Markus Fuchs remporte la chasse du CSI-W de Genève

Il y aura un deuxième cavalier suisse aux côtés de Steve Guerdat
engagé dans le 1er Défi des Champions du CSI-W de Genève. A
Palexpo, Markus Fuchs et Granie 5 se sont imposés dans la Grande
Chasse devant le Français Julien Epaillard et l'Italien Gianni
Govoni. Quatrième, Christina Liebherr a échoué à 52 centièmes du
podium.



Souvent très à l'aise dans les épreuves de vitesse, vainqueur dans
cette même Grande Chasse l'an dernier, Fuchs réalisait un véritable
récital sur la piste de Palexpo. Pourtant, le St-Gallois avait fort
à faire en s'élançant en avant-dernière position alors que la
marque à battre tenait depuis presque le début de l'épreuve.
Epaillard, double tenant du titre de meilleur cavalier du concours
genevois, avait achevé cette première journée par un parcours
incroyable de rapidité sur Commissario, un étalon de 10 ans.

Fuchs renonce au Grand Prix

Las pour l'un des chouchous du public du bout du lac, déjà
lauréat de la première épreuve internationale de l'après-midi,
Fuchs le devançait sur la ligne de 71 centièmes au prix d'un
superbe rush final de sa jument westphalienne de 16 ans. Une
monture désormais responsable de six des neuf succès du Suisse
cette saison, à Kiel, Lyon (deux fois), Vigo, Bordeaux (deux fois)
et donc Genève, tandis que les autres lauriers (à Lyon, Dublin et
Zurich) avaient tous été remportés par La Toya III.



Ce succès permettait non seulement au St-Gallois d'obtenir un des
dix billets restant pour le Défi des Champions de samedi, mais
aussi d'atteindre son plus grand objectif dans ce CSI-W. Car, avec
trois chevaux majeurs blessés, Fuchs annonçait dans la foulée son
renoncement au Grand Prix Coupe du monde de dimanche.



«Mon défi, c'était ce soir, déclarait-il. Je n'ai aucune
chance de bien figurer dimanche. Ainsi, je n'avais qu'une envie,
m'imposer dans la chasse pour être de la partie samedi». Au
passage, le St-Gallois empochait la coquette somme de 7500 francs
ainsi que quelques bons points au classement de la FEI où l'ancien
no 1 mondial ne pointait qu'au 47e rang début décembre.

Deux sans faute pour Guerdat

En plus de la victoire de Fuchs et de la quatrième place de
Liebherr - sur sa jument de 12 ans Rhapsody -, la Suisse obtenait
de probants résultats avec les classements parmi les dix premiers
de Niklaus Rutschi et Hombre d'Oz (7es) ainsi que de Daniel Etter
et Jet Croze (10es).



Plus tôt dans la journée, Christina Liebherr sur Lilas de la
Chaise avait terminé deuxième d'un barème A tandis que Steve
Guerdat et Tresor avaient pris la troisième place d'un saut en deux
phases. A noter que le Jurassien, pas inscrit dans la Grande
Chasse, se fit l'auteur jeudi de deux sans faute (avec Tresor et
Jalisca Solier) en deux parcours.

Robert Whitaker au-dessus des deux mètres

La très appréciée épreuve des Six-Barres du CSI-W de Genève est
revenue à la dernière perle de la dynastie Whitaker, Robert. Le
Britannique s'est imposé avec un bon à 2m05 devant un peloton formé
par quatre cavaliers, les Suisses Willi Melliger, Daniel Etter et
Theo Muff, ainsi que le Français Julien Epaillard, qui sont en sont
tous restés à 1m95. Déjà lauréat de l'épreuve de puissance
progressive à Londres l'an dernier, Whitaker a enlevé le morceau
sur Finbarr V.

La Suisse attend toujours le bronze olympique

Toujours dans le flou le plus total, l'équipe de Suisse
quatrième des derniers Jeux olympiques de Pékin attend tant bien
que mal la décision de la Fédération équestre internationale. Pour
beaucoup il est clair que le cas avéré de dopage d'un cheval
norvégien à Hong Kong doit permettre aux Helvètes de récupérer le
bronze des Scandinaves.



«Nous sommes tous très déçus, lâche sans détour Rolf
Grass, chef d'équipe. Il y a quelque chose de scandaleux dans
cette affaire qui est pourtant limpide: les deux échantillons ont
révélé qu'il y avait bien eu dopage». Pourtant, la FEI tarde à
livrer son verdict concernant Tony Andre Hansen et son hongre
Camiro, auquel il a été administré de la capsaicine, un analgésique
interdit.

Verdict à mi-décembre?

«Je suis une fois de plus mécontent de la FEI, d'autant que
tout le pays attend sa décision, poursuit Grass. Il y a un
manque de communication». Une lacune également mise en
évidence par Christina Liebherr. «Il n'y a aucune information,
nous n'entendons que des bruits de couloir. Pour l'heure, cette
médaille demeure lointaine et fictive».



Cette attente ne pèse toutefois pas trop sur le moral des troupes.
Niklaus Schurtenberger, coéquipier de Liebherr à Pékin, aux côtés
de Steve Guerdat et Pius Schwizer: «Non, ce n'est pas dur. Je
suis déjà content d'avoir obtenu un diplôme olympique. Nous devons
être patients». Le cavalier estime qu'une décision devrait
tomber mi-décembre, hypothèse confirmée par Rolf Grass.



«Il y aura une réponse ces prochains jours», assure-t-il.
Mais, avec le nombreux droits de recours qui existent, l'issue
finale ne semble pas vraiment proche. Quand on lui dit qu'elle
pourrait s'aligner aux JO de 2012 sans être réellement fixée,
Liebherr sourit. «Je ne veux pas me réjouir pour l'instant. On
préfère en rire. Nous espérions pouvoir recevoir les médailles ici
à Genève. Ce sera peut-être à Zurich ou St-Gall... (ndlr: en
janvier et mai-juin)».



si/alt