Marc Roger, qui avait pris la poudre d'escampette après sa
libération l'été dernier, sera donc extradé d'Espagne vers la
Suisse, quatre mois après son arrestation à Séville.
Pour s'opposer à son transfert judiciaire, Marc Roger, 43 ans,
avait notamment affirmé aux magistrats espagnols qu'il était
politiquement persécuté par la Suisse. Selon "La Tribune de
Genève", les juges ibériques ne l'ont pas cru et ont rejeté cet
argument.
Ennuis de santé
Reste le problème des modalités de ce retour: pas question de
rentrer en avion, parce que son état de santé ne le permet pas.
Citant un rapport médical, le magistrat de l'audience nationale de
Madrid évoque des troubles respiratoires, de l'hypertension
artérielle, un surpoids, du cholestérol et une dépression due aux
problèmes professionnels et familiaux de l'intéressé.
Satisfait de la décision d'extradition, le défenseur des joueurs
lésés Me François Canonica reste toutefois inquiet. L'avocat a donc
demandé un transfert en bateau vers l'Italie, puis un retour sur
Genève en train ou en auto. Mais pas par la France, car Marc Roger
pourrait profiter de la traversée de son pays d'origine pour
s'évanouir une nouvelle fois dans la nature. D'autant plus que
l'Hexagone n'extrade pas ses propres ressortissants.
Incarcéré depuis février
Pour rappel, Marc Roger a été arrêté au printemps 2005, puis
inculpé notamment d'escroquerie et faux dans les titres dans le
cadre de la faillite du Servette FC. Après avoir obtenu sa
libération provisoire l'été suivant, il se rend en France et ne
répond pas aux convocations du juge genevois.
L'ex-patron du club devient intouchable puisque son pays n'extrade
pas ses ressortissants. En février dernier, il se rend à Séville
pour rencontrer des professionnels du football et est arrêté le 23
février à 4h30, à l'hôtel AC Ciudad de Sevilla. Depuis, il est
incarcéré dans une prison madrilène en vue de son retour en
Suisse.
swisstxt/boi
Rappel des faits
Arrêté en mars 2005 à Genève, Marc Roger avait été libéré sous caution en juin 2005, après trois mois de détention préventive à Champ-Dollon, et avait trouvé refuge en France.
Depuis sa libération, Marc Roger n'a pas participé aux audiences d'instruction organisées par le juge Tappolet, invoquant des raisons de santé.
Devant ce manque de coopération, la justice genevoise a délivré un mandat d'arrêt international à l'encontre de Marc Roger le 22 septembre dernier.
Tant que l'ancien patron du Servette était en France, il ne risquait cependant rien, Paris n'extradant pas ses ressortissants.
En février dernier, Marc Roger avait été arrêté alors qu'il s'était rendu sur le sol espagnol.
Fait nouveau dévoilé
Un fait nouveau contenu dans l'ordonnance judiciaire espagnole trouble aussi la justice: Marc Roger avait 34'000 euros dans le coffre-fort de l'hôtel quatre étoiles où il a été arrêté.
D'où provient ce montant alors qu'on croyait cet homme ruiné? Lui prétend ne pas en être le détenteur. Quoi qu'il en soit, cet argent sera envoyé, pour enquête, à la justice genevoise.