"On n'est pas des robots, on n'est pas des pions qu'on met sur le court", a protesté Alizé Cornet après sa défaite contre la Belge Élise Mertens. Victime d'un coup de chaleur, la Française a failli avoir un malaise sur le court.
"J'ai l'impression qu'ils attendent qu'il y ait un drame pour changer (la règle), un drame qui peut survenir à n'importe quel moment dans ces conditions. Il faudrait peut-être une coalition de joueurs et qu'on dise qu'on boycotte, qu'on n'y va pas. Notre santé n'est pas prise en compte", a-t-elle dit.
Rafael Nadal s'est montré solidaire, même s'il a eu l'avantage de jouer le soir. "Parfois, c'est trop et ça peut devenir dangereux. Ce n'est pas joli de voir les joueurs souffrir comme ça sur le court", a-t-il dit.
La veille, Gaël Monfils avait estimé qu'on avait "pris des risques" en faisant jouer les matchs. Comme sa compatriote, il avait failli se sentir mal sur le court.
Son vainqueur Novak Djokovic avait lui aussi estimé que les conditions étaient "limite". "Certains jours, le superviseur du tournoi devrait reconnaître qu'il faut laisser aux joueurs quelques heures pour que (la température) baisse. Je sais qu'il y a la question des billets. Si les matches n'ont pas lieu, les gens ne seront pas contents", a-t-il dit.
Federer à contre-courant
Mais les organisateurs ont défendu leur pratique. "Pour les joueurs, il y a des vestes de glace, de plus longues périodes de repos et bien sûr ils sont à l'ombre sur leur chaise. Ce sont des athlètes professionnels", a argumenté le directeur du tournoi Craig Tiley.
D'ailleurs, il n'y a pas d'unanimité parmi ces derniers pour réclamer un changement de règle. Le plus illustre d'entre eux, Roger Federer, a estimé que "pour être au sommet, il fallait jouer dans toutes les conditions".
"On sait qu'il peut faire chaud en Australie. C'est un challenge, c'est dur de s'y préparer, mais on sait que ça peut arriver quand on vient ici", a dit le Bâlois, qui a eu l'avantage de jouer à la fraîche, durant la "night session" de jeudi. "J'ai vu que les autres souffraient, mais tant que rien de mauvais ne se produit, tout va bien", a-t-il estimé.
afp/adav
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