Seulement 772e au classement mondial, le Britannique a réussi l'exploit de battre au 1er tour un joueur qui le devance de 718 places : le Lituanien Ricardas Berankis (54e). Et ce avec panache et en 3 sets, lui qui n'avait jamais gagné un match sur le circuit principal.
"C'est surréaliste", a réagi ce grand gaillard (1,91 m) gaucher pas épargné par les blessures qui se demandait, il n'y a pas si longtemps, s'il n'allait pas raccrocher pour donner des cours à plein temps à Philadelphie.
Sa place, il la doit au forfait de dernière minute de son compatriote Scott Clayton lors des qualifications où il a remporté trois matches pour se hisser dans le grand tableau.
"Il m'a serré la main. C'était surréaliste."
Pour vivre, Willis dispense des cours aux joueurs du dimanche et aux enfants pour 30 livres de l'heure (36 euros) à Warwick, la ville où il réside. Il dispute aussi les Championnats d'Allemagne et de France par équipes. Il y a quelques semaines, il jouait pour le petit club de Capdenac-Gare (4.500 habitants), dans le sud de la France, dans l'anonymat le plus total.
Mercredi, ce sera contre Federer, le chouchou de Wimbledon, devant des milliers de personnes. "C'est une légende du tennis, un joueur fantastique. J'ai énormément de respect pour lui. Mais je dois essayer de le battre", souligne Willis qui a eu droit aux félicitations de son idole, le Croate Goran Ivanisevic, lauréat du tournoi en 2001.
"Il m'a serré la main. C'était surréaliste." Un terme qui colle décidément bien au parcours de l'étonnant joueur britannique.
ats/bolt