aurait pu m'entraîner dans un
cinquième, qui sait ?».
Une nurse anglaise
Soulagé de ne pas avoir à jouer les prolongations, Roger Federer
a regagné ses quartiers à Manhattan à une heure «chrétienne»,
d'autant plus que les organisateurs avaient, pour la première fois
dans l'histoire du tournoi, programmé le match du simple messieurs
en ouverture de cette «night session». «J'espère que les
jumelles ne dormirons pas quand je serai à l'hôtel, glissait-il. Je
veux passer un moment avec elles avant de me coucher».
Malgré la présence de Charlene Riva et de Myla Rose, Roger Federer
assure dormir suffisamment. «Nous sommes très bien
organisés, lâche-t-il. Elles sont parfois avec nous la
nuit. Je veille à avoir mes heures de sommeil. Mirka gère la
situation parfaitement. Nous pouvons également compter sur le
concours d'une nurse. Elle est anglaise. Normal, ce sont les
meilleures...»
Une incroyable série
Samedi en seizième de
finale, Roger Federer croisera de l'autre côté du filet un
adversaire qui a, lui aussi, découvert les joies de la paternité.
Père d'une petite Mia Rebecca depuis le 29 novembre 2005, Lleyton
Hewitt tentera l'impossible exploit face à un adversaire contre
lequel il reste sur... treize défaites de rang. L'Australien n'a
plus battu le Bâlois depuis cette rencontre de Coupe Davis en
septembre 2003 à Melbourne. «J'avais servi pour le match à 7-5
6-2 5-3», se souvient toujours Federer.
Il s'agira de leur troisième duel à Flushing Meadows après la
finale de 2004 et la demi-finale de 2005. «Je l'affronte sur sa
meilleure surface, poursuit Federer. Le rebond est bas, le
court est rapide. Il peut s'appuyer sur la vitesse de l'adversaire.
Les chiffres parlent pour moi. Mais je reste prudent. Hewitt a été
no 1 mondial. Il a gagné deux titres du Grand Chelem, dont un à New
York. Il demeure un grand joueur. Je serai sur mes gardes. Je sais
que je ne dois pas le laisser mener au début». Ce n'est pas
demain que le meilleur joueur de tous les temps cultivera le
travers de l'excès de confiance.
si/bur
US Open: 2e tour M, premiers résultats
R.Federer SUI/1 b. Simon Greul 6-3 7-5 7-5
L.Hewitt AUS/31 b. JI.Chela ARG 6-3 6-3 6-4
1er tour
R.Nadal ESP/3 b. R.Gasquet FRA 6-2 6-2 6-3
G.Simon FRA/9 b. D.Gimeno-T. ESP 6-4 7-6 6-3
G.Monfils FRA/13 b. J.Chardy FRA 6-1 6-4 6-3
JC.Ferrero ESP/24 b. F.Santoro FRA 6-4 6-3 6-3