Le rôle joué par Marc Roger étant mieux connu, l'instruction se concentre maintenant sur d'éventuelles responsabilités pénales des administrateurs à la tête du Servette FC entre 2002 et 2004.
«J'ai assermenté un expert chargé de déterminer de quand date le
surendettement», a indiqué à l'ATS le juge d'instruction Marc
Tappolet. La question est de savoir si les comptes du club, durant
les années en question, ont été présentés de manière à dissimuler
un état de surendettement. L'infraction de gestion fautive pourrait
alors être réalisée.
Nouveaux témoins
D'après Alain Marti, avocat de Marc Roger, la dette déclarée du
club au moment de la reprise se montait à 4,5 millions. Mais il se
pourrait que la situation financière présentée au Français ait été
incomplète, en raison de problèmes dans la tenue des comptes.
Certains témoignages montreraient que toutes les factures n'avaient
pas été comptabilisées correctement. La justice va convoquer une
série de témoins ces quatre prochains mois.
«Certains ont déjà été entendus, d'autres non», a affirmé sans
donner de noms le juge Tappolet, qui espère boucler son enquête en
automne. L'instruction se poursuit au rythme de trois audiences par
mois, en l'absence de Marc Roger, excusé pour raisons de
santé.
En dehors de Marc Roger, accusé de gestion déloyale, banqueroute
frauduleuse, faux dans les titres et abus de confiance, deux autres
personnes ont été inculpées dans le cadre de la faillite. Ancien
administrateur du club, Olivier Maus est prévenu de gestion
déloyale. Le responsable d'une fiduciaire zurichoise est soupçonné
de blanchiment.
ATS/frm
Stade aux poursuites
Le Stade de Genève traverse également des jours difficiles après la déconfiture du Servette FC. Le club évolue dorénavant en première ligue et ses matches de championnat attirent 1500 à 2000 spectateurs.
La fondation propriétaire de l'enceinte traîne toujours une dette de 12 millions à l'égard de l'entreprise Zschokke. En décembre, Zschokke a saisi l'Office des poursuites.
La procédure engagée devrait aboutir à la mise aux enchères du stade dans les trois ans à venir. «Ce n'est pas une procédure hostile, mais simplement un moyen d'assurer nos arrières», explique François Dieu, directeur romand de l'entreprise de construction.
L'objectif de la Fondation du Stade de Genève reste de trouver des fonds auprès des partenaires privés et publics de l'enceinte pour éviter sa mise à l'encan. Le président de la fondation a d'ailleurs rencontré vendredi le conseiller d'Etat Mark Muller, chef du Département des constructions.