Vingt-quatre heures après une victoire spectaculaire contre
l'Allemagne en huitième de finale de la Coupe du monde M17 au
Nigeria (4-3 ap), l'entraîneur des Suisses, Dany Ryser, n'en finit
pas de louer la performance de son équipe. Avant le quart de finale
de dimanche contre l'Italie, le coach helvétique revient sur le
brillant parcours de ses «Rougets». Interview.
Avez-vous conscience de l'engouement que vous commencez à
créer en Suisse?
DANY RYSER: Nous avons reçu un nombre
incalculable de réactions, que cela soit par SMS ou autre. Du coup,
ici au Nigeria, nous réalisons que notre parcours suscite de plus
en plus d'intérêt en Suisse.
Avez-vous eu peur pendant le match contre
l'Allemagne?
DANY RYSER: Nous avons réussi à mettre de la
pression sur l'adversaire durant presque toute la rencontre. C'est
pourquoi j'ai toujours eu un bon pressentiment. Toutefois, il y a
quand même eu trois moments délicats pendant lesquels j'ai tremblé:
la bourde défensive sur le 1-1, l'égalisation en fin de match des
Allemands et l'expulsion de Hajrovic.
Justement, malgré ces coups du sort, vos joueurs ont toujours
su rebondir. Comment expliquez-vous cette mentalité?
DANY RYSER: Durant ces moments difficiles, mon
équipe a montré une incroyable volonté de vaincre. J'avais déjà
ressenti cela lors de la phase de préparation. Contre les
Allemands, ils y sont allés au courage et au culot. C'est tout
simplement remarquable.
Votre équipe avait déjà brillé lors des derniers Championnats
d'Europe (demi-finaliste). Au Nigeria, vous avez remporté
vos quatre matches. Ces résultats vous surprennent-ils?
DANY RYSER: Lors des qualifications à l'Euro et
au Mondial, nous avions déjà montré de bonnes performances.
Aujourd'hui, nous confirmons ces résultats, tout en espérant que
cela continue le plus longtemps possible. Pour l'ensemble du
football suisse, de telles performances prouvent que nous pouvons
rivaliser avec les meilleures nations.
Votre jeu est spectaculaire et tourné vers l'offensive, avec
notamment onze buts inscrits et quatre matches. Comment
expliquez-vous cela?
DANY RYSER: Le talent des joueurs y est
évidemment pour quelque chose. La formation joue aussi un grand
rôle. Avec les clubs, nous nous efforçons d'offrir un entraînement
spécifique aux attaquants. Nous travaillons particulièrement la
finition, ce qui permet aux jeunes d'acquérir rapidement de la
confiance en eux.
si/tai
"De futures stars? Les prévisions restent difficiles"
Les bonnes performances attirent les recruteurs de tous azimuts. Vos joueurs sont-ils beaucoup sollicités durant cette Coupe du monde?
DANY RYSER: En général, la règle veut que les joueurs n'aient pas de rencontres et de négociations avec des recruteurs quand ils sont avec l'équipe nationale. Evidemment, on ne peut pas les surveiller 24 heures sur 24. Reste que cette règle est connue de tous.
Après une Coupe du monde, des jeunes joueurs peuvent vouloir gagner rapidement de l'argent, sans forcément se soucier de leur carrière. Que fait l'ASF pour éviter cela?
DANY RYSER: Nous disposons d'un groupe de travail qui s'occupe de cette problématique. Nous donnons des conseils et sollicitons des entretiens, durant lesquelles nous demandons aux jeunes de planifier avec soin leur carrière.
Dans l'effectif actuel de l'équipe de Suisse M17, peut-on affirmer qu'il existe des futurs grands du football mondial?
DANY RYSER: A cet âge, les prévisions demeurent difficiles. La chance et la santé jouent un rôle important dans le développement d'un joueur. Toutefois, la Suisse peut déjà se réjouir de bénéficier d'une belle relève, confiante en ses moyens.