Stéphane Lambiel n'a pas craqué. Mieux même, il a été brillant lors du programme libre des Jeux de Turin, remportant la médaille d'argent au terme d'une formidable bataille, derrière l'intouchable Russe Evgeni Plushenko.
Stéphane Lambiel, troisième à l'issue du programme court mardi, a gagné un rang pour décrocher la troisième médaille suisse de l'histoire aux Jeux, après l'argent de Hans Gerschwiler en 1948 et le bronze de Georges Gautschi en 1924.
Stéphane Lambiel, troisième à l'issue du programme court mardi, a gagné un rang pour décrocher la troisième médaille suisse de l'histoire aux Jeux, après l'argent de Hans Gerschwiler en 1948 et le bronze de Georges Gautschi en 1924.
Un deuxième quadruple
Tendu comme tous ses rivaux, il se lâchait petit à petit au fur
et à mesure que s'égrenaient les notes des «Quatre Saisons»
de Vivaldi, s'attaquant avec confiance et énergie à
un deuxième quadruple en deuxième partie de
programme: il touchait la glace, mais pouvait éviter la chute.
Triple lutz raté
Juste après, peut-être un peu à court de souffle, il se
retrouvait les fesses sur la glace sur un triple lutz, mais peu
importe: grâce à un programme d'une densité exceptionnelle, avec un
haut degré de difficulté, agrémenté d'une grande plus-value
artistique (il fit mieux sur ce plan aussi que l'artiste
Johnny Weir), il réalisait le deuxième total de sa
carrière dans un libre, et un record personnel au total: 231,21
points.
Les cloches du fan's club valaisan
Les contrôleurs avaient finalement laissé passer les cloches du
fan's club de Lambiel après intervention de Swiss Olympic. Elles
pouvaient résonner. Lambiel, le visage pâle, le genou
pourtant endolori, mais le coeur toujours vaillant et du
talent à la tonne, venait de signer une page d'anthologie.
Le retour de Buttle
Patinant juste après lui, l'Américain Johnny
Weir et le Français Brian Joubert n'ont
pas supporté le poids de cette formidable bataille. Weir, qui n'a
pas tenté le quadruple, a été très sévèrement noté sur le plan
technique. Il se retrouve cinquième, après avoir été deuxième du
programme court. Joubert a chuté à la sixième place, le
Canadien Jeffrey Buttle faisant une formidable
remontée pour cueillir le bronze.
Troisième médaille pour Lambiel
Pour Lambiel, cette médaille est la troisième d'affilée, après
l'or aux Mondiaux 2005 à Moscou et l'argent aux Européens de Lyon
le mois passé. Elle est née dans la douleur. Ces derniers mois, le
patineur du CP Genève a été happé par les sollicitations de tous
bords, y répondant le plus souvent avec sa générosité
caractéristique, quitte à y laisser des forces.
Lambiel et sa ligne de conduite
Au four et au moulin depuis son titre mondial, Lambiel a aussi
été touché dans sa chair, au plus mauvais moment, quinze jours
avant les Jeux. Une chute à l'entraînement avec distension des
ligaments au genou droit qui en aurait fait douter plus d'un.
Surtout qu'il y eut récidive à la veille du libre des Mondiaux sur
un triple axel raté. Mais pas Lambiel, resté fidèle à sa ligne de
conduite qui est de toujours mettre en avant l'aspect positif des
choses, même au plus fort de la tempête. si/rd
Publié Modifié
Incroyable Plushenko
En ouverture du groupe fort, Evgeni Plushenko avait placé la barre plus haut que jamais. Une volée de quadruples et de triples axels très purs, une formidable combinaison initiale, des petits pas de danseur de claquettes, le Russe a enflammé les 8200 spectateurs de la Palavela, qui ont applaudi durant les 4'40" de son programme. Le Russe, avec 258,33 points, a signé un nouveau record du monde, après avoir survolé aussi bien le libre que le programme court.
Le titre qui manquait
A 23 ans, Plushenko atteint enfin la consécration olympique, lui qui dominait déjà l'Europe et le monde en championnat depuis respectivement 2000 et 2001, hormis de petits intermèdes lorsqu'il était blessé. Il y a quatre ans aux Jeux de Salt Lake City, le Russe s'était fait barrer la route du titre par son compatriote Alexeï Yagudin. Cette fois, il s'est montré une voire deux classes au-dessus.
Suprématie russe
Ce faisant, Plushenko permet à son pays de conserver sa suprématie aux Jeux, qui dure depuis cinq olympiades: après Petrenko en 1992, Urmanov en 1996, Kulik en 1998 et Yagudin en 2002, il est le cinquième Russe à faire la nique au reste du monde, Américains en particulier.
Un bon départ qui sauve tout
Stéphane Lambiel a frappé fort d'entrée: une combinaison quadruple-triple boucles piqués et double lutz, qui lui permettait d'engranger la bagatelle de 15,50 points. Même Plushenko n'a pas fait mieux. Fort de cet acquis, Lambiel pouvait ensuite se permettre de ne pas passer de triple axel, se contentant de deux doubles.
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Classement final
1. Evvgeny Plushenko (RUS) 258,33
2. Stéphane Lambiel (SUI) 231,21
3. Jeffrey Buttle (CAN) 227,59
4. Evan Lysacek (USA) 220,13. 5. Johnny Weir (USA) 216,63. 6. Brian Joubert (FRA) 212,89. 7. Matthew Savoie (USA) 206,67. 8. Daisuke Takahashi (Jap) 204,89. 9. Kevin van der Perren (Be) 197,39. 10. Zhang Min (China) 196,27.
Libre: Lambiel seulement 4e
1. Plushenko. 2. Buttle. 3. Lysacek. 4. Lambiel. 5. Savoie. 6. Weir. 7. Joubert.